C’est un sacré camouflet que vient d’infliger Djamila Boupacha à Tebboune en refusant de faire partie du tiers sénatorial présidentiel ! Femme debout pendant la révolution et femme toujours debout 60 ans plus tard.
Grande figure de la guerre de libération, Djamila Boupacha a refusé la semaine dernière, à 84 ans, le poste de sénatrice auquel l’avait nommée le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune.
Il semblerait que la vénérable ancienne moudjahida ait sursauté en entendant son nom alors qu’elle regardait tranquillement les informations du soir, mardi à la télévision. Le gouvernement annonçait en grande pompe que Djamila Boupacha figurait sur une liste de personnalités désignées par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, pour le poste de sénatrice.
L’icône de la guerre d’indépendance, aujourd’hui âgée de 84 ans, a répondu dès le lendemain par un communiqué publié sur les réseaux sociaux. « J’ai servi mon pays auprès de mes frères et sœurs en tant que moudjahida, j’ai repris ma vie de citoyenne depuis et je tiens à le rester».
Quand le clan d’Oujda se prélassait à l’extérieur, Djamila Boupacha s’est engagée à 23 ans dans la lutte pour la libération de l’Algérie. Djamila Boupacha avait été arrêtée à Alger à la suite d’un attentat en 1960. Elle a subi d’innommables tortures durant sa détention. Son histoire avait ému et indigné les opposants à la guerre d’Algérie en France parmi lesquels son avocate Gisèle Halimi, l’écrivaine Simone de Beauvoir ou Louis Aragon. Djamila Boupacha avait été libérée après les accords d’Évian de mars 1962 et n’avait plus vraiment fait parler d’elle. Jusqu’à l’année dernière lorsqu’elle avait signé une pétition très critique envers le régime pour sa répression du mouvement de contestation Hirak qui marquera son 3e anniversaire mardi 22 février.
Comme quoi, l’héroïsme n’est pas une qualité négociable ! Djamila était héroïne à 23 ans, elle le demeure à 84 ans !
Chapeau bas Madame ! Vous êtes un exemple pour une jeunesse en mal de repères !
Kacem Madani