Boudjema Aït Aoudia est un poète hors du commun, hors des sentiers battus, c’est un poète du terroir, il magnifie et cisèle la langue kabyle avec une dextérité rare, une langue qu’il versifie et orne tel un orfèvre, les poèmes de Boudjema Ait Aoudia sont le diamant et l’écrin, sa poésie semblent bénéficier de la protection et de la bénédiction des ancêtres, dans un souci de transmission et de préservation des valeurs ancestrales berbères kabyles, plusieurs fois millénaires.
Boudjema Ait Aoudia vient de publier un magnifique recueil de poésie en langue kabyle « Tamuɣli-w » chez les éditions Tanekra, créées par le poète écrivain Amar Gacem, auquel Boudjema Ait Aoudia a rendu un vibrant hommage, au café littéraire parisien de l’impondérable, invité par Youcef Zirem.
Nous avons pu voir la grandeur et la profondeur du poète lors de ses lectures et de ses échanges avec le public où l’émotion était à son paroxysme, captant admirablement l’attention des gens présents, ajoutant à l’atmosphère conviviale une brise de fraternité.
Boudjema Ait Aoudia a également rendu hommage à Nour Ould Amara qui nous a quittés prématurément il y a quelques années à la suite d’une longue maladie, Boudjema Ait Aoudia nous a raconté combien Nour reste toujours présent dans son cœur et sa mémoire, il n’oublie pas son amitié et ses encouragements.
Ce magnifique recueil de poésie « Tamuɣli-w » est préfacé par le talentueux Djamel Arezki, qui a su libérer sa plume pour aller vers l’essentiel, tout en creusant pour en saisir la profondeur et la portée de l’élan poétique de Boudjema Ait Aoudia.
Boudjemaa Ait Aoudia est le poète vrai, la poésie est chez lui une manière d’être, c’est un humaniste généreux, il dédie d’ailleurs son recueil à son village Ait Antar, ce beau village de la commune d’Ait Yahia à proximité des villages Ait Djebbara et Tagoulmimt.
Il dédie également ce recueil à sa famille et ses amis, Dda Salem Ould Slimane, le père du célèbre artiste Mennad, Mhenna Boudinar, Nour Ould Amara, Moumouh Icheboudene, Hanafi Ait Mimoune, Amar Ould Mohand, Abdelghani Ouali, Idir Madadi, Ali Belarif, Adjoudj Ahmed, Ahmed Boualili, Bachir Bouadaoud, Bahi Hamadi, Trifi Naziha, Naima Bibi, Amokrane Ait Ouyahia, Fasia Hafsi, on peut aisément mesurer la générosité du poète par l’énumération de tous ces noms, chose, tout de même assez rare.
Cet élan du cœur inonde évidemment sa poésie, et l’œil averti ou pas se retrouve happé par la beauté poétique qui s’élève atteignant les cimes magnifiant chaque rime.
Boudjemaa Ait Aoudia anime une émission hebdomadaire sur la poésie « Agraw n imedyazen » dans ce nouveau média qui vient de naître comme une bouffée d’oxygène dans le paysage médiatique, Voix-Med Radio-TV.
Quand on lit Boudjema Aït Aoudia, on se dit que la poésie en langue kabyle a encore de beaux jours devant elle.
Le Matin d’Algérie : De la Kabylie à Paris, qui est Boudjema Aït Aoudia ?
Boudjema Ait Aoudia : Tout d’abord merci pour l’intérêt que vous portez à ma modeste réalisation poétique et littéraire, si je puis dire ainsi.
De la Kabylie à Paris, c’est toujours le même Boudjema Ait Aoudia, certes, aguerri, malgré le poids de l’exil, mais je suis resté toujours moi-même, simple, modeste et surtout humain.
J’ai toujours milité en faveur des causes justes en l’occurrence la revendication de notre identité, la langue et la culture amazighes.
J’ai découvert la poésie très jeune et j’ai commencé à déclamer les premiers vers au collège, je n’avais pas encore 14 ans. Mais c’était plus de la poésie révolutionnaire souvent d’auteurs inconnus.
J’ai grandi dans cet univers poétique merveilleux qui m’a permis de résister aux difficultés de la vie, de positiver et de croire en un avenir meilleur, ce qui m’a aidé à surmonter les difficultés de la vie.
Le Matin d’Algérie : Comment un poète de votre envergure a-t-il mis si longtemps pour publier ?
Boudjema Aït Aoudia : Merci pour ce compliment d’envergure ! Croyez-moi, ce n’est pas de la fausse modestie mais je ne me vois pas, comme on aime bien me nommer, un « grand poète ». J’aime la poésie et j’essaie de l’élever et de l’amener aux cimes qu’elle mérite.
