18 janvier 2025
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Deux champions exceptionnels bien de Kabylie

Sans doute les reconnaitrez-vous sur la photo que j’ai eu le plaisir de prendre récemment avec eux. Ce sont deux amis venus de Kabylie, tout comme moi : Hakim Arezki et Larbi Benboudaoud.

J’ai eu maintes fois la chance de les rencontrer dans le cadre professionnel. Ils partagent tous deux des qualités hors du commun : simplicité, gentillesse, ouverture d’esprit, droiture, respect, goût de l’effort et, bien sûr, pour ne rien gâter, un sourire franc et bienveillant. En somme, ils portent toutes les valeurs de l’éducation parentale ancestrale, acquises dès leurs premiers pas, et du sport qui est devenu à la longue leur métier.

Le premier, Hakim, fait aujourd’hui l’actualité du sport français puisqu’il a tout récemment remporté la médaille d’or aux Jeux Paralympiques de Paris avec l’équipe de France de cécifoot (football pour les non-voyants). Son palmarès sportif est beaucoup plus long que cela puisqu’il a aussi remporté, au niveau international, le championnat d’Europe 2009, la médaille d’argent aux Jeux de Londres en 2012, vice-champion d’Europe à Luano en 2013, vice-champion d’Europe en 2019 à Rome et champion d’Europe en 2022 à Pescara, entre autres. Au niveau national, il a remporté trois titres de champion de France et a été déjà désigné meilleur joueur français de cécifoot dès ses débuts en équipe de France.

Pourtant, bien que sportif (il pratiquait le football et les arts martiaux quand il était plus jeune), rien ne le destinait à cette discipline puisqu’il était ‘’voyant’’ jusqu’à ses 18 ans, avant que deux balles, dont une explosive, ne vinrent bouleverser ses rêves d’enfant, sa jeunesse et son projet de vie lors d’une manifestation en avril 2001. L’une des deux balles, explosive, a eu définitivement raison de ses deux nerfs optiques et l’autre l’a atteint à la cheville.

Son histoire est poignante à plus d’un titre mais elle vous fera monter les larmes aux yeux, à coup sûr. Cependant, après les larmes, vous aurez un énorme sourire de soulagement car, au final, la vie lui aura offert une trajectoire sportive, artistique (il est aussi accordeur de piano) et humaine hors du commun, comme une revanche sur un destin qui a failli s’arrêter net pour lui, à la fleur de l’âge.

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J’ai essayé de raconter son histoire à maintes reprises mais, à chaque fois, j’ai abandonné mon clavier parce que je n’arrivais pas à trouver les mots justes pour traduire l’émotion que je ressentais. Mes mots n’étaient tout simplement pas à la hauteur du drame vécu, ni de la résilience dont il a fait preuve par la suite pour remonter la pente jusqu’aux sommets.

Fort heureusement, au détour d’une recherche sur le net, je suis tombé sur une vidéo où il raconte lui-même sa tragédie, sans haine,  sans rancœur et avec douceur, surtout, mieux que ne peut le faire ma modeste plume. Du coup, je vous invite à aller le retrouver sur ‘’Youtube’’, convaincu que vous allez vous délecter de son récit. Un conseil cependant : préparer une boite de Kleenex à portée de main, si vous êtes sensibles comme moi.

Le second, Larbi, surnommé à ses débuts ‘’Le chat’’ pour sa vitesse et sa souplesse, a durant des années porté haut les couleurs du judo français. Jugez-en :

En tant qu’athlète, son palmarès entre 1995 et 2005, peut faire pâlir d’envie les plus grands champions au niveau planétaire : médaille d’or aux championnats d’Europe par équipes (La Haye, 1996) ; médaille de Bronze aux championnats d’Europe (Ostende, 1997) ; Médaille d’argent aux JO (Sidney 2000) ; médaille d’argent aux championnats du monde (Paris, 1997) ; champion d’Europe (Oviedo 1998) ; Médaille de bronze à la coupe du monde par équipe (Minsk 1998) ; médaille d’or, coupe Kano (Japon 1999) ; champion d’Europe (Bratislava 1999) ; champion du monde (Birmingham 1999) ; médaille de bronze (tournoi de Paris 2001) ; médailles d’argent aux championnats du monde (Osaka 2003) ; etc…. Et ce ne sont que quelques-uns de ses nombreux titres internationaux. Au niveau national, il a tout raflé durant plus d’une décennie.

Après une carrière chargée de succès sur les tatamis, il a pris les rênes de l’équipe de France féminine en tant qu’entraineur (2009 à 2021) avant de devenir directeur de la haute performance au sein de la Fédération Française de Judo.

Durant son règne entraîneur il a notamment coaché, entre autres championnes, Clarisse Agbegnenou, la menant à 5 titres européens et 5 titres mondiaux (entre 2013 et 2021) et deux médailles olympiques (argent à Rio en 2016 et or à Tokyo en 2020).

Ces deux ‘’géants du sport’’ sont accessibles et d’une extrême gentillesse. Pour ne rien gâter, ils parlent un kabyle parfait, avec le léger accent bien de chez nous qui va avec. Si vous croisez un jour leur chemin, n’hésitez surtout pas à les saluer, leur demander un autographe, ou mieux, prendre un selfie avec eux, si le cœur vous en dit. Ce cliché sera sûrement mémorable et ils s’y plieront sûrement avec un plaisir communicatif.

Mouloud Cherfi

4 Commentaires

  1. Allez -vous la fouttres ,recuperateurs ,!Il a été victime de la sauvagerie de la gendarmerie colonial et il n’a fait que manifester pacifiquement contre l’envahisseur.

  2. Merci. Bravo. C’est le genre de personnes que les Associations culturelles Kabyles doivent inviter pour contact direct direct avec la jeunesse Kabyle d’a travers le monde.

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