Lundi 31 août 2020
Démocratie ou simulacre ?
J’ai moi aussi, Dieu merci, signé une pétition, comme beaucoup d’autres, (plus de 550 personnes, du monde politique, cadres dirigeants, journalistes, étudiants, travailleurs et autres citoyens lambda), pour la défense de la démocratie.
Et pourquoi donc ? Parce que certains gouvernements profitent de la pandémie actuelle pour resserrer leur emprise politique et passer sous silence leurs chartes, leurs projets de lois, modifier ou rajouter des articles à leur convenance et signer des accords à l’international, sans que les peuples ne soient impliqués ou informés.
N’est-ce-pas une grave menace pour la démocratie ? L’objectif visée par cette pétition que j’avais bien voulue signer au même titre que c’est cinq cents cinquante personnes, étant, d’une part de secouer les citoyens du monde, afin d’exiger un droit de regard sur tout ce qui se fait au sommet de la pyramide et, d’autre part, d’attirer l’attention des responsables politiques en vue de protéger la démocratie, laquelle démocratie protège les droits des citoyens, de tous les citoyens.
Nous avons vu dans certains pays où les régimes sont autoritaires, comment les pouvoirs publics profitent malhonnêtement de cette crise sanitaire, pour ne plus consulter les parlementaires, pour arrêter et harceler les journalistes et blogueurs, pour mettre en prison les opposants pacifiques, pour suspendre les débats et autres conférences politiques…, sous prétexte de la pandémie. Dans ces pays les peuples ne savent plus où en sont leurs États, ni sur le plan politique, et économique, ni sur le plan sanitaire et social.
La désinformation fait ravage, d’autant plus que la presse est orientée et que la libre circulation des informations crédibles est étouffée. Les citoyens manquent de moyens et souvent livrés à eux-mêmes sans aucune prise en charge, notamment les personnes vulnérables. À toutes ces inconvenances, il faudra ajouter la cherté de la vie due au ralentissement de l’économie, et aussi l’anxiété et l’angoisse ressenties par beaucoup de personnes, en raison de l’absence des rencontres et visites entre amis et membres de la famille.
La démocratie n’est pas seulement un idéal auquel tous les peuples du monde aspirent. C’est aussi un système gouvernemental le plus approprié pour faire face à toutes les crises de quelque soit le genre et la nature et d’assurer une résilience nationale face aux difficultés.
Les ‘’quart-démocraties’’ ou les démocraties de façade, comme les appellent les citoyens de ces pays dits autoritaires, affaiblissent davantage la société, créent des tensions, des divisions et l’anarchie au milieu d’un même peuple; c’est un dysfonctionnement voulu par l’autorité supérieure car il rend forts les opportunistes et les régimes autoritaires et leur donne une marge de manœuvre pour perdurer au cœur même du centre de décision.
En tout cas, ce n’est que par la démocratie que le sens de l’intérêt commun sera renforcé, que le dialogue inclusif sera permis, que le sacrifice sera partagé, que la confiance au sein de la société sera instaurée et que les droits et libertés seront respectés.
Moi, je comprends ce mélange de la nervosité et de la tristesse des peuples et je m’efforce de le transformer en colère intérieure… Colère qui, je l’espère, mènera un jour à un changement de tout système pourri, des hommes qui le couvent et de ceux qui les cautionnent là où ils existent. Colère qui saura, je l’espère, mettre en place à des postes de commandement les meilleurs et honnêtes hommes issus de la cour du peuple, et qui sélectionnera tout candidat pour son engagement et sa compétence et non pour ses discours populistes et la finesse de ses promesses mensongères.
Je ne termine pas mon texte, sans rappeler cette intéressante et belle observation du journaliste et écrivain français Hervé Kempf, reprise dans l’un de ses livres et que je n’oublierai pas de sitôt. Je cite : ‘’Nous croyons encore vivre dans un régime démocratique, mais nous n’en expérimentons en réalité qu’un simulacre’’.