23 novembre 2024
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De l’homo donator au fait social total (II)

L’énigme Lounès Matoub

De l’homo donator au fait social total (II)

Lounès Matoub, l’homo donato

Du point de vue philosophique et théorique, dit A. Caillé, « il faut surtout […] faire le lien entre le paradigme du don et ce qu’on pourrait appeler le paradigme de la reconnaissance […], […] (et, du point de vue pratique,) ce lien se fait tout naturellement, puisque, bien évidemment, l’Essai sur le don ne parle que de reconnaissance » (2010 : 32).

Pourquoi en effet, dans le contexte de la Kabylie, toute cette reconnaissance que le peuple témoigne chaque jour à L. Matoub et toute cette effervescence que suscitent les réalisations ou simplement une évocation de L. Matoub, si ce n’est, dirait Ph. Chanial, l’expression d’«un sentiment de reconnaissance, de gratitude (…) qui suscite, en retour, le désir de donner à son tour » (2017 : 171), reconnaissances pour tous ses dons, don sacrificiel ou rituel(8), don de dires, don de contre-don.

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Don sacrificiel d’abord, L. Matoub, en risquant de se faire assassiner à la fin, n’a rien fait d’autre que s’offrir en don sacrificiel au nom de toute sa société qui, comme toutes les sociétés ou cultures minoritaires, est elle-même en quête de reconnaissance, sa société qui, à son tour, en fait don aux générations passées et aux générations futures. Aux générations passées pour payer sa dette envers ses ancêtres qui se sont sacrifiés pour transmettre aux vivants d’aujourd’hui les patrimoines transmis. Aux générations d’avenir pour créditer leur compte, les rendre redevables envers cette génération, comme envers les précédentes, et ainsi les amener à perpétuer le cycle de don sacrificiel en honorant leur dette.

On voit donc que L. Matoub, en se faisant don sacrificiel pour sa société, n’a réellement pas seulement donné à la génération présente, il a en même temps payé à la place de toute sa société la dette qu’elle avait envers les ancêtres, comme il s’est fait don au nom de toute sa société aux générations d’avenir. Trumlet, en écrivant que «si les tribus kabyles ont fait grand cas des marabouts, c’est précisément parce que cela les dispensait de s’acquitter eux-mêmes de la prière, et de remplir autrement que par procuration ce que ces marabouts appelaient les devoirs religieux » (1889 : 331), faisait à peu près souligner cela. Tout ceci explique pourquoi, malgré tous les efforts et les moyens mobilisés et employés pour sa banalisation, dans la mémoire du peuple L. Matoub a, après son assassinat politique en 1997, rejoint rapidement et définitivement la lignée des purs donateurs, les Jugurtha, Kahina, Krim, Abane et Mammeri(9). C’est parce que le peuple sait ce que Nicolas dit, que « le sacrifice, le martyre, du citoyen est la condition sine qua non de la permanence […] (de sa culture). Que les membres de celle-ci s’y refusent, et elle peut disparaître » (Nicolas, 1992 : 23).

Don de dires ensuite, si Matoub l’absent est autant présent dans sa société, dans ses bavardages quotidiens, c’est incontestablement par ses fabuleux dires qu’on se donne le plaisir de se redire et ouïr, attestant de la validité en Kabylie de l’idée qu’«au fondement même de nos actes de parole, c’est-à-dire du langage vivant, il y a d’abord du don » (Caillé A., Chanial Ph., Corbin S. et Robertson F). Ces divers dires matoubiens sont mobilisés pour argumenter et convaincre, étayer un raisonnement, agrémenter son discours, rappeler un principe ou détendre l’atmosphère d’échange.

Les dires de Matoub sont également des traits d’esprits ou des création par association originale de mots, ou de propositions et de dénotations, ou encore des formules d’expression disant de la meilleur façon possible ce qu’il est possible de dire autrement, trivialement ou pauvrement.

Beaucoup de fourgons de transport de voyageurs de Kabylie portent comme slogan l’expression matoubienne, comme «atas i s yenan nefcel » et « e-zhir di-tikli ». Ce sont parfois aussi des dires disant l’impossible, ce que les mots existants ne peuvent dire. Dire l’impossible nécessite, bien entendu, le travail difficile de création langagière, et L. Matoub est aujourd’hui le plus grand créateur langagier en Kabylie. Plus grand pas par la démesure mais par la mesure, en ce sens qu’il ne recourt à la création que lorsqu’il y a nécessité. Plus grand également par l’efficacité, en ce sens que tous ses mots nouveaux, par exemple « a dibaɛzaq », ont facilement et rapidement pris place à côté des anciens dans l’usage courant en Kabylie.