À propos de la publication tardive, je pense qu’on n’est pas toujours les maîtres de ce qui doit être réalisé. Au moment où vous vous dites, je suis prêt, un empêchement inattendu survient comme tombé du ciel.
Et au moment où vous perdez espoir en baissant les bras, une porte s’ouvre quelque part comme par magie, et vous redonne un nouveau souffle et vous n’avez plus qu’à vous laisser guider. N’est-ce pas le destin peut-être ?
Et le poète est l’une des clés du mystère. J’avais dès mon jeune âge cette envie de publier un jour mes poèmes, mais les conditions ne le permettaient pas. Les obstacles étaient nombreux, manque de moyens financiers, de moyens techniques et humains et surtout manque de liberté.
À l’époque, ceux qui maîtrisaient l’écriture en tamazight étaient peu nombreux. L’accès à l’ordinateur n’était pas à la portée de tous comme aujourd’hui. L’imprimerie qui accepte d’imprimer un livre en tamazight est rare pour ne pas dire introuvable. À tout cela s’ajoute la volonté politique visant par toutes ses entraves à ralentir au maximum la promotion et l’émancipation de l’écriture et de la lecture en tamazight.
Vous comprenez très bien à quel point il était difficile d’éditer un livre en Berbère surtout pour un jeune chômeur. Mais l’envie d’écrire à toujours été là, la poésie fait partie de moi, elle est ma respiration.
C’est en 2001, à mon arrivée en France, que mon meilleur ami Nour Ould Amara, enseignant de tamazight et producteur animateur d’émissions à Berbère télévision, a réveillé en moi ce rêve de publier. Il m’a offert un ordinateur et m’invita régulièrement à Berbère télévision lorsqu’elle était rue du Cherche-Midi dans le XIe arrondissement de Paris, Nour était un grand homme de culture, il a laissé des émissions mémorables.
Nour Ould Amara tomba malheureusement malade, mais il a continué à m’encourager et à m’aider malgré sa maladie. De grands hommes comme Nour Ould Amara sont rares aujourd’hui.
La maladie a malheureusement pris le dessus après 7 ans de lutte et de résistance, que sa belle âme repose en paix, et là encore c’est une porte qui se ferme, qui met fin à mon rêve.
Mais son départ tragique a amplifié mon inspiration. Il est omniprésent dans mes pensées, il continue toujours à m’encourager et moi je continue à écrire.
C’est en 2022 que je croise un nouvel ami, lui aussi enseignant de tamazight et qui, après lui avoir raconté un peu mon parcours, a voulu prendre la relève et se charger de la saisie et de la correction de mon futur livre. Il s’agit de mon ami Mohammed Gaya. En l’espace de 3 mois environ et avec la contribution précieuse de mon ami Djamel Arezki qui a corrigé et par la suite préfacé mon livre et les encouragements de mes mis, Bachir Boudaoud, Nadia Ladj, Naziha Trifi, Ali Belarif, Amar Gacem, Amokrane Ould Younes et tant d’autres, mon petit bijou, mon recueil « Tamuɣli-w » a vu le jour, cela restera l’un des meilleurs jours de ma vie.
N’est-ce pas encore un imprévu qui m’ouvre cette porte que je croyais fermée à jamais ? Vous connaissez maintenant les raisons de ma publication tardive.
Le Matin d’Algérie : Le génie poétique vous habite, racontez-nous ?
Boudjema Aït Aoudia : Encore merci pour le compliment. Je ne sais pas vraiment si un génie poétique m’habite, mais c’est mon refuge. C’est un peu mon Amghar azemri, chez qui je trouve des réponses à mes interrogations, de la patience, du courage, de l’amour, de la sagesse et de la compassion.
Vous savez, on a grandi moi et mes sœurs dans la pauvreté. Mon père (at irhem rebbi) était très malade, de l’hôpital à la maison de repos et puis à l’hôpital. C’est ma mère qui s’est chargée de notre éducation (que Dieu lui prête longue vie), elle a eu une vie pénible sans jamais se plaindre.
Ma mère, cette femme admirable, était toujours aux champs par tous les temps, à cultiver, oignons, pommes de terre, navets, tomates, citrouilles, ramasser les olives, faucher et ramasser le foin, je la voyais parfois les yeux brillants contenant des larmes qui ne sortaient pas.
Je reste marqué par les hivers des années 70 où nous devions manger vite le soir pour aller dormir chez une vieille voisine (paix à sa belle âme) de peur que notre maison complètement dégradée nous tombe dessus.
Toutes ces péripéties et souffrances ont contribué à forger mon expression artistique. J’essaie d’apporter dans mes poèmes, de l’amour, du courage, de la patience et du soutien à tous ceux qui en ont besoin, les orphelins, les malades, les prisonniers, les opprimés, les pauvres, d’où jaillit ma source d’inspiration, car je hais l’injustice.
