Bénédicte de Perthuis
Bénédicte de Perthuis sous protection policière pour avoir rendu justice.

Depuis lundi 31 mars, la charge du Rassemblement National contre la justice est sans précédent. Sur les réseaux sociaux, les attaques se concentrent sur un juge, la présidente du tribunal correctionnel qui a prononcé le jugement.

Ce qui se passe en République française est renversant. Le climat de haine de la justice est irrespirable. Une juge est menacée de mort suite à la condamnation de la présidente du RN et cela ne semble choquer que peu de monde. L’extrême droite se déchaine sur la justice et une grosse partie de la classe politique ainsi que le gouvernement ne trouvent rien à redire. Les condamnations d’un ancien premier ministre candidat à la présidentielle, François Fillon et l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy n’ont pas suscité cette boue et menaces lancées contre les juges.

Depuis lundi 31 mars, son nom, Bénédicte de Perthuis, et son visage sont jetés en pâture sur les réseaux sociaux, accompagnés d’un flot d’insultes pour avoir condamné Marine Le Pen. Des outrages allant parfois jusqu’à l’intimidation et aux menaces de mort. Durant deux mois, elle a dirigé les débats pendant le procès du Rassemblement National.

La situation est invraisemblable. Elle renvoie une image inquiétante pour les juges qui auront à traiter les affaires de corruption de nervis de l’extrême droite.

Une proximité politique supposée

Au lendemain du jugement, toute l’institution judiciaire fait bloc derrière elle. « C’est une collégialité qui a rendu cette décision à l’issue d’un débat contradictoire et donc il n’y a absolument aucune raison de s’en prendre au juge. Les personnes qui menacent les juges encourent des sanctions pénales et peuvent être poursuivies », a déclaré Rémy Heitz, procureur général de la Cour de cassation.

Dans le viseur des harceleurs, Bénédicte de Perthuis, engagée dans la lutte contre la délinquance financière après avoir découvert, dit-elle, Eva Joly, ancienne juge passée depuis à la politique sous l’étiquette EELV. Une proximité supposée qui fait dire à ses détracteurs que Bénédicte de Perthuis est opposée à Marine Le Pen.

Le silence du parti RN et de sa présidente quant à ces attaques ignobles renseigne sur le peu de cas qu’ils accordent à l’Etat de droit. Que vont-ils faire si jamais quelqu’un passait à l’acte ? Faut-il attendre l’irréparable pour ensuite verser des larmes de crocodiles ?

La rédaction avec Francetvinfos

1 COMMENTAIRE

  1. Pôvres juges français. Ils doivent beaucoup envier les juges algériens qui sont eux protégés par ceux qui leur communiquent les verdicts par téléphone.

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