Don de contre-dons enfin. Lounès. Matoub en a fait à profusion. Peut-être sentait-il le poids de la dette de la société envers Slimane Azem, l’autre incarnation de l’Homme révolté, qu’il lui a fait tant de contre-dons. Comme pour payer à la place de toute sa société, L. Matoub a fait des contre-dons à tous ceux qui ont donné de soi pour la liberté et la dignité de son peuple, qu’ils soient vivants, comme le club local, la Jeunesse Sportive de Kabylie et ses stars, les détenus politiques de 1980, les symboles de la lutte identitaire (Ferhat Imazighen Imulla et Muhand Uharun), ou morts, comme le mythique Jugurtha, les faiseurs de la révolution (Belkacem Krim et Ramdane Abane) et les intellectuels assassinés (Tahar Djaout et Mouloud Mammeri). S’il a fait autant de contre-dons au nom et à la place de toute sa société, il ne s’est pas dérobé à son devoir de faire des contre-dons pour les dons qu’il a lui-même reçus. En effet, durant toute sa carrière artistique, il n’a pas cessé de se rendre dans différents endroits de la Kabylie pour rendre visite et, très souvent, pour animer un gala artistique gratuitement, pas dans des salles spacieuses, mais dans les espaces naturels des Kabyles : « Ulac a-nida uɣ-cekren, fe-mnar ur senved ara » (Nul patelin de ceux qui nous ont sincèrement complimentés, où nous nous ne sommes pas fait honneur de nous faire inviter), chantait-il. Et comme comprenant que pour honorer sa dette, le contre don doit être sinon supérieur, du moins égal au don reçu, à chaque contre don, nous sentons qu’il donne tout ce qu’il peut, tout ce qu’il a de plus noble

Le peuple berbère et les contre-dons

Si, dans la Kabylie ancienne, dans chaque village il y avait un saint, c’est nécessairement parce qu’il y avait, ceci explique cela, « le goût de ces Berbères pour l’adoration d’un homme » (Doutté, 1900 : 6), un saint, un Roi ou un héraut qui s’est illustré dans les grandes batailles. Cette adoration trouvait un bon stimulateur en la rivalité entre villages, puisque « chaque village tient à avoir le patron le plus distingué, que les légendes rivalisent de merveilleux » (Dermenghem, 1954 : 17). Mais les épreuves finissent toujours par ramener les Kabyles à reconnaître le mérite de chacun des saints, et le plus digne « y attirait de nombreux pèlerins » (Robin, 1885 : 322) venant de tous les coins du pays et même de l’étranger. Si le saint parvient à traverser les épreuves de la vie sans trahir les attentes de ses fidèles, les Kabyles alors lui vouent une adoration qui se perpétue de génération en génération : on jure par son nom, on fait des sacrifices rituels en son nom et c’est son nom qu’en évoque pour demander secours lorsqu’on vacille ou qu’on est dans le malheur.

Au-delà de la vie de l’homme parmi les plus appréciés et de la vie de l’artiste parmi les plus adorés, la vie de L. Matoub en tant que saint en devenir commence en 1988, lorsque, au moment des événements d’octobre(10), un gendarme l’atteint de plusieurs balles. C’est, disait-il, « grâce aux marques de sympathie et de reconnaissance exprimées par le peuple kabyle » qu’il a pu se relever. Ce contre-don d’élan de sympathie a pansé ses plaies et l’artiste s’est relevé, d’abord pour rassurer son peuple autant que pour narguer ses adversaires : « Ma d-arṣaṣ ig neqen, aqli ur muteɣ ara » (si les blessures de balles sont réputées fatales, me voici encore en vie), chantait-il. Il s’est relevé ensuite pour être le représentant éminent du peuple kabyle. Lorsqu’en 1990, il a été désigné consensuellement par les différentes tendances du mouvement culturel berbère pour remettre une plateforme de revendications au chef du gouvernement, il était déjà érigé en seul représentant consensuel du peuple en lutte pour ses droits culturels et politiques. Et en recevant cet autre contre don, il va, depuis, jouer un rôle fondamental dans la défense de la culture berbère en parvenant seul à susciter par des mots de grands mouvements d’opinion qu’il était le seul capable de transformer en mouvements sociaux.

Par la suite, en 1994, c’est, disait-il, seulement « grâce à la mobilisation populaire » qu’il a été libéré par des islamistes armés qui l’ont séquestré pendant deux semaines, lui reprochant son anti-islamisme.

Durant les jours qui ont suivi son assassinat en juin 1998, vont avoir lieu des émeutes du peuple en colère, clamant « pouvoir assassin », qui vont durer plusieurs semaines. S’en sont suivis des affrontements entre la population et les forces de sécurité, qui ont provoqué la mort par balle de plusieurs jeunes marcheurs et des dizaines de blessés et d’arrestations. L’idole était donc déjà un demi-dieu du peuple, qui méritait un contre don sacrificiel autant que les choses les plus sacrées pour le peuple kabyle, l’honneur, la terre et la patrie.

