21 novembre 2024
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Détenus dans l’affaire Bensmaïl : en grève, Larbaâ-Nat-Iraten réclame justice

Les familles des détenus ont exprimé leur rejet du verdict et réclament un procès équitable.

La daïra de Larbaa Nath Irathen a suivi massivement l’appel à la grève générale lancé par les familles des citoyens de Larbaa Nath Irathen (Tizi-Ouzou) condamnés à la peine capitale.

« On n’est pas des terroristes,  liberez nos enfant », criaient ces femmes lors de leur marche improvisée dans cette ville de haut montagne de Kabylie. Ces familles, éplorés par les verdicts prononcés dans le cadre de l’affaire de l’assassinat Djamel Bensmaïl, réclament justice et appellent à un procès équitable. Une grève et une marche symbolique ont été organisées par ces familles ce jeudi 8 novembre. Ce sont des familles meurtries et marquées par les 38 condamnations à la peine capitale notamment qui se disent mobilisés pour sauver leurs enfants et parents des griffes de la prison.

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Le procès s’est tenu entre mardi 15 et samedi 19 novembre devant le tribunal de Dar El Beida.  38 peines capitales, six personnes condamnées à 20 ans de prison. Une à 10 ans de prison ferme. 15 à 3 ans de prison ferme. Et 27 prévenus ont bénéficié d’acquittements.

Le procès en appel des 102 personnes accusées d’avoir lynché à mort Djamel Bensmaïl, a donné lieu à des peines extrêmement lourdes, selon plusieurs avocats. Avant son déroulement, Me Abderrahmane Salhi, un des avocats de la défense, déclarait : « Nous espérons que ce procès sera juste pour l’ensemble des parties. Nous avons confiance dans la justice algérienne pour qu’elle soit équitable à l’égard de tous les accusés ». Ce fut cependant une douche froide pour les accusés et leurs familles.

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En première instance, 94 personnes avaient été condamnées en novembre 2022 par le tribunal de Dar El-Beida, près d’Alger, dont 49 à la peine capitale, commuée en prison à vie. Ils sont poursuivis pour « homicide volontaire avec préméditation, délit d’agression portant atteinte à l’intégrité territoriale et complot ». Mais aussi d’« actes terroristes et subversifs attentatoires à la sécurité de l’Etat, à l’unité nationale et à la stabilité des institutions ainsi qu’à leur fonctionnement normal, en semant la terreur au sein de la population et en créant un climat d’insécurité par l’agression morale et physique contre les personnes, mettant leurs vies et leurs biens en danger ».

En août 2021, des incendies ravageurs avaient fait plus d’une centaine de morts en Kabylie et ravagé des dizaines de milliers d’hectares.

La Kabylie n’avait jamais connu pareil désastre humain et environnemental. Après avoir entendu qu’on le soupçonnait d’avoir déclenché un feu, Djamel Bensmaïl, venu aider les villageois à éteindre les flammes, s’était présenté volontairement à la police pour fournir des explications à sa présence. Il a été arrêté et placé dans un véhicule de la police.

Des images relayées par les réseaux sociaux avaient montré la foule entourant le fourgon de police. Il sera extirpé du véhicule sous les regards des policiers présents. Djamel Bensmaïl, âgé de 38 ans, avait été roué de coups puis brûlé vif, tandis que des jeunes prenaient des selfies devant son cadavre.

Suite à cet ignoble assassinat, la police opère une vague d’arrestations dans plusieurs régions, allant jusqu’à accuser le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classée organisation terroriste par le régime. Plus d’une centaine de personnes sont arrêtés et placés en détention.

Comme habituées dans plusieurs grandes affaires qui ont secoué le pays, les autorités ont organisé des séances d’aveux télévisés, piétinant par-là même la présomption d’innocence des prévenus. Pris de zèle, certains journaux ont condamné les prévenus bien avant les juges.

