Lundi 21 décembre 2020
Cancer du sein de la femme ménopausée : la fin de la chimiothérapie
Le congrès annuel San Antonio Breast Cancer Symposium (SABCS) 2020 s’est déroulé du 8 au 11 décembre 2020 en version numérique en raison de la pandémie de la Covid-19.
Ce symposium a été l’occasion d’exposer les différents travaux scientifiques en lien avec le cancer du sein.
Les résultats préliminaires de l’étude RxPONDER ont été exposés, ils sont très encourageants et vont certainement modifier les pratiques dans le traitement de certains cancers du sein. Cet essai randomisé de phase III avait comme objectif l’évaluation des effets de la chimiothérapie sur la survie chez des patientes atteintes d’un cancer du sein en métastase dans les ganglions.
Les patientes incluses dans cette étude avaient un cancer mammaire à un stade précoce, des récepteurs hormonaux positifs sans surexpression de l’HER2. 1 à 3 ganglions envahis par une métastase et un score de récurrence (RS) faible ou intermédiaire (entre 0 et 25) selon le test génomique Oncotype DX.
En effet, l’association de la chimiothérapie et de l’hormonothérapie n’apporte aucun bénéfice pour les malades ménopausées. Par contre, pour les femmes non ménopausées atteintes par le même type de cancer, la chimiothérapie a un effet bénéfique quand elle est associée à l’hormonothérapie. Déjà, les mêmes résultats ont été constatés dans un autre essai TAILORx en 2018 chez des femmes ayant un cancer du sein avec les mêmes caractéristiques mais sans envahissement des ganglions.
Du fait de la combinaison de l’ensemble de ces résultats, les pratiques en matière d’oncologie vont certainement changer la prise en charge de ce type de cancers du sein qui d’ailleurs représentent plus de la moitié des cas. Cette évolution dans le traitement permet d’éviter les effets secondaires liés à la toxicité du médicament et une économie financière conséquente.
Cet essai a concerné 5083 femmes issues de 632 centres dans 9 pays. Ces participantes à l’étude ont été subdivisées en deux groupes dont un groupe recevant une chimiothérapie suivie d’une hormonothérapie et l’autre groupe ne recevant qu’une hormonothérapie. Elles ont été suivies pendant 5 ans, le suivi portait sur deux paramètres: la survie sans récidive invasive et la survie globale.
La place de la chimiothérapie dans l’arsenal thérapeutique va se réduire considérablement mais l’essor des signatures génomiques est grandissant car c’est l’outil indispensable pour déterminer les patientes qui ont un score de moins de 25.