22 novembre 2024
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Bordj Badji Mokhtar : la sauvagerie contre les femmes a encore frappé !

COMMENTAIRE

Bordj Badji Mokhtar : la sauvagerie contre les femmes a encore frappé !

Ce qui vient de se passer à Bordj Badji Mokhtar, où 9 enseignantes ont été sauvagement agressées, ce mardi 18 mai, n’est pas sans rappeler le massacre de Hassi Messaoud. Cette expédition punitive perpétrée le 13 juillet 2001, à la suite d’un prêche virulent de l’imam de de cette capitale du pétrole. 

Une épopée sauvage pendant laquelle près de 500 hommes agressent et torturent une cinquantaine de femmes. Un massacre collectif d’une sauvagerie sans limites raconté par deux victimes, Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura, sous la plume de Nadia Kaci, dans « Laissées pour mortes ».

Quand on lit « Laissées pour mortes », on a beaucoup de mal à se faire à l’idée que tant d’atrocités puissent être faites aux femmes en Algérie à l’orée du troisième millénaire. D’autant que toute cette violence a pour unique raison, le seul tort d’être femmes.

Ce massacre a été instigué par un Imam au nom d’Allah, lequel imam s’en va tout gentiment effectuer le Hadj, à la fin du témoignage, pour se laver de ses péchés. Mohammed n’a-t-il pas décrété, en substituant son message à celui de Dieu, que : « Man zara kobri, kharadja min edounoubihi ; ka-annahou kharadja min botni oumihi » (celui qui visite ma tombe est lavé de ses pêchés comme s’il venait de sortir du ventre de sa mère) ? 

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Comment voulez-vous qu’un peuple formaté à ce genre de balivernes apprenne à respecter la femme, considérée d’ailleurs par les musulmans, comme un simple objet soumis à toutes sortes de perversions (pour preuve, l’innocente Aïcha de 9 ans, la nuit de noces). Tant que l’on n’évacue pas cet amas de sornettes que constitue le Coran et les Hadiths en faisant du travail de fond, la musulmane sera considérée ad-vitam aeternam comme une sous citoyenne, chez nous et dans tous les pays musulmans. Mais comment espérer tel cheminement quand des Djabelkheir sont incarcérés pour le seul tort d’avoir voulu engager un débat serein sur des textes qui, qu’on le veuille ou non, sont totalement obsolète ?

Même dans le plus profond de son cauchemar, la petite Rahmouna ose à peine remettre en question cette religion qui a poussé des hommes à se transformer en bêtes immondes. C’est à peine si elle ne rejette pas son malheur sur le destin. Rahmouna transpire toute cette naïveté de nos femmes formatées à une peur latente de froisser Dieu par de petites pensées non-conformes. Une vie brisée, une famille déstructurée par le simple fait qu’un mari qui prononce trois fois « talagt, talagt, talagt » (je divorce !) perd toute légitimité de reprendre son épouse sous le toit familial. Une règle débile, mais qui fait encore office de loi divine chez nous. 

Et, le pouvoir ne semble pas donner signe du moindre délestage par rapport à ces niaiseries. La lecture de ce livre nous renvoie une image peu réjouissante de l’homme que nous sommes supposés être. Nous qui sommes censés, et que la nature a programmé pour protéger la femme, nos femmes, toutes les femmes de toutes sortes d’agressions comme sont programmés à le faire d’autres mammifères. 

Mais notre lâcheté, que le pouvoir a su inoculer en nous depuis 1962, conjuguée à, ou puisée de (je ne sais plus) ce message d’un Dieu que les hommes ont rendus bien plus sauvage qu’eux, ont formaté la société à nier et s’attaquer à la véritable origine du monde: La femme (Et si vous montrez l’œuvre de Courbet pour en expliquer le sens profond à un musulman, il invoquera certainement une œuvre de Sheitan, la connotation primaire prenant le dessus sur une réflexion profonde de ce tableau si philosophiquement significatif ). 

Quand on lit «laissées pour mortes », on ne peut décemment, en tant que mâle, se dédouaner d’une certaine culpabilité. C’est pour cela qu’en ce qui me concerne je vous demande Pardon Rahmouna ! Pardon Fatiha ! Pardon à toutes nos femmes de Hassi Messaoud, de Bordj Badji Mokhtar, d’Alger, d’Algérie, qui continuez à subir un quotidien de bêtes traquées par ces hommes transformés en rustres (déchaînant toutes sortes de frustrations sur vous) par le vent d’inculture qui souffle chez nous sans relâche, peignant jusqu’à leurs neurones de la couleur verte de soumission à un message de misogynie abjecte que le pouvoir en place ne cesse d’encourager. 

Qu’on le veuille ou non, de nombreux versets du Coran sont d’une misogynie barbare. Et s’il fallait renoncer à ce paradis que promet L’Islam avec ses récompenses virginales et se contenter de l’enfer pour mériter votre pardon, sachez que de cet enfer je suis preneur, car l’enfer de Dieu doit être bien plus supportable que ce que ces malotrus vous ont fait subir.

C’est dur d’évacuer, en tant que mâle (c’est à ne plus mériter le statut d’homme quand on s’imprègne de ce drame), un peu de cette lâcheté que l’on ressent à la lecture de « laissées pour mortes ». Tant que l’Islam (je parle pas bien d’Islam et non d’Islamisme, car c’est un peu trop facile de se réfugier tout le temps derrière de fausses interprétations pour accuser les autres d’avoir déformé un message FAUX et archi-faux du début à la fin !) continue à régner en maître absolu dans les règles de gestion de la cité, de tels drames sont, non seulement, à redouter mais à prédire pendant longtemps encore. 

Imaginez un peu le chaos de fariboles dans lequel nous serions plongés si ces 600.000 hadiths étaient parvenus jusqu’à nous ! En tous cas, Bravo Madame Nadia Kaci ! Quand on s’imprègne de votre combat et de celui de Djemila Benhabib, nous ne pouvons qu’admettre le fait que parmi ceux qui méritent le statut d’homme, au sens combatif du terme, bien plus nombreuses sont les femmes debout en Algérie. Je le dis très sincèrement, quitte à blesser l’égo de certains de nos compatriotes qui liront ce commentaire.

Auteur
Kacem Madani

 




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