25 novembre 2024
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Désormais, le peuple algérien n’a rien à négocier, il exige

DECRYPTAGE

Désormais, le peuple algérien n’a rien à négocier, il exige

Il faut peut-être le rappeler mais le peuple algérien dispose d’un droit constitutionnel pour recouvrir la légitimité qu’il lui a été confisquée voilà plus de 57 ans au nom d’une autre dite « révolutionnaire » et qui l’a mené à une situation de « mal vivre » dans son propre pays pour plusieurs raisons dont il inutile de les rappeler car elles sont connues de tous y compris les pays qui reçoivent nos harragas.

L’analyse, au demeurant pertinente du général français Dominique Delawarde, ancien chef situation-renseignement –guerre électronique à l’état major interarmées de planification opérationnelle, devrait être nuancée pour le cas de l’Algérie. (01)  Pour lui, il ne croit pas à sa spontanéité mais tente de la situer dans un contexte géopolitique mondial qui revient ces dernière années à la bipolarisation des fameux deux blocs où chacun d’eux joue ses pions pour augmenter son influence.

Il cite le cas du Brésil de Jair Bolsonaro et l’opposant vénézuélien Guaido. Cette histoire de « partez tous » selon lui, n’est qu’un logiciel de « regime –change » entre les mains d’un de ces blocs dont le chef de fil sont les Etats-Unis. Si l’on se base sur les résultats de tous les pays qui ont connu le « printemps arabe » comme l’Egypte, la Tunisie et la Syrie, ceux-là effectivement pourraient valider les hypothèses de cette théorie.

Pourquoi ? Parce que rien n’a effectivement changé en dépit des sacrifices de leurs révolutions successives fortement populaires. Ils sont toujours dans ce qu’on pourrait appeler le même « système » ou « régime » sous une autre forme. L’Egypte par exemple avec la nouvelle loi que vient d’initier Al Sissi pour prolonger sa dictature à vie jusqu’au 2034 est en phase de pousser à une révolution bis à la place Al Tahrir.

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Un petit raisonnement par l’absurde montrera que l’Algérie est différente et son mouvement résulte d’un ras-le-bol spontané. Si Bouteflika était en forme et n’avait pas de problème de santé, rien ne se serait passé et certainement il prolongera encore la vie de son régime de cinq ans. Mais, les circonstances dans lesquelles on a voulu imposer un malade pour des perspectives économiques dans une impasse est la goûte qui a fait déborder le vase. Au départ, c’était «non à un cinquième mandat » qui a reçu l’offre politique de sortie truffée de ruses et de subterfuges qui a contraint la rue à dire « partez tous ».

Pour rappel, si Bouteflika a décidé d’annuler le lendemain du 22 février le montant réservé à l’organisation des élections et quitter l’Algérie pour Genève, c’est que d’autres tirent les ficelles de cette affaire et serait leur otage. Il a bien dit dans sa lettre le lendemain des manifestations du 8 mars que pour lui « il n’a jamais été question de se présenter vue son état de santé ». A ce niveau de manipulation, les ailes du pouvoir ont dépassé les bornes et c’est la conséquence directe de ce « regime-change » qui est devenu une nécessité absolue de l’intérieur même de la société algérienne dans son ensemble y compris les corps constitués comme l’armée, la police qui leur arrivent de manifester de leur côté et à leur manière.

On a bien vu le chef de secteur militaire d’une grande ville algérienne en avant du cortège de la protestation citoyenne dans une vidéo. Donc cette main étrangère dans un contexte international n’a rien à voir avec un mouvement si organisé et discipliné comme celui qu’offre la protesta algérienne. Au-delà des revendications politiques de changement de régime, c’est une réappropriation de l’espace public qui s’affirme désormais dans tout le pays.

Différentes artères se croisent en cet endroit de l’avenue, noire de monde. Le vendredi dernier  est une célébration qui a évolué vers  «dignité retrouvée»,peut-on lire sur une affiche. «Nous ne sommes ni kabyles, ni chaouis, ni arabes, ni touaregs. Nous sommes une Algérie. Un seul but, la liberté», lit-on sur une autre. Un message en référence à une campagne anonyme diffusée sur les réseaux sociaux, attribuée à des soutiens du régime, et destinée à semer les graines de divisions identitaires, un sujet brûlant dans un pays culturellement très métissé.

La rue en veut aussi, ce qui est inédit aux intermédiaires politiques qui tentent de se recycler en prenant la commande de ce mouvement «  Mea culpa oui, mais prenez votre retraite politique » figure dans plusieurs affiches à travers plusieurs villes du pays.  Il s’agit d’un massage fort au FLN, RND, ONM, et d’autres partis et organisation qui ont indirectement et d’une manière politiquement correct lâché Bouteflika ou les tenants du pouvoir qui sont déterminés à ne pas abandonner sitôt leur prise comptant certainement sur l’essoufflement.

En fonction donc de la réponse du pouvoir, les prochains vendredis seront plus explicites. Tout porte à croire que pour le moment, la protesta exige et ne pense pas à qui la représente dans des négociations qu’elle refuse dans le fond et dans la forme. Lorsqu’une lettre, qu’on annonce imminente de Bouteflika pour abandonner l’idée de conduire la transition, viendra, en temps voulu, la nécessité de la représentation.

R. R.                                                                                  

Renvoi :                                                                                                                                                                                                   

(01)-https://www.breizh-info.com/2019/03/22/114808/algerie-revolte-spontanee-ou-destabilisation-premeditee-et-organisee-lagora?fbclid=IwAR0GzDGXteIsM3aed5WpmOnIzTZeTqff-uGybBUVKv3wkewVhFU6HzJIXEs

Auteur
Rabah Reghis

 




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