Vingt-deux jours de grève de la faim. Vingt-deux jours de souffrance. Chérif Mellal met sa vie en péril pour dénoncer l’injustice, et pourtant, rien. Pas un geste des autorités, pas un mot des institutions censées garantir le droit et la justice.

Son état de santé, selon les rares informations disponibles, se détériore inexorablement, tandis que le silence persiste, pesant, complice.

Faudra-t-il, une fois de plus, attendre qu’un homme meure pour que l’indignation éclate ?

Car Mellal n’est pas un détenu ordinaire. Il est derrière les barreaux parce qu’il a osé se donner la liberté dans son expression publique.

Parce qu’il a parlé sans détours, refusé de se soumettre, porté haut une parole franche dans un pays où la vérité dérange. Et pour cela, des dossiers ont été montés contre lui. Il ne s’agit ni de justice ni de droit, mais d’une punition politique. Comme tant d’autres avant lui, il subit la répression d’un système qui ne tolère que les voix soumises.

Depuis le début de cette affaire, l’innocence de Chérif Mellal a été démontrée. Ses avocats ont méthodiquement démonté les accusations fabriquées contre lui, dénoncé les irrégularités flagrantes de la procédure, exposé l’absence totale de fondement légal aux poursuites.

Mais en face, une justice instrumentalisée, imperméable aux faits, continue d’alimenter une mascarade judiciaire indigne d’un État qui prétend respecter le droit.

Face à cette machine de l’arbitraire, Mellal n’a plus que son propre corps comme ultime recours. Il met sa vie en jeu, non par choix, mais parce que tout autre moyen lui a été refusé.

Son geste n’est pas une simple protestation, c’est un cri d’alarme, un acte de résistance face à un pouvoir qui l’ignore. Mais la stratégie des autorités est bien rodée : laisser pourrir la situation, espérer que l’opinion publique se lasse, parier sur l’oubli.

L’histoire récente nous rappelle pourtant que ce silence peut tuer. Nous avons déjà vu des détenus d’opinion perdre la vie en prison après des jours de grève de la faim.

Jusqu’à quand ces tragédies se répéteront-elles ? Jusqu’à quand fermera-t-on les yeux sur ces drames humains provoqués par un acharnement absurde ?

Aujourd’hui, Chérif Mellal est en sursis. Chaque jour qui passe l’éloigne un peu plus de la vie. Ceux qui choisissent de détourner le regard portent déjà une part de responsabilité.

Rester silencieux, c’est accepter qu’un homme soit condamné à mort, non par une sentence officielle, mais par la froide indifférence d’un pouvoir qui broie ceux qui osent penser librement.

Mohcine Belabbas, ancien président du RCD

Tribune publiée aussi par son auteur sur Facebook

3 Commentaires

  1. Triste, pendant que ce brave homme se meurt pour avoir sorti la JSK des griffes mafieuses des zdimouh and co., le stade de Tizi est plein à craquer, ce peuple n’a pas fini de creuser sa tomble.

  2. Ma tufid’ AQVAYLI i-ttru , z’ar belli d-gma-as it iwwten.
    Tiwaghitin d wuguren n Mass Mellal kkan-d sghur  » w- atmaten-is » s tismin, (h’adret at ttum anecta) s- meskhen-t sakin sarrah’n-as gar ifassen n imebren imi cc’uren ifassen d idammmen.
    Tilelli i-mmi-s n tilelli.
    Ilaq ad n3gged’ arna ad nini tidett war tika3want. Ilaq an fak syir insayen am:
     » ur h’emlagh gma, maca karhagh win at iwweten ».

    Si tu trouves un Kabyle en train de souffrir, sache que c’est que son malheur vient de son frere.
    Les déboires et les malheurs de Mr. Mellal ont commencé par la jalousie de ses propres  » frères  », ceux-là même qui l’ont traîné dans la boue (il ne faut jamais l’oublier) avant de le livrer à ce régime impitoyable sans coeur, ni loi, avec des gens aux mains pleins de sang.
    Liberté pour le fils de la liberté.

    Il faut dénoncer l’hypocrisie et dire les choses sans tabous, finissons avec:
     » je n’aime pas mon frère, mais je n’aime pas qui l’agresse »

  3. tarix@ D’emblée, j’avoue que je ne suis pas fan du tout de foot bal mais j’ai regardé quelques vidéo concernant ce match à Tizi-Ouzou montrant de l’extérieur le Stade (enfin réalisé après plus de 20 ans, quel exploit!)Ait Ahmed au lieu de Matoub Lounes qui avait une histoire d’amour avec la JSK en plus de ce qu’il représente dans cette Algérie dite indépendante qu’il dénonçait comme néo coloniale. Ce qui m’a frappé le plus, c’est le reportage dans la ville qui sans exagérer ressemble à un quartier de Gaza avant sa destruction au lieu et place de drapeaux Palestinien des drapeaux Algériens à profusion (finalement ils n’ont pas eu tord de nous appelé juifs), surtout avec des interviews digne d’une population endoctrinée rien qu’en l’écoutant parler. Déjà, je comprenais rien de ce qu’ils disaient sauf les inchallahs et les hamdilillahs à tout va répétés sans cesse.
    Quand je pense que Cherif Mellal qui avait une situation de rêve pour tous ses supporters Kabyle de l’Algérie qui ne souhaitent qu’une chose « partir en France », est revenu pour les aider avec des actes qu’on peut rester chez nous en faisant les choses avec le nif Kabyle et capables de faire comme l’Europe chez nous en se libérant avec notre identité et valeurs car la dignité construit….. Ce sacrifice qui peut coûter la vie à Mr Cherif M., valait il la peine ?
    Même à l’époque coloniale quand un prisonnier fait une grève geste ultime pour dénoncer l’injustice et clamer son innocence, on l’écoute…Le régime Algérien n’est pas juste de type colonial mais surtout tyrannique capable de te faire souffrir toute ta vie, la mort au passage ne l’émeut guerre, ce qui compte le plus c’est sa vie de pachas.
    De mon avis, Mr Cherif M. doit cesser sa grève car les bourreaux n’ont aucun problème de conscience.

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