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Confirmation du contrôle judiciaire contre Fathi Ghares et son épouse

Fethi Ghares et son épouse

Fethi Ghares et son épouse

La chambre d’accusation de la Cour d Alger a confirmé la décision du juge d’instruction du tribunal de Bab El Oued d’imposer des mesures de contrôle judiciaire contre le coordinateur du Mouvement démocrate et social (MDS), Fathi Ghares, et son épouse, Messaouda Cheballah, militante du même mouvement. 

Fethi Gheras a déclaré sur sa page Facebook que la confirmation du contrôle judiciaire qui lui a été imposé ainsi qu’à son épouse est intervenue au lendemain de l’appel au dialogue national du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. C’est dire toute la contradiction de la déclaration de Tebboune dont l’élection a été un scandale national.

L’opposant politique a passé en revue les persécutions visant son parti en disant : « Le MDS a été soumis à la décision de geler ses activités et de fermer tous ses sièges. Avant cela, j’ai été emprisonné  t le membre du bureau national, Wahid Benhala, a été emprisonné et actuellement le militant du mouvement, Yassine Makirche, est en prison, ainsi qu’un autre militant du mouvement, Habib Ould Melha ».

Il s’interroge donc : « Cela reflète la volonté de dialogue du pouvoir, ou bien cela confirme-t-il l’impossibilité d’établir une culture du dialogue dans un climat politique dans lequel nous n’avons pas atteint une véritable démocratie, comme l’a déclaré le premier homme du pouvoir actuel ?! ». Le constat est évident. Il n’y a aucune volonté manifeste de Tebboune et ses pairs de changement sérieux et profond.

Pour rappel, le juge d’instruction du tribunal de Bab El Oued a décidé, il y a une quinzaine de jours, de libérer le coordonnateur du MDS,  Fathi Ghares, et de le placer sous contrôle judiciaire strict, en attendant son procès.

Selon la CNLD, le militant politique fait face à des accusations liées à « l’insulte au président » et à « la diffusion de fausses informations. Il est lui reproché aussi d’avoir  proféré un discours de haine à travers des publications sur les réseaux sociaux ». Son épouse, Messaouda Cheballah, militante du même parti, est également accusée de complicité pour les mêmes chefs d’inculpation et est soumise aux mêmes procédures de contrôle judiciaire.

Selon la même source, les procédures de contrôle judiciaire étaient assorties de plusieurs mesures restrictives à la liberté d’expression des deux militants qui se sont vus imposés l’interdiction de publier sur les réseaux sociaux et de s’adresser aux médias.

Ces procédures leur imposent également de signer auprès du tribunal tous les 15 jours pendant la période d’enquête, en attendant la date de leur procès.

Fethi Gheras s’est particulièrement distingué par sa rhétorique critique acerbe envers le pouvoir, à travers les médias et les  réseaux sociaux, et il est l’un des partisans du boycott de la parodie présidentielle du 7 septembre dernier. 

La caractéristique de la « nouvelle Algérie » de Tebboune ce sont surtout plusieurs centaines de prisonniers d’opinion, la criminalisation de la politique, la censure à tous les étages de la société, les interdictions de quitter le territoire national qui touchent activistes, simples citoyens, anciens hierarques du régime.

S’il n’a rien ou presque à attendre de ceux qui gouvernent actuellement le pays, il n’y a pas lieu de désespérer, car le pays recèle assez de potentialités, de femmes et d’hommes probes et brillants à même d’offrir de nouvelles perspectives à l’Algérie. L’espoir est permis, comme disait le poète.

Samia Naït Iqbal

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