L’Algérie et le Maroc ont été élus membres du Conseil des droits de l’homme au côté de grandes « démocraties », comme l’Arabie saoudite, la Chine ou la Fédération de Russie. Des membres particulièrement embarrassants.
L’Algérie, comme le Maroc seront membres du Conseil des droits de l’homme à partir de janvier 2023. Ces deux pays ne sont pas des parangons en matière de respect des droits de l’homme.
Faut-il s’étonner que notre cher pays soit élu membre de ce Conseil qui n’a de défenseur des droits de l’homme que le nom. Autrement, comment expliquer la présence de pays aussi autoritaires que la Russie ou la Chine, le Venezuela, voire l’Arabie saoudite ? Certes, l’Assemblée générale des Nations unies a décidé en avril dernier de suspendre la Russie du Conseil en raison de crimes de guerre commis par son armée en Ukraine, mais les autres sont toujours là.
La présence de dictatures pour lesquelles les droits de l’homme est une fiction est rendue possible par le mode de fonctionnement du Conseil. Ses 47 États membres sont élus par l’Assemblée générale à la majorité absolue pour une période de trois ans. Il suffit donc de rassembler le soutien de suffisamment de nations pour y entrer. L’influence diplomatique pèse dès lors plus que le respect des droits de l’homme pour obtenir un fauteuil au CDH.
L’Algérie a récolté 178 voix au cours du scrutin qui s’est déroulé à New York lors de la 17e séance plénière de l’Assemblée générale de l’ONU, et à l’issue duquel 14 nouveaux pays rejoindront cet organe intergouvernemental du système onusien chargé de renforcer la promotion et la protection des droits de l’Homme dans le monde.
Pourtant, les faits sont têtus. Il n’y a pas plus de liberté d’expression en Algérie. La presse est réduite au silence. Les partis politiques sont sous un éteignoir. Il n’y a plus de vie démocratique. Les médias lourds perrorent à longueur de journées sur les réalisations de Tebboune ! La population est terrorisée par la traque policière et l’instrumentalisation de la justice.
Au Maroc, les journalistes libres sont harcelés et placés en détention. Une dizaine de militants du mouvement de dissidence populaire du Rif sont condamnés à de très lourdes peines de prison.
L’accession de l’Algérie au CDH, à partir du 1er janvier 2023 pour la 3e fois depuis la création de cet organe en 2006, nous apprend la vénérable APS. Cette place ajoute la même source, lui permettra non seulement d’œuvrer à la promotion et à la protection des droits de l’Homme mais aussi de confirmer la place qui est la sienne au concert des nations et confortera sa candidature pour un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2024-2025 dont les élections se tiendront en juin 2023.
L.M.
L’ONU est depuis des années le Café du Commerce ouvert à tous vents et où chacun y va de son bavardage.
La crédibilité de ce Conseil est mise en porte-à-faux par l’introduction du Maroc à qui l’ONU reproche le caractère « arbitraire » de la détention du journaliste Soulaimane Raissouni. Quant à l’Algérie, les rapporteurs de l’ONU pour les Droits de l’Homme l’ont sévèrement dénoncée pour ses atteintes aux Droits de l’Homme.
Ainsi va l’ONU. Un vrai Café du Commerce. Heureusement qu’il y a des femmes et des hommes intègres en son sein, sur lesquels on peut compter pour dénoncer les exactions de nos chères dictatures.
Cette commission est devenue une foire aux tyrans, la nounou cruelle.