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jeudi 18 septembre 2025
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Déclarations de l’ambassadeur turc sur l’«ascendance» d’une partie de la population : des propos qui ne passent pas

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La polémique enfle après les propos de l’ambassadeur turc à Alger sur une supposée « ascendance turque » d’une partie de la population : une déclaration qui, malgré l’évocation d’échanges économiques en plein essor, a déclenché un large tollé d’indignation et ravivé le débat sur l’histoire et la souveraineté algériennes.

L’affirmation de Muhammet Mucahit Kucukyilmaz, ambassadeur de Turquie à Alger, selon laquelle « 5 à 20 % » des Algériens seraient d’ascendance turque – les « Kouloughlis » –, continue de provoquer une onde de choc. Cette statistique invérifiable, lancée sans preuve, a déclenché une tempête politique et médiatique, révélant bien plus qu’une simple maladresse diplomatique.

Un discours à tonalité néo-ottomane

Pour nombre d’analystes et de militants, cette déclaration relève d’un discours néo-ottoman. Elle cherche à réactiver un lien de tutelle historique et à légitimer une influence accrue d’Ankara en Algérie.

L’historien Mahraz Bouich rappelle que l’Empire ottoman n’a ni libéré ni protégé l’Algérie : il a exploité ses ressources, affaibli ses structures et l’a laissée isolée en 1830 face à l’invasion française. La Turquie républicaine, insiste-t-il, n’a pas soutenu la guerre de libération et n’a reconnu l’indépendance qu’après 1962. Ramener l’Algérie à une supposée origine turque reviendrait ainsi à nier sa profondeur amazighe, méditerranéenne et africaine, forgée par la résistance et la diversité.

Une identité plurielle refusant les étiquettes

Le militant Reda Boudraa dénonce, lui, une provocation « révisionniste » qui tente de réduire le peuple algérien à une statistique folklorique. Pour lui, l’Algérien  est l’enfant de sa terre, façonné par une histoire complexe et par la lutte commune contre la colonisation.

Des ambitions géo-économiques transparentes

L’analyse du militant Mohand Bakir élargit le débat et décrit une stratégie d’influence turque : mise en avant d’investissements massifs (7,7 milliards USD annoncés, mais difficilement vérifiables), instrumentalisation de la proximité culturelle et, en arrière-plan, ambitions énergétiques (contrer le projet gazier transsaharien) et déploiements militaires en Libye ou au Maroc. Cette méthode – pénétration économique, rhétorique fraternelle, puis présence stratégique – s’apparente, selon lui, à une ambition « néo-impériale ».

Silence officiel et vulnérabilité

Ces observateurs convergent sur un point : le silence officiel d’Alger traduit un affaiblissement institutionnel. L’absence de réaction ferme, soulignent-ils, conforte Ankara dans sa capacité à s’immiscer dans les affaires algériennes et révèle une fragilité politique préoccupante. A croire que les autorités cultivent un complexe avec la Turquie. Ce pays a une influence particulièrement importante sur certaines sphères du pouvoir. D’où la question : et si c’était un officiel français qui avait fait une telle déclaration, Alger aurait-elle gardé le silence ? Peu sûr.

Un enjeu qui dépasse la polémique

Au-delà de l’incident diplomatique, l’affaire pose la question essentielle de la souveraineté et de l’identité nationale. L’Algérie, forgée par des siècles de résistances et d’échanges, reste jalouse de son indépendance. Toute tentative d’enfermer ce pays dans une origine unique – fût-elle ottomane – relève d’un anachronisme et d’une instrumentalisation politique que beaucoup appellent à contrer avec fermeté.

Samia Naït Iqbal

#Lien pour lire l’article d’Anafulu https://www.aa.com.tr/fr/afrique/ambassadeur-kucukyilmaz-les-alg%C3%A9riens-sont-fiers-et-sinc%C3%A8res-tout-comme-les-turcs/3690624

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