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Crise Algérie/France : Paris rejette fermement l’implication de Retailleau et invoque l’indépendance de la justice

Matignon

L'hôtel de Matignon

Au lendemain des expulsions croisées de diplomates, la crise franco-algérienne s’intensifie, marquée par un échange virulent d’accusations et de contre-accusations qui exacerbe les tensions.

La France, par la voix de son gouvernement, rejette avec véhémence les imputations algériennes visant directement son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Par la voix de sa porte-parole, Sophie Primas, le gouvernement français a exprimé son étonnement face à la persistance d’Alger à imputer la responsabilité de la crise à Retailleau, soulignant avec force que « Bruno Retailleau n’a absolument aucun lien avec cette affaire, il n’y a donc pas d’affaire Retailleau ».

Cette déclaration, faite à l’issue du Conseil des ministres, vise à désamorcer les accusations algériennes, qui ont conduit à une escalade diplomatique marquée par l’expulsion réciproque de diplomates. Sophie Primas a insisté sur le fait que la décision d’interpeller le diplomate algérien relevait du Parquet national antiterroriste (PNAT), une instance « totalement indépendante du gouvernement ».

Cette mise au point souligne la volonté de Paris de dissocier l’action judiciaire de toute ingérence politique, et de rappeler le principe fondamental de l’indépendance de la justice.

Alger, dans son communiqué du 14 avril, avait désigné Bruno Retailleau comme « l’unique responsable » de la crise, suite à l’arrestation d’un agent consulaire algérien soupçonné d’implication dans l’enlèvement d’un opposant.

La France, en réaffirmant l’indépendance de son système judiciaire, rejette implicitement cette accusation, et signale son refus de céder à ce qu’elle considère comme une tentative de politisation de l’affaire.

Malgré cette divergence persistante, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réitéré son appel au dialogue, soulignant l’importance de maintenir des canaux de communication ouverts. Cette position contraste avec la fermeté des démentis concernant l’implication de Retailleau, et illustre la complexité des enjeux diplomatiques entre les deux pays.

La rédaction

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