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Des députés européens à Alger : quid du dossier des libertés ?

Parlementaires de l'UE

Une délégation de députés européens était mardi à Alger. Aucune information n’a filtré sur une éventuelle évocation du si sensible dossier des violations des droits de l’homme. 

Cette délégation, conduite par Andrea Cozzolino, président de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et l’Union du Maghreb et coprésident de la Commission parlementaire mixte (CPM) « Algérie-Union européenne, avait parlé avec les officiels algériens de développement, de croissance, d’échange… Mais point des droits de l’homme et de la question des libertés bafouée dans le pays.

Question de souveraineté, pourraient s’indigner courageusement les deux parties, confortablement repliés derrière ce pseudo-droit de ne pas s’immiscer dans les affaires du pays. Et pourtant, la question mérite toute l’attention. Les libertés sont bafouées. Et les espaces politiques et médiatiques sont des champs de ruines. L’équipe au pouvoir a démonté tous les acquis démocratiques qui faisaient la fierté et la singularité de l’Algérie.

Andrea Cozzolino a soutenu que l’Algérie « est un pays pivot dans la région qui a un rôle important dans le maintien de la paix et de la stabilité », d’où la nécessité, a-t-il dit, « d’élaborer un programme de coopération solide entre l’Algérie et l’UE ». Mieux encore, il appelle à un dialogue franc sur les questions de migrations, sécuritaire et de pollution.

Quid des droits de l’homme et des libertés ? A croire que seuls les intérêts propres de l’UE intéressent ces parlementaires. Pourtant ils ne doivent pas ignorer que tout est lié. Que s’il y a émigration c’est que la situation politique et économique de l’Algérie n’est pas si reluisante que le soutiennent avec morgue les porte-voix du régime.

Les parlementaires de l’UE, habituellement chatouilleux concernant les violations des droits de l’homme dans certains pays, comme l’Iran, la Russie… ont-ils délibérément fermé les yeux pour ce qui est de l’Algérie ? Ou ont-ils été empêchés par exemple de rencontrer les familles de détenus d’opinion, voire des défenseurs des droits humains ?

L’Algérie qui a récemment renvoyé aux calendes grecques la visite du rapporteur spécial sur la liberté à l’ONU est la meilleure preuve que les autorités ont beaucoup à cacher sur la question des droits de l’homme.

L.M.

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