Après son passage de vie à trépas, on le voit bien, L. Matoub a acquis en Kabylie toutes ces qualités de saint, mais dans une autre dimension, la dimension politico-identitaire(11). Les marches populaires organisées en Kabylie durant les dix dernières années mettent en exergue cette dimension politico-identitaire de L. Matoub, où les marcheurs mobilisent exclusivement des expressions et images de L. Matoub pour dire leurs revendications et leur refus des compromissions, ainsi que pour se démarquer de toutes les autres tendances et personnalités actives susceptibles de jouer la récupération. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’une marche qui vise à se positionner contre l’Etat qui est dans la négation identitaire ou contre l’islamisme qui pervertit les valeurs locales, les marcheurs brandissent des portraits de L. Matoub comme une marque éthique. Tout ce travail du peuple pour faire vivre L. Matoub durant les combats décisifs, dans les banderoles et les chants des marcheurs, qui est donc une preuve et un serment de fidélité à son combat, est aussi un contre don, peut être le plus précieux de tous, en tout cas le plus utile, puisque, dit Caillé, « les dons sont des opérateurs de l’alliance, […] (et) les symboles ne valent et ne signifient […] que pour autant qu’ils évoquent ou symbolisent une alliance en rappelant un devoir de fidélité » (1999 : 10).

Comme ceux qui visitaient jadis les tombeaux des saints, tous les anciens kabyles, des milliers de fidèles rendent visites à la demeure de L. Matoub où il repose depuis sa disparition, et dans chaque commune de Kabylie une stèle de L. Matoub est érigée informellement par des villageois qui célèbrent chaque année les dates anniversaires de sa naissance et de son assassinat, provoquant une effervescence créatrice d’art et de projets structurants.

Fait extraordinaire, ces célébrations de L. Matoub, nous devrions dire ces contres-dons offerts à L. Matoub, ne se font pas seulement par des Kabyles ou en Kabylie, ils se font aussi et de plus en plus en dehors de la Kabylie et même au Maroc et en Libye. Très rares sont les mythes fondateurs mêmes qui parviennent à unir autant de factions des Berbères de l’Afrique du Nord pour un événement commun, même festif. Fait extraordinaire également, ce sont des jeunes qui sont de plus en plus présents à chaque occasion pour rendre hommage à L. Matoub, pas seulement en tant qu’idole, mais surtout en tant que symbole, ce qui témoigne de son rôle dans la création de la vitalité locale et de la solidarité intergénérationnelle et de sa capacité à articuler des totalités territoriales administrativement non reliées de toute l’aire berbérophone de l’Afrique du Nord.

Conclusion

La dimension ou les dimensions de Matoub, puisqu’il y en a plusieurs, humaine, artistique, politique et symbolique, ne se mesurent pas par ses textes, par ailleurs riches et féconds, et encore moins par des tranches de sa vie restituées, souvent comme des faits divers, bien que ce soient ces tranches de la vie qui ensemble font l’être humain. C’est pour cela que tous les écrits sur le phénomène Matoub, en adoptant la méthode textuelle ou l’approche narrative, qui sont légion, ont échoué à résoudre l’énigme. Seule l’approche par le don qu’ici nous avons mobilisée permet de comprendre comment Matoub, l’absent très présent, parvient, malgré tous les obstacles posés par les privilégiés, les institutions et les forces du statu quo en mouvement, nous devrions dire à l’aide de tous ces obstacles, à s’imposer comme repère et comme symbole pour tout un peuple.

Nous le savons maintenant avec certitude, grâce à cette méthode, c’est parce que c’est le don qui a fait Lounès Matoub, que Matoub l’homo donator est devenu aujourd’hui un fait social total au sens de Wendling, c’est-à-dire un fait social qui « permet d’articuler ensemble production culturelle et interaction sociale » (2010 : 93). Un fait social total, il l’est par le fait qu’il parvient à réaliser l’articulation de la société berbère désarticulée par les vicissitudes de l’histoire, à unifier son peuple, comme les religions unissent les leurs. Il l’est également par le fait qu’il fait célébrer sa mémoire en favorisant la créativité et la vitalité culturelle, le retour aux sources pour la construction de nouvelles ressources.

Lounès Matoub se pose ainsi comme concept-symbole, c’est-à-dire comme idéaltype, un modèle pur par lequel il est donné la possibilité à la société kabyle de mesurer la qualité de chaque action, chaque projet, chaque acteur et chaque expression ayant comme finalité de déterminer le passé, le présent et l’avenir de la société kabyle dans le monde, comme il lui donne la possibilité d’exposer au autres et d’abord à elle-même un autre modèle possible d’existence dans le monde, existence en tant que société singulière.