Les familles des détenus réclament justice et un procès équitable. Il reste à savoir si les autres régions de la Kabylie notamment vont finir par solidariser avec ces familles et Larbaâ-Nat-Iraten pour faire le poids et amener la justice à plus de justice.

Yacine K.

4 Commentaires

  1. « Les familles des détenus réclament justice et un procès équitable. » – Il n’y a pas et il n’y aura jamais de jusice dans une dctature militaire.

  2. c’est un régime colonial arabo-baathiste qui ne comprends que la force , prêché la bonne parole n’apportera rien du tout .
    il faut faire des grèves partout en Kabylie,les écoles,hôpitaux ,mairies ..

  3. Le seul responsable dans l’assassinat de ce malheureux monsieur c’est bien l’état .
    C’est jeunes sont des victimes, , des jeunes avec des casiers judiciaires vierges ,ils doivent être immédiatement libérés et il faut juger plutôt les vrais responsables au sein des services de sécurité.
    La seule question qu’il faut se poser: a qui profite ce crime?
    Le pouvoir a bien utilisé cette situation pour faire oublier sa responsabilité directe ou indirecte des incendies terribles et la mort de 400 personnes environ dont personne ne parlait après, sans évoquer la catastrophe écologique.
    Par ailleurs , il a utilisé cette tragédie pour promulguer des lois liberticides pour museler et opprimer toute opposition et empêcher toute protestation contre son pouvoir établi qui commençait a vaciller.
    A mon avis l’état est l’unique responsable de ce crime.
    Ces jeune sont des victimes utilisées pour accomplir un crime barbare et regrettable à des fins qui leurs échappent.
    Ce jour les conditions sont réunis pour pousser une population à bout et dans un mouvement de foule pour accomplir un crime barbare pour assouvir un besoin de vengeance en croyant il s’agit bien d’un pyromane.
    Une stratégie est bien préparée par les officines mais pas de chance pour eux la population connaît la vérité.
    Ceux qui cautionnent ce verdit deviendront des complices de l’assassinats de Jamel athyrhem rebi.

  4. Cette affaire n’est l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmail mais l’affaire de Larva Nat Iraten puisque les accusations vont jusqu’à l’atteinte à la sureté de l’Etat. En fait ce procès est purement politque et a pour objectif de donner un gros coup à la Kabylie qui réclame son droit à l’auto-détermination et cela dans la mise en œuvre du funeste projet « zero-Kabyle » fomenté par le DRS.
    Djamel Bensmail était un hirakiste actif surveillé par le DRS. Votre article comporte de graves approximations. Djamel a été arrêté par le DRS contrairement à ce que vous écrivez. Il a été poignardé à l’intérieur du fourgon de police avant qu’il soit jeté en pâture à la population à laquelle il a été présenté par les DRS comme un pyromane. Parmi les personnes qui ont participé à son lynchage figurent des éléments du DRS (que l’on retrouve sur différentes vidéos).
    Les responsables de la mort de Djamel Bensmail sont les éléments du DRS et la police nationale qui ne l’a pas protégé. Dans ce procès aucun policier n’a été poursuivi ni même appelé à témoigner alors qu’ils sont à l’origine de la fausse information selon laquelle Djamel serait le pyromane, qu’ils l’ont arrêté et au lieu de le mettre en cellule le poignardent et le jette à la population.
    D’autre part les accusations d’atteinte à la sureté de l’Etat, de terrorisme, de préméditation, d’avoir allumé les incendies sont totalement fallacieuses et grotesques.
    Les vrais responsables des incendies (qui ont fait près de 500 morts brûlés vifs et non plus d’une centaine comme il est écrit) ainsi que l’assassinat de Djamel sont les éléments du DRS. Et tout cela était bien prémédité.
    Alors basta le colonialisme algérien en Kabylie. On n’est pas dupes. La Kabylie fera tout pour la libération de ses enfants injustement condamnés.

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