Le parquet de Tizi-Ouzou, en Algérie, a requis mercredi en appel dix ans de prison à l’encontre du journaliste français Christophe Gleizes, condamné en première instance à sept ans de réclusion pour « apologie du terrorisme ».
Le calvaire continue pour Christophe Gleizes. Dix ans de prison ont été requis mercredi par le parquet de Tizi-Ouzou, en Algérie, à l’encontre du journaliste français de 36 ans, collaborateur de So Foot et Society avant que la condamnation à 7 ans de prison ne tombe. Raide. Cinglante. Christophe Gleizes dormira en prison ce soir.
Le procès du MAK
Aux premières lectures, ce procès est surtout celui du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Christophe Gleizes fait les frais d’une campagne particulièrement agressive lancée par le pouvoir et ses proxy contre ce mouvement indépendantiste depuis une dizaine de jours. La coïncidence entre cette levée de boucliers médiatique contre le MAK et le procès de Christophe Gleizes interroge.
Incompréhensions
Un vive tension a entouré ce procès. C’est un tribunal sourcilleux , voire remonté comme une montre suisse qui a jugé le journaliste français. Dès l’entame des échanges, le procès n’augurait rien de bon. « L’accusé n’est pas venu en Algérie pour accomplir un travail journalistique mais (pour commettre) un acte hostile », a justifié un procureur, qui a également réclamé une amende de 500 000 dinars algériens (environ 3 300 euros).
Condamné en première instance à sept ans de réclusion pour « apologie du terrorisme », Gleizes avait fait appel et s’est retrouvé, mercredi, devant le tribunal de Tizi-Ouzou. Appelé à la barre, il a demandé « pardon », reconnaissant avoir fait « beaucoup d’erreurs journalistiques malgré (ses) bonnes intentions », selon l’AFP. « Je réclame votre clémence », a-t-il dit avec émotion. Gleizes a notamment reconnu qu’il aurait dû demander un visa de journaliste et pas de touriste avant de partir en reportage en Algérie. Mais ce « repentir » n’a pas suffi pour convaincre le tribunal.
« Une seule douleur, être coupé de ma famille »
Le tribunal lui a demandé mercredi s’il savait que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) avait été classé en mai 2021 comme terroriste par les autorités algériennes quand il avait rencontré son président, Ferhat Mehenni, à Paris en octobre de la même année. « Je n’étais pas au courant et j’ai honte de le dire. Cela porte atteinte à mes compétences. J’avais complètement raté cette info », a-t-il répondu. Gleizes a assuré s’être « profondément remis en question » : « ces erreurs m’ont permis de réfléchir », a-t-il dit, assurant n’avoir « aucune rancœur » à l’encontre de l’Algérie. Des sanglots dans la voix, il a ajouté n’avoir « qu’une seule douleur, celle d’être coupé de ma famille », demandant à pouvoir « la retrouver ». Mais peine perdue, le tribunal en a décidé autrement. Il est condamné arbitrairement à 7 ans de prison. Il faut rappeler ici qu’il y a près de 250 prisonniers d’opinion en Algérie. Des citoyens dont le seul tort d’avoir exprimé une opinion. Christophe Gleizes est venu en Algérie au plus mauvais moment. Et sa condamnation ahurissante ne fera qu’éclabousser une justice aux ordres et un régime dont le seul gouvernail est la tyrannie.
La rédaction/Afp


Que les nôtres vivants en France se préparent à assumer les conséquences de cette décision ,la colère des Français risquent d’être terrible ,des innocents vont en payer le prix