Ce concept-symbole répond au besoin vital de la société d’un nouveau modèle capable de contrecarrer les idéologies classiques dominantes, arabisme, socialisme et libéralisme, qui menacent son existence-même. C’est pour cela d’ailleurs qu’on voit la société kabyle mobiliser avec succès les éléments de ce concept-symbole dans ses contre mouvements sociaux pour se donner une cohésion et une direction, une éthique et un viatique qui leur permettraient de faire que la société redevienne fidèle à elle-même, une société de don et de contre don, de solidarité et de conflit, d’égalité et de liberté.

En somme, le phénomène Matoub, s’il venait à être pris au sérieux, c’est-à-dire que s’il venait à être étudié plus profondément à l’aide du paradigme du don, révélerait enfin tous les principes de ce modèle pur, modèle de l’homme qui fait le pari sur l’avenir historique de sa société, qui assume et revendique ses spécificités, qui refuse et se révolte contre celui qui ne le reconnait pas en tant que singularité et oppose sa foi culturelle à la foi qui le nie. Le déploiement de la culture berbère dans la dimension temporelle, par un projet de devenir, vers un avenir meilleur serait alors possible.

Mohamed-Amokrane Zoreli, Enseignant-chercheur à l’Université de Bejaia

Notes de fin

(1) « Entendons donc par symbolisme quelque chose de plus vaste que le symbolique. Non pas seulement un système figé de signes différenciés par leurs oppositions distinctives, mais aussi l’usage des symboles, et l’ensemble des activités par lesquelles les hommes les créent, les choisissent, leur donnent sens, les font vivre ou les laissent mourir et tomber en désuétude […] Posons que le symbolisme, tel qu’étudié par les structuralistes, représente du symbolisme mort, tandis que ce qui intéresse M. Mauss au premier chef, c’est le symbolisme vivant » (1999 : 9).

(2) L’homme révolté » est pour nous homo donator, puisque « cette folle générosité, disait Camus, est celle de la révolte […] Son honneur, enchaine-t-il, est de ne rien calculer, de tout distribuer à la vie présente et à ses frères vivants […] La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent » (2013/1951 : 379-380).

(3) Né en Algérie, à Taddert Boumessaoud de la commune d’Imsouhel, en 1927, et mort à Paris, en France, le 23 janvier 2012, Chérif Kheddam est un chanteur, compositeur et poète algérien d’expression kabyle.

(4) Nous ne citons ici cet exemple que dans une optique d’illustration du principe que le don se réalise par la générosité mais également par la conflictualité, l’opposition, y compris l’opposition à ceux qui sont en opposition avec la logique du don, aux utilitaristes. On voit en effet que le pouvoir du symboliste se construit face et se dresse contre le pouvoir symbolique au sens de Bourdieu, qui dit que « c’est en tant qu’instruments structurants et structurés de communication et de connaissance que les systèmes symboliques remplissent leur fonction politique d’instruments d’imposition ou de légitimation de la domination, qui contribuent à assurer la domination … en apportant le renfort de leur propre force aux rapports de forces qui les fondent » (1977 : 408) .

(5) Les traductions approximatives mises entre parenthèses dans le texte sont de nous.

(6) Si est une particule nobiliaire qui précède le prénom d’un marabout en fonction ou en retraite.

(7) Ex-présidents algériens.

(8) Au sens de sacrifice suprême du martyr.

(9) Jugurtha est un Roi numide né vers 160 av. J.-C à Cirta, actuelle Constantine en Algérie, et mort en 104 av. J.-C. à Rome. Dihya, dite par les arabes Kahina, est une reine berbère qui a combattu les Omeyyades, lors de la conquête musulmane du Maghreb au VIIᵉ siècle ; elle est morte au combat, dans les Aurès, en 703. Krim Belkacem, déclencheur et premier leader de la révolution algérienne, est né le 15 décembre 1922 à Aït Yahia Moussa en Kabylie et est mort assassiné à Francfort en Allemagne le 18 octobre 1970. Abane Ramdane, l’architecte de la révolution algérienne, est né le 10 juin 1920 à Yazouzène en Kabylie et est mort assassiné le 27 décembre 1957 au Maroc. Mouloud Mammeri, écrivain, anthropologue et linguiste, est né le 28 décembre 1917 dans le village de Taourirt-Mimoun en Kabylie et est mort dans des circonstances douteuses le 26 février 1989 à Aïn Delfa en Algérie.

(10) En octobre 1988 ont eu lieu en Algérie des émeutes qui ont fait des dizaines de morts et de blessés.

(11) En renvoyant à la première note dans ce texte, nous précisons ici qu’en Kabylie le symbolisme mort est celui créé par les Rois adorés, les héros de guerre et les saints marabouts et le symbolisme vivant est celui créé par Lounès Matoub.

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Auteur
Mohamed-Amokrane Zoreli, Enseignant-chercheur à l’Université

 




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