Le Matin d’Algérie : Quels sont les poètes kabyles qui vous influencent ?
Boudjema Aït Aoudia : J’ai eu la chance de grandir dans un milieu féminin entouré de femmes courageuses et responsables dont faisaient partie mon arrière-grand-mère paternelle, mes deux grands-mères, ma tante et ma mère. C’est chez elles, sans doute, que j’ai entendu les premières berceuses avec des rimes captivantes. Ces femmes étaient marquées par les tragédies de la guerre de libération nationale à laquelle elles ont pris part, elles ne cessent de réciter des poèmes révolutionnaires dont certains sont de leur propre composition et d’autres d’auteurs inconnus et voir même de certains moudjahidine (maquisards).
Quelque temps plus tard, nous eûmes la chance d’avoir notre première radio (transistor), achetée par ma mère grâce aux petites économies réalisées dans la vente d’œufs, de lapins, foin, et quelques légumes de saison.
C’est à travers cette radio que j’ai découvert le chanteur Taleb Rabah (paix à son âme) avec son chef-d’œuvre Ttrunt wallen jarhent d idammen, (les yeux pleurent et saignent), une chanson qui raconte la douleur, l’injustice mais aussi le courage qui régnaient pendant la guerre d’Algérie de 1954 à 1962.
J’ai continué à écouter régulièrement, Taleb Rabah, ce génie poétique qui m’a sans doute influencé pour continuer à persévérer dans la poésie.
Bien entendu, je ne peux nier l’apport incontestable de nos grands poètes, Mohamed Belhanafi, Ben Mohamed, Si Muh U Mhend, l’incontournable Slimane Azem, le vagabond Si Muhend Ouyidir, l’oublié Si Muhand Said Amlikech dont on ne parle pas ou très peu, le précurseur Youcef Uqasi, Si Yusef Ulefqi.
Hadjira Oubachir est aussi une poétesse incontournable dans la poésie féminine kabyle, elle nous transmet par sa poésie les valeurs kabyles.
Le Matin d’Algérie : La langue kabyle semble ne faire qu’un avec la poésie, chaque mot prononcé a une dimension poétique, qu’en pensez-vous ?
Boudjema Aït Aoudia : Oui, vous avez entièrement raison. La langue kabyle déborde de sens, de métaphores et souvent de mots composés où chaque mot prend des fois la place d’une phrase, comme le souligne le proverbe suivant, anheddar cwit, anfahhem atass, (parler peu et comprendre beaucoup).
Le kabyle est une langue riche, quand on la maîtrise on se régale, dans l’écoute et le discours, que ce soit dans Tajamaat ou dans le règlement de différends. Les mots dépassent parfois le sens.
Dans les fêtes kabyles on entend toujours des poèmes chantés par les femmes (Izlan).
Taqbaylit d tamedyazt, la langue kabyle est poésie.
Le Matin d’Algérie : À l’heure des réseaux sociaux, la poésie kabyle est-elle encore vivante ?
Boudjema Aït Aoudia : C’est une question un peu complexe qui nécessite un débat sérieux et approfondi mais je pense que les réseaux sociaux sont un plus non négligeable pour la promotion et la vulgarisation de cette poésie ancestrale.
Si, Si Muh U Mhand avait eu internet et les réseaux sociaux, on aurait pu sauvegarder beaucoup plus de ses poèmes.
Certes, il y a beaucoup de médiocrité dans les réseaux sociaux, mais c’est à nous d’inonder ces plateformes avec des produits sérieux, éducatifs et instructifs. Il faut impérativement prendre le dessus sur ceux et celles qui s’exhibent sur les réseaux sociaux pour détourner, salir et banaliser notre culture.
Mais, il n’y pas de raison de désespérer, la poésie kabyle se porte bien, il y a beaucoup de talents, poètes et poétesses qui veillent sur cet héritage inestimable.
Le Matin d’Algérie : Quel regard portez-vous sur la poésie d’aujourd’hui ?
Boudjema Aït Aoudia : J’ai un regard plutôt positif, même si l’histoire nous a montré que beaucoup de grands poètes ont été découverts et admirés que très tard, voir même après leur disparition, Youcef Uqasi, Si Mohand Said Amlikech et beaucoup d’autres.
Aujourd’hui la scène déborde de poésie et de grands poètes parmi lesquels on peut citer, Amar Gacem, Brahim Saci, Hadjira Oubachir, Ghani At Hemmouche, Amokrane Nait Ouyahia, Wanza, Amirouche Amwanes, Mernissa Kedouni, la liste est encore longue.
Donc, pour répondre clairement à votre question, je dirai que la poésie se porte merveilleusement bien.
Le Matin d’Algérie : La poésie enrichit le cœur et élève l’esprit, peut-elle contribuer à l’émancipation des sociétés ?
