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Deux Marocains en jet-ski tués à la frontière algérienne

Deux vacanciers, dont au moins un Franco-Marocain, ont été tués mardi 29 août dans les eaux à la frontière algéro-marocaine. Un autre est actuellement incarcéré en Algérie.

Selon le témoignage du frère d’une des deux victimes, ils auraient été attaqués par des garde-côtes algériens lors d’une balade en jet-skis.

Selon le témoignage du frère de l’une des victimes, les jeunes hommes se sont égarés en mer et se sont retrouvés dans les eaux territoriales algériennes, avant d’être visés par des tirs des garde-côtes algériens.

Le parquet marocain a ouvert une enquête sur les « circonstances du décès » de deux hommes, dont un vacancier franco-marocain, tués mardi 29 août, a annoncé un média marocain vendredi. Ils ont été abattus par des tirs des garde-côtes algériens dans une zone frontalière, selon le récit d’un témoin cité par la presse marocaine.

« On n’a pas essayé de s’enfuir »

Après une journée de balade dans la zone de Saidia, au nord est du pays, ils auraient dérivé à la tombée de la nuit et se seraient alors retrouvés dans les eaux algériennes, selon le témoignage d’un des jeunes hommes, le seul à être revenu. C’est là qu’ils ont été abordés par des garde-côtes algériens.

Ceux-ci leur auraient indiqué la direction de la côte marocaine avant d’ouvrir le feu sur les trois jet-skis qui avaient repris leur route. « Quand ils se sont approchés de nous, ils sont arrivés en zigzaguant, comme s’ils voulaient nous renverser. Mon petit frère s’est approché d’eux, ils ont discuté mais je n’ai pas entendu ce qu’ils se disaient. Ensuite les zodiacs se sont éloignés de lui, je me suis approché et il m’a juste indiqué la direction de Saidia. Au moment où on est parti, c’est là qu’ils ont commencé à nous tirer dessus. On n’a pas essayé de s’enfuir, on a même discuté avec eux », raconte Mohammed Qissi, le seul survivant, interrogé par Al Omq.

Leur cousin Abdelali Mechouar, un ressortissant marocain, a également été abattu, selon les médias marocains. Smaïl Snabé, un ami présenté comme un Franco-Marocain, était également présent. Les quatre jeunes gens étaient chacun sur un jet-ski.

« Un Zodiac noir algérien est venu vers nous et a commencé à zigzaguer comme s’ils voulaient nous renverser », poursuit le témoin, interrogé par le média Al Omk. Les occupants du bateau « ont tiré sur nous. Ils ont tué mon frère et mon ami. Ils ont arrêté mon autre ami », a-t-il dit.

Dans plusieurs vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, on aperçoit le corps d’un des jeunes hommes flottant près de son engin. Il s’agirait de Bilal Qissi, un Franco-Marocain de 29 ans. Selon les témoignages de sa famille publiés notamment sur Facebook, il a été enterré jeudi 30 août à Bin Drar, dans l’est du royaume.

Ce drame appelle cependant plusieurs questions. Sachant que les frontières entre les deux pays sont fermées depuis de nombreuses années et la crise particulièrement profonde entre Alger et Rabat, comment se fait-il que ces jeunes s’aventurent dans des lieux de tension ? Sans oublier que ces frontières sont le lieu de passage d’importants trafics de drogue d’ouest en est.

Le Quai d’Orsay confirme la mort d’un Français

Bilal Kissi a été enterré jeudi en présence de dizaines de proches dans le village de Bni Drar, près d’Oujda, une ville limitrophe de l’Algérie, selon des images obtenues par l’AFP. Le corps d’Abdelali Mechouar, tué aux côtés de Bilal Kissi, se trouve encore côté algérien, selon les médias marocains, qui ont précisé que Smaïl Snabé avait pour sa part été blessé et interpellé par les autorités algériennes.

« On a enterré un frère et on veut récupérer le cadavre d’Abdelali, c’est notre cousin », a déclaré un autre cousin de Bilal Kissi, dans une vidéo diffusée par Al Omk. Selon lui, « ces jeunes n’avaient ni de la drogue, ni n’ont volé quoi que ce soit, ils sont en règle. Ils étaient venus passer des vacances en famille » dans cette station balnéaire connue pour sa longue plage et ses activités nautiques. Ils travaillaient en France. Une des victimes « a laissé deux enfants, l’autre une fille », a-t-il dit.

Le ministère des Affaires étrangères français a, de son côté, confirmé la mort d’un Français et « l’incarcération d’un autre compatriote en Algérie dans un incident impliquant plusieurs de nos ressortissants (…) Le parquet a été avisé. Il appartiendra à la justice de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame ». Aucune information officielle n’a été communiquée pour l’instant ni par les autorités algériennes, ni par Rabat.

Avec RFI/AFP

 

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