Israël concentre plus que jamais ce samedi 20 janvier ses opérations dans le sud de la bande de Gaza, territoire en proie à une grave crise humanitaire, sur fond de dissensions avec son allié américain quant à la création d’un éventuel État palestinien.
En Cisjordanie occupée, les raids israéliens se multiplient et la tension s’accroît. À Damas, en Syrie, un raid israélien a ciblé mortellement des « chefs pro-Iran ».
Israël poursuit son offensive toujours plus intense dans le sud de la bande de Gaza. Des Israéliens poursuivent par ailleurs des opérations en Cisjordanie occupée.
Un général iranien tué à Damas
Une frappe israélienne sur Damas, la capitale de la Syrie, a tué ce samedi le chef en Syrie des renseignements des Gardiens de la révolution, son adjoint et deux autres Iraniens.
Le corps des Gardiens de la révolution islamique iranien a confirmé que quatre de ses membres, dont de hauts responsables, ont été tués samedi matin 20 janvier dans une frappe aérienne attribuée à Israël dans la capitale syrienne Damas. L’Observatoire syrien des droits de l’homme fait état d’au moins six morts, dont un civil syrien.
C’est un coup dur pour les Gardiens de la révolution iraniens. Parmi les quatre morts figure le général Sadek Omidzadeh, chef des renseignements de la Brigade al-Qods, l’unité chargée des opérations extérieures de ce corps d’élite, et son adjoint.
Le raid aérien a eu lieu dans le quartier ultra-sécurisé de Mazzé, qui abrite à l’ouest de Damas le siège des Nations unies et plusieurs ambassades. L’immeuble de quatre étages visé par la frappe a été totalement détruit, selon des témoins oculaires cités par des sources syriennes.
Vers une confrontation directe entre l’Iran et Israël ?
Le 25 décembre dernier, un des plus hauts responsables des Gardiens de la révolution iraniens en Syrie, le général Razi Moussavi, avait été tué lors d’un raid aérien dans la localité de Sayeda Zeinab, au sud de Damas.
En riposte, le 16 janvier, les Gardiens de la révolution iraniens annoncent avoir détruit à l’aide de plusieurs missiles balistiques « un quartier général d’espionnage » israélien à Erbil, dans le Nord de l’Irak.
Ce cycle d’attaques et de ripostes marque une nette escalade dans le conflit en cours au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, qui est en train de se transformer progressivement, dans l’une de ses dimensions, en confrontation directe entre l’Iran et Israël.
Le président américain et le Premier ministre israélien ont parlé au téléphone, vendredi, au lendemain des propos de Benyamin Netanyahu quant à son opposition à la création d’un État palestinien après la guerre. Une solution à deux États pourrait encore avancer avec M. Netanyahu au pouvoir, selon le président des États-Unis.
L’Union européenne envoie des signaux contradictoires au sujet de la situation au Proche-Orient. D’une part, elle sanctionne le Hamas, mais de l’autre lance des accusations contre Israël. Une réunion se tiendra lundi à Bruxelles avec les ministres des Affaires étrangères européens et six de leurs homologues de la région.
Les États-Unis ont mené vendredi de nouvelles frappes contre les Houthis au Yémen, disant agir en « légitime défense » face aux attaques répétées des rebelles yéménites visant les navires marchands dans une zone maritime cruciale pour le commerce mondial.
Selon un bilan annoncé samedi 20 janvier par le ministère de la Santé du Hamas, 24 927 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre plus de 62 350 blessés.
Avec Rfi