« Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre » Albert Einstein
Le succès des entreprises chinoises en Algérie tient avant tout à une méthode éprouvée. Le prix est inférieur en moyenne d’un tiers de ceux des concurrents occidentaux, une main-d’œuvre importée de Chine capable de travailler en équipe 24h sur 24, une rapidité d’exécution qui défie toute compétition.
Cette maîtrise de la gestion passe nécessairement par un contrôle de gestion performant. La fonction contrôle de gestion a connu ces dernières années une véritable révolution.
Les domaines que recouvre le contrôle de gestion sont multiples et variés. Il s’agit pour l’essentiel d’un processus qui vise à catalyser les forces internes et externes en vue de faire face à un changement à triple dimension : politique (mise à niveau des entreprises par les pouvoirs publics), techniques (assimilation des techniques et outils modernes de gestion) et humains (changement des rapports entre les hommes dans l’organisation et leurs capacités à mettre en œuvre les changements souhaités.
Parmi les entreprises, il y a celles qui apprécient l’apport positif du contrôle de gestion et d’autres qui redoutent la mise en relief des faiblesses, des insuffisances, des incohérences, des perversions, des dysfonctionnements et qui font tout pour empêcher cette transperce dans la gestion.
Un gestionnaire quelle que soit sa probité ou sa compétence ne peut contrôler sa propre gestion. Pourquoi ? Parce que l’entreprise constitue à tous les niveaux un enjeu de pouvoir. Et pourtant, l’entreprise a besoin d’un contre-pôle, de personnes neutres, expertes, intègres, extérieurs au jeu d’intérêts en présence. Dans les affaires de l’entreprise il n’y a pas de place à la moralité. C’est une question d’éthique, de déontologie et de professionnalisme.
C’est pourquoi, il n’est pas étonnant que des entreprises chinoises et turques croquent le gâteau avec un appétit insatiable. Cette percée chinoise dans un secteur comme le BTPH s’explique aisément par la faiblesse des entreprises algériennes qu’elles soient publiques ou privées. Les deux s’abreuvant ç la même source.
Ce sont les surcoûts (surfacturation, sureffectifs, sur stockage, suréquipements, recours abusif à des acteurs internes) qui conduisent à des coûts exorbitants. Ces dysfonctionnements empêchent l’entreprise d’exploiter ses ressources matérielles, et financières de façon efficiente. Cela a pour conséquence un gaspillage des ressources.
Mais ce gaspillage n’est pas gratuit, il rapporte. L’image de l’entreprise à travers le déchiffrage des données comptables et financières peut s’avérer en réalité tout à fait déformée ou tronquée.
En effet, plus une entreprise est grosse, plus elle peut manipuler les chiffres. Pourquoi ? Parce que plus elle est grosse, plus elle est difficilement repérable par conséquent plus difficilement achetable et donc plus il est difficile de remplacer ses dirigeants et de procéder à des changements qualitatifs figeant l’entreprise dans un statu quo suicidaire. Parce que la taille lui permet facilement de dissimuler et de falsifier. Globalement la taille est un facteur d’opacité dans la gestion.
Dr A. Boumezrag