Samedi 9 novembre 2019
Déjouer l’élection scélérate du 12 décembre !
L’Alliance des démocrates de la diaspora algérienne a rendu public le communiqué suivant au sujet de la présidentielle du 12 décembre.
En 38 semaines de mobilisation massive et constante, la Révolution du Sourire a eu le temps d’affirmer sa vision d’une nouvelle Algérie. Contrairement à ce qu’avancent les autorités de fait qui s’échinent à accréditer l’idée d’une protesta de groupuscules marginaux et vindicatifs, le peuple algérien a démontré au monde entier, par sa grande mobilisation à valeur référendaire, qu’il n’est pas dans une logique de revendication d’une réforme d’un système désuet et obsolète.
L’élan révolutionnaire actuel vise la rupture systémique et l’émergence d’un État civil et non militaire, un État de droit avec un cadre institutionnel totalement refondé consacrant la séparation des pouvoirs notamment le judiciaire, le respect des libertés et le renforcement de l’unité de la Nation par le respect de sa diversité.
Aujourd’hui, il est l’acteur d’une nouvelle séquence de l’exercice de son inaliénable droit à l’autodétermination. Après qu’il eût libéré son territoire au prix d’une dure guerre de libération qui a couronné sa longue résistance au colonialisme, le voilà engagé dans la bataille de son émancipation, celle de la citoyenneté et de la souveraineté populaire. Après avoir refusé le 5ème mandat, toutes les élections jouées d’avance qui en sont le prolongement ont été rejetées par le peuple, l’élection du 4 juillet comme l’élection du 12 décembre 2019.
Le peuple dicte sa volonté souveraine, comme le stipule par ailleurs les articles 7 et 8 de la constitution algérienne. Le peuple a la volonté d’engager une transition démocratique avec sortie du système par l’instauration de conditions nécessaires à l’exercice démocratique. Son combat est national républicain, démocratique et social.
L’élection scélérate de décembre prochain n’a rien de démocratique. S’inscrivant contre la volonté populaire, elle est le fait de décideurs militaires et civils exerçant hors constitution depuis le 9 juillet dernier, dans une illégalité s’ajoutant à l’illégitimité qui les entachent depuis l’indépendance.
Avec une « Autorité indépendante pour l’organisation des élections » issue du même sérail que les candidats retenus, le pouvoir compte faire cette élection dans un climat de répression avec emprisonnement d’opposants politiques, de manifestants pacifiques et de fermeture totale des médias où règne une censure éhontée. Cette élection présidentielle a tout de la forfaiture.
L’Alliance des Démocrates de la Diaspora algérienne (ADDA) l’affirme avec force ; toute personne réellement attachée à l’exercice de la souveraineté populaire a l’impérieux devoir de mettre en échec cette machination. De notre point de vue, c’est à cela que les forces populaires algériennes doivent se consacrer en adoptant d’autres formes de luttes pacifiques, grèves totales, désobéissance civile …. La présidentielle programmée par le chef d’état-major ne doit pas avoir lieu. Elle est un coup de force annoncé contre l’Algérie. Le Peuple n’a d’autre choix que de la déjouer !
Depuis 1957, le même système s’est perpétué par le coup de force permanent. Quel que fut le régime, ce système militaro-bureaucratique a été successivement, socialiste, réformiste, protectionniste, ultralibéral, despotique, islamiste, réconciliateur. En vérité, quelle que fût sa devanture, il a toujours été de nature néo patrimoniale, antipopulaire, antidémocratique et osons la qualification : antinationale. Depuis le 3 juillet 1962, les autorités françaises ont pris l’habitude, non dénuée de prétentions tutélaires, d’être les premières à avaliser les investitures algériennes.
Cette fois, aussi, le risque n’est pas à écarter. Et si nous avons une demande à présenter aux amis français du peuple algérien, c’est d’abord celle de nous aider à expliquer aux opinions publiques européennes la lutte du peuple algérien pour ses droits fondamentaux ainsi que le caractère démocratique de la Révolution du Sourire ; d’alerter aussi sur les connivences qui lient les pouvoirs européens, le pouvoir français en tête, à la caste dirigeante d’Alger.
Parce que nous voulons déjouer cette élection scélérate, les tenants du système vont tenter de nous présenter comme des antidémocrates, parce que nous voulons dénoncer et empêcher cette élection qui vise à donner la légalité du pouvoir à un clan de militaires et à ses clientèles et ce quel que soit l’insignifiance du nombre minime de votants.
Expliquez autour de vous que les Algériens se battent contre un despotisme qui confisque leur souveraineté ; un pouvoir qui est dans la prédation et le détournement des richesses du pays et qui accorde des prébendes aux puissants du monde en contrepartie de leurs silences et cautions. Le discours régressif et irresponsable des actuels tenants du pouvoir et de ses groupuscules clientélistes verse dans le mépris du peuple, le racisme, le soutien de la primauté du militaire, l’atteinte grave à l’unité nationale par la stigmatisation haineuse de régions du pays. L’heure est grave et la responsabilité de chaque Algérienne et Algérien est engagée. Nous sommes à un moment charnière de basculement de l’Algérie, soit vers la démocratie et la modernité, soit vers un régime encore plus délétère que ceux que nous avons connu.
Aujourd’hui, l’ADDA est déterminée à agir autour de la tâche la plus immédiate, celle de déjouer le coup de force du 12 décembre. L’ADDA appelle à une concertation de l’ensemble des collectifs et regroupements engagés dans la Révolution du Sourire. C’est notre devoir le plus impérieux.