Les tensions diplomatiques entre Paris et Alger ont commencé à peser lourdement sur les échanges commerciaux. D’après Le Figaro, les exportations françaises vers l’Algérie ont chuté d’environ 20 % au premier trimestre 2025, passant sous la barre du milliard d’euros (992 millions contre 1,25 milliard un an plus tôt).
Ce recul s’expliquerait en grande partie par la crise politique déclenchée à l’automne 2024, après la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Plusieurs signaux laissent entrevoir un durcissement des relations économiques : complexification des procédures douanières, exclusion supposée des entreprises françaises de certains appels d’offres publics (blé, poudre de lait), et obstacles à la reprise d’activité pour Renault et Renault Trucks.
Si les autorités algériennes démentent toute mesure ciblée, de nombreuses entreprises françaises font état de difficultés croissantes. Certaines ont même dû rerouter leurs livraisons via d’autres ports européens, générant des surcoûts.
La Chambre de commerce algéro-française (CCIAF) minimise toutefois l’ampleur du repli, estimant qu’il s’agit plus d’un signal politique que d’une rupture économique. Mais la baisse de la présence française au salon Batimatec d’Alger en mai, largement surpassée par la Turquie, l’Italie ou l’Espagne, illustre un recul préoccupant.
Avec 6 000 PME françaises exportant vers l’Algérie, deuxième marché africain pour la France, les inquiétudes grandissent. Le président de la CCIAF, Michel Bisac, appelle à l’apaisement, espérant un retour au dialogue après les échéances politiques à venir en France.
Samia Naït Iqbal