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samedi 9 août 2025
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Boualem Rabia inhumé à Ath Ziki :  l’adieu à un esprit multiple

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Intellectuel et créateur  aux mille éclats,  parolier du groupe Yugurthen, dialoguiste de cinéma, homme de radio, peintre, chanteur, enseignant, Boualem Rabia est un passeur de sens et de mémoire qui a  marqué des générations d’élèves, d’artistes et d’auditeurs. Il s’est éteint, jeudi dernier, après une longue maladie. A travers lui, la Kabylie a perdu l’une de ses figures culturelles majeures.  

Désormais,  c’est un grand silence qui s’installe autour de tous ceux qui l’ont connu, du monde culturel et artistique qu’il a servi assidûment.  Le manque est encore plus intense et vif ce samedi 9 août, jour de son enterrement, dans son village natal, dans la commune d’Ath Ziki, haut perché, si près du ciel, sur l’une des cimes du Djurdjura, dans la région de Bouzguène.

 Ceux qui l’ont côtoyé, à l’image de la poétesse et femme de radio Hadjar Oubachir ou du journaliste Ali Boukhlaf, son élève au lycée d’Azazga, lui rendent hommage par des mots qui disent l’amitié, l’admiration et la gratitude.

Professeur de français au lycée d’Azazga, il a marqué des générations d’élèves par sa rigueur, son élégance et sa passion. « C’est un homme exigeant envers ses élèves comme envers lui-même, toujours impeccable dans son allure, mais d’une simplicité désarmante dans sa vie quotidienne », témoigne le journaliste Ali Boukhlef, son ancien élève. « Sa passion pour les lettres, la musique et les arts plastiques semblait inépuisable… Malgré ses multiples talents, il restait farouchement attaché à la discrétion».

Homme de savoir et de création, il a su mêler la rigueur de la recherche à la sensibilité de la poésie, la force de la pensée à la délicatesse du trait. Son œuvre, riche et plurielle, portait les couleurs de l’Algérie, de Tamazgha, de la Kabylie et les nuances de l’universel. Chaque rencontre avec lui était un voyage, chaque échange une ouverture sur un autre horizon, témoigne-t-on encore.

Pour la poétesse et femme de radio Hadjira Oubachir, Boualem Rabia était « une conscience humble, attentive, qui embrase le monde au feu de sa passion ». Elle se souvient d’un créateur « maniant d’une façon originale le langage poétique, que ce soit en kabyle ou en français », capable de « tisser les ‘jours de Kabylie’ de sons et de cris face à l’indifférence ». 

Artiste complet, il a écrit des recueils de poésie, traduit et collecté des centaines de poèmes kabyles, participé à des œuvres cinématographiques comme Si Mohand U M’hand, l’insoumis, et animé des émissions culturelles sur la radio nationale et locale. Peintre autodidacte, il travaillait parfois sur des supports atypiques comme des pierres ornées de motifs ancestraux.

Mouloud Mammeri avait salué dans son livre majeur Cheikh Mohand a dit Boualem Rabia. Citant toutes les personnes qui l’ont aidé, Mouloud Mammeri écrit : « Boualem Rabia le plus jeune de tous, a apporté zèle et compétence à recueillir des dits du cheikh ». La grande poétesse Hadjira Oubachir garde aussi le souvenir d’un collaborateur précieux : « Dialoguiste et décorateur sur le plateau, il nous éblouissait par ses dessins chargés de symboles et sa dextérité à tatouer les visages des femmes et broder les costumes. »

Jusqu’à ses derniers jours, Boualem Rabia a publié des poèmes sur les réseaux sociaux, poursuivant inlassablement son travail de passeur de culture. « Nul n’est prophète en son pays », aimait-il répéter. Mais dans sa Kabylie natale, ses mots, ses chants et ses images continueront de résonner.

La voix de l’artiste résonnera longtemps encore.

Sofiane Ayache

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