À l’occasion de la Journée mondiale de la population, célébrée cette année sous le thème « Donner aux jeunes les moyens de fonder une famille dans une Algérie prospère et porteuse d’espoir », le ministère de la Santé a livré un tableau actualisé des grandes tendances démographiques en Algérie. Au 1er juillet 2025, la population nationale s’établit à 47 millions d’habitants.
Une population jeune mais vieillissante
Selon les données officielles, les enfants de moins de 15 ans représentent 29 % de la population, tandis que la tranche d’âge active (15-59 ans) en constitue 59 %. Les personnes âgées de 60 ans et plus comptent désormais pour 11 % de la population, signalant une transition progressive vers un vieillissement démographique. Les femmes en âge de procréer (15-49 ans) représentent, quant à elles, 24 % de la population, soit un peu plus de 11,7 millions. Pour l’année en cours, environ 873 000 naissances sont attendues, correspondant à un taux de natalité de 18,5 pour 1000 habitants.
Espérance de vie en hausse et recul de la mortalité infantile
Le ministre de la Santé a souligné l’amélioration notable des indicateurs sanitaires, illustrée par une espérance de vie à la naissance désormais estimée à 79,6 ans — un niveau comparable à celui de plusieurs pays développés. La mortalité infantile a également connu une baisse significative, passant de 36,9 pour 1000 naissances vivantes en 2000 à 19,9 en 2023. Le pays a en outre éradiqué certaines maladies invalidantes comme la poliomyélite.
Baisse marquée des mariages
Malgré une croissance continue de la population, l’Algérie enregistre un recul durable du nombre de mariages. En 2023, seuls 282 000 mariages ont été célébrés, un chiffre similaire à celui de 2024, en attendant les données définitives. Ce volume est nettement inférieur aux 387 000 unions recensées en 2014, année durant laquelle le taux de nuptialité avait atteint son pic avec 10 mariages pour 1000 habitants.
Les autorités attribuent cette tendance à une évolution des priorités chez les jeunes adultes, qui privilégient désormais l’autonomie personnelle, les études et l’insertion professionnelle au détriment d’un engagement familial précoce. Cette mutation se traduit par un recul de l’âge moyen au mariage : 27 ans pour les femmes et 34 ans pour les hommes, selon les statistiques de 2019. Le mariage précoce est devenu marginal.
Progrès dans l’éducation et recul de l’analphabétisme
Enfin, les données du ministère relèvent également des avancées notables en matière d’éducation. La scolarisation des enfants de 6 à 15 ans est aujourd’hui quasiment généralisée, traduisant un investissement soutenu dans le développement du capital humain, en particulier pour les filles. L’alphabétisation progresse également, contribuant à l’émancipation sociale et économique des nouvelles générations.
Ce tableau démographique, à la fois porteur de défis et d’opportunités, souligne la nécessité d’adapter les politiques publiques aux nouvelles réalités sociales et aspirations des jeunes Algériens.
Samia Naït Iqbal
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