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Controverse du Sintrom 4 mg contrefait en circulation : Tizi-Ouzou alerte, Alger rassure

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Un vent de confusion a soufflé ces derniers jours sur la chaîne du médicament en Algérie. En cause : une note d’alerte émise par la Direction de la santé de la wilaya de Tizi-Ouzou concernant un « risque éventuel de commercialisation d’un médicament falsifié, le Sintrom 4 mg », suivie d’un démenti catégorique du ministre de l’Industrie pharmaceutique, M. Wassim Kouidri.

Deux discours, deux tonalités, mais un même sujet sensible : la sécurité médicamenteuse et la confiance des citoyens dans le système de santé.

Tout commence avec une note officielle émanant de la Direction de la santé et de la population (DSP) de Tizi-Ouzou, intitulée « Signalement d’un médicament falsifié “Sintrom 4 mg” ». Cette dernière fait état d’informations reçues sur une possible circulation de contrefaçons de cet anticoagulant essentiel, prescrit notamment dans la prévention des accidents thromboemboliques. La DSP appelle les établissements de santé à la plus grande vigilance : vérification de l’origine du médicament, suspension de la délivrance en cas de doute, et signalement immédiat de tout lot suspect.

Le ton est clair : préventif et alarmé, mais sans affirmer l’existence avérée de contrefaçons. Il s’agit d’une posture de précaution maximale, comme l’imposent les principes de pharmacovigilance. À Tizi-Ouzou, on préfère sonner l’alarme trop tôt que trop tard.

Un ministre rassurant mais…

La réponse du ministre de l’Industrie pharmaceutique ne s’est pas fait attendre. S’exprimant publiquement, M. Kouidri a voulu couper court aux rumeurs, affirmant que « l’Algérie est exempte de médicaments falsifiés ou contrefaits ». Il a catégoriquement démenti les informations évoquant l’introduction de faux lots de Sintrom, tout en rappelant que ce médicament n’est plus importé depuis 2023, et que seules deux sources de production, dûment autorisées, en assurent la disponibilité.

Fait notable, le ministre a repris à son compte les consignes de vigilance contenues dans la note de Tizi-Ouzou, demandant aux professionnels de santé de ne pas prescrire ni délivrer de produits suspects. Une manière implicite de valider les mesures prises localement, tout en maintenant un discours d’assurance au niveau national.

Deux niveaux de gestion du risque

Ce double discours n’est pas nécessairement contradictoire. Il reflète deux logiques institutionnelles : celle de la réaction rapide à une alerte potentielle, même non confirmée, et celle de la gestion globale d’une image de confiance dans le système de santé.

Du côté de la DSP de Tizi-Ouzou, il s’agit de protéger la population locale en temps réel, sur la base de signaux faibles ou d’informations partielles. Une attitude de santé publique responsable, d’autant plus justifiée lorsqu’il est question d’un médicament à marge thérapeutique étroite, comme le Sintrom.

De son côté, le ministère joue un rôle de régulation nationale. Il s’appuie sur des données consolidées, sur la traçabilité des circuits d’approvisionnement et sur le contrôle des sources agréées. Le discours rassurant de M. Kouidri cherche à éviter une crise de confiance et à prévenir une panique injustifiée.

Couacs dans la communication institutionnelle 

Ce cas met en lumière la délicate articulation entre gestion locale du risque et communication nationale. S’il est légitime que les autorités locales déclenchent une alerte dès qu’un doute sérieux émerge, il est tout aussi crucial que les autorités centrales intègrent cette alerte dans une communication cohérente, sans balayer les préoccupations locales d’un revers de main.

La reprise des mesures de la DSP dans la déclaration ministérielle montre une certaine reconnaissance du bien-fondé de la vigilance locale. Toutefois, le contraste entre l’alerte et le démenti, diffusés à quelques jours d’intervalle, laisse planer le doute dans l’esprit du citoyen.

Une vigilance qui doit se renforcer

En matière de santé publique, mieux vaut une fausse alerte qu’un silence coupable. La prudence de la DSP de Tizi-Ouzou est donc à saluer, même si elle s’est heurtée à une réponse plus politique que technique. Ce genre d’épisode souligne l’importance d’un dispositif national de pharmacovigilance clair, réactif, transparent et coordonné, capable de traiter rapidement les alertes tout en maintenant la confiance du public.

Pour l’instant, rien ne prouve que des faux lots de Sintrom aient effectivement circulé. Mais cet épisode rappelle que la sécurité du médicament est un chantier permanent, et qu’elle repose autant sur les remontées du terrain que sur la rigueur des contrôles centraux.

Samia Naït Iqbal

 Qu’est-ce que le Sintrom ?

Le Sintrom (acénocoumarol) est un anticoagulant oral appartenant à la classe des antivitamines K (AVK). Il est utilisé dans le traitement et la prévention des accidents thromboemboliques (phlébites, embolies pulmonaires, prévention des AVC chez les patients porteurs de valves cardiaques mécaniques, etc.). Son bon usage nécessite un suivi rigoureux du taux de coagulation (INR), et toute variation dans sa qualité ou son dosage peut avoir de graves conséquences.

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