Si ce n’est pas la militarisation de la société, que peuvent signifier ces images ?
La scène s’est passée à l’université M’hamed Bougara de Boumerdès, des gendarmes et des policiers qui honorent des maîtres de conférence. Y a-t-il un rapport entre les premiers et les seconds ? Aucun évidemment. En vrai les scènes se répètent toutes les semaines.
Rien de nouveau. Depuis qu’on a vu des policiers remettre des exemplaires de Coran à des soignants pendant la crise sanitaire, les services de sécurité sont mis en avant en toutes occasions. Grand bien leur fasse !
Le premier d’entre eux, le général-major Saïd Chanegriha y a pris goût. Il se fait prendre en photo toutes les semaines avec les civils, des champions arabes de la catégorie U 17 par-ci, l’équipe nationale de football par-là… Des kilomètres d’images sont enregistrés par l’ENTV et ses chaînes croupions… Comme au temps de Gaïd Salah.
N’y a-t-il donc ni ministre des sports ni autre responsable gouvernemental, comme le Premier ministre, pour assurer ces charges ?
Jamais l’armée et les services de sécurité n’ont été aussi présents au devant de la scène depuis l’indépendance que sous la gouvernance Tebboune. Même quand ils ont dû affronter l’hydre terroriste islamiste, ils ne se mettaient pas en avant que dans des contextes en lien avec leur fonction.
Qu’est-ce qui justifie aujourd’hui leur présence massive dans les médias ? Pendant ce temps, les journalistes sont embastillés, les opposants et activistes sont envoyés en prison et les hommes politiques priés de se taire. Triste « nouvelle Algérie ».
Sofiane Ayache