Le brouillon ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a répondu au député Tahar Ali, membre de l’Assemblée populaire nationale, au sujet des récentes mesures encadrant les opérations d’importation qui ont suscité la réprobation et le mécontentement des opérateurs du secteur et des industriels.
Dans une lettre datée du 17 août 2025 et signée par le ministre Kamel Rezig, le département explique que ces dispositions s’inscrivent dans les prérogatives légales de suivi et d’organisation du commerce extérieur, et visent avant tout à «rationaliser» le recours aux importations.
Selon la correspondance, un bond significatif des importations a été enregistré durant le premier semestre 2025, en comparaison avec la même période de 2024, notamment dans les segments de la gestion et de l’équipement.
Le ministère déplore également des dérives, telles que l’absence de suivi rigoureux de certains opérateurs bénéficiant d’un registre de commerce portant la mention « production », lesquels ont importé des quantités dépassant leurs capacités effectives, parfois même sans disposer d’unités de production.
Autre point mis en avant : l’enregistrement d’opérations d’importation par des personnes physiques ou morales étrangères au secteur, comme des prestataires de services ou détenteurs de cartes d’agriculteur. Une pratique qui, selon le ministère, porte « un lourd préjudice » aux opérateurs respectueux des procédures et alimente la revente en l’état, jugée contraire à l’esprit de régulation du commerce extérieur.
Le ministère souligne toutefois que son objectif n’est pas d’instaurer une interdiction pure et simple des importations, mais d’assurer une gestion rationnelle et équilibrée. Les mesures adoptées visent, précise la lettre, à renforcer la couverture de l’appareil productif national et à permettre aux entreprises, publiques comme privées, d’importer en fonction des besoins réels du marché.
Le département met aussi en garde contre la multiplication des pratiques spéculatives liées à la revente en l’état, considérée comme une source d’«enrichissement illicite » et de concurrence déloyale qui affaiblit la compétitivité du tissu productif national.
Enfin, le ministre Rezig affirme que ses services travaillent à mettre en place un mécanisme garantissant « rapidité, souplesse et efficacité » dans le traitement des demandes, tout en réaffirmant la disponibilité du secteur à coopérer avec l’ensemble des parties prenantes.
L’objectif affiché est de concilier les intérêts légitimes des opérateurs économiques avec « l’intérêt supérieur du pays et de l’économie nationale ».
Samia Naït Iqbal