Boudjema Aït Aoudia : Bien sûr que oui, la poésie aide à se sentir connecté avec soi-même et ce n’est pas rien, c’est même magique de se sentir en compagnie de soi-même. La poésie permet de combattre la solitude et tout ce qu’elle engendre comme angoisse et souffrance.
La poésie nous permet d’atteindre ce qu’il y a de plus vrai, de plus sensible en soi, en mettant du sens, en éveillant les cinq sens et parfois moi au-delà.
La poésie permet de développer l’imaginaire. Elle nous permet de dénoncer les injustices et contribue à faire adhérer des personnes à des causes justes.
Les poèmes sèment l’amour, le pardon, l’union, la tolérance, la joie, le partage, l’entraide, la poésie permet de mettre des mots sur des maux pour apaiser l’esprit, calmer la douleur, guerir les blessures et croire en un avenir meilleur.
Imaginez un monde où règnent l’amour, la justice, la joie, le pardon, la tolérance, l’entraide et où sont absents la haine, la violence, le mépris, l’injustice !
Seule la poésie peut nous rapprocher d’un tel monde paradisiaque.
Le Matin d’Algérie : Beaucoup de chanteurs kabyles ont fait carrière sur la sueur des autres, en chantant des poètes dont ils taisent les noms, ceci doit cesser, qu’en dites-vous ?
Boudjema Aït Aoudia : Absolument ! Il faut que cela cesse, comme vous le dites si bien.
Sans citer de noms, (du moins pour l’instant), beaucoup se sont fait un nom sans avoir jamais composé un vers poétique. Ils se sont enrichis avec la sueur des autres sans avoir l’honnêteté de citer les noms des auteurs de ces textes.
Je ne suis pas contre le fait de chanter les textes d’autrui, bien au contraire, le meilleur hommage qu’on peut rendre à un poète ou à un chanteur c’est de reprendre ces textes ou ses chansons.
Même lorsqu’il s’agit de textes d’auteurs inconnus, il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de le signaler. Mais se faire passer pour un auteur compositeur de ce qu’on n’a jamais composé c’est de l’ingratitude, de l’hypocrisie et de la trahison. Il faut que cela cesse.
Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?
Boudjema Aït Aoudia : je viens de rééditer en France mon recueil de poésie intitulé, Tamuɣli-w, chez les éditions Tanekra de mon ami Amar Gacem, je le laisse faire son petit bout de chemin. J’ai entamé l’écriture d’un autre livre de poésie où il y aura justement des textes magnifiques d’auteurs inconnus dont certains ont été repris sans la moindre précision, c’est peut-être une façon de crever l’abcès !
J’ai d’autres projets plutôt collectifs, notre association AFAB (l’association franco-amazighe de Bobigny), que j’ai l’honneur de présider, prépare un grand salon du livre pour l’automne prochain à Bobigny et nous sommes en discussion sur la tenue d’un éventuel salon de peinture au printemps, toujours à Bobigny.
J’anime une émission hebdomadaire sur la poésie, Agraw n imedyazen, sur ce nouveau média qui vient de naître, Voix Med Radio-tv. La poésie a encore de beaux jours devant elle.
Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?
Boudjema Aït Aoudia : j’ai passé un excellent moment lors de cette interview, je vous remercie beaucoup du temps que vous m’avez accordé. Mon dernier mot est peut-être le souhait de voir la paix, l’amour et la justice dans le monde et dans notre beau pays L’Algérie.
Entretien réalisé par Brahim Saci
Livre publié :
Tamuɣli-w, éditions Tanekra.
MERCI.
Je cite: « Certes, il y a beaucoup de médiocrité dans les réseaux sociaux, mais c’est à nous d’inonder ces plateformes avec des produits sérieux, éducatifs et instructifs. Il faut impérativement prendre le dessus sur ceux et celles qui s’exhibent sur les réseaux sociaux pour détourner, salir et banaliser notre culture. »
C’est facile d’innonder a Paris peut-etre, mais pas en Kabylie. L’arbitrage(si on p[eut appeler cela arbitrage) est biase’. Le regime algerien s’est donne’ la mission d’etouffer toute voix qui n’amplifie pas le cri au meurtre du prophete Arabe et de sponsoriser tout ce qui resonne et nourrit LE FAUX, et la violence sous toutes ses formes. Et le monde s’en accomode bien. Si bien que l’ESPOIR DE LE(ce monde) VOIR SE PETER LA GUEULE AU NUCLEAIR M’ENCHANTE !
C’est ca le malheur des Kabyles, chercher a faire la paix, au milieu d’un champs de bataille. C’est figuratif biensur mais c’est si proche de la realite’. Il y a au moins un homme qui voit les choses comme je les decris c’est Ferhat Mhenni et les quelques Independentistes qui l’entourent.