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vendredi 1 août 2025
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Djamila Lebdiri : le oud, royaume de silence et de feu

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Le oud, dans ses mains, cesse d’être un simple instrument. Il devient un royaume secret, un chant ancestral qui se déploie dans l’espace et le temps. Djamila Lebdiri ne joue pas : elle dialogue avec lui. Elle fait vibrer ses cordes comme on fait naître une parole oubliée, un souffle ancien, une mémoire enfouie. Chaque note est une respiration suspendue, chaque silence un pont jeté entre le visible et l’invisible.

Depuis toujours, Djamila marche sur ce fil ténu entre rigueur et liberté, tradition et invention. Formée à la pédagogie musicale classique, elle enseigne durant plusieurs années avant qu’un appel profond ne la pousse vers les musiques du monde arabe.

Le oud devient alors une langue intime, complexe, pleine de courbes et de nuances. Elle s’immerge dans les maqâmat, ces modes d’une profondeur insondable, ces paysages sonores où se mêlent douleur et beauté, colère et tendresse.

Elle refuse la virtuosité gratuite et les performances éclatantes. Son art est celui de l’improvisation fragile, de la note qui hésite, de l’émotion pure. Avec un rare sens du détail et de la nuance, elle façonne un univers musical qui ne cherche ni à séduire ni à impressionner, mais à toucher profondément.

Dans ses concerts, elle convoque parfois la voix de Lounis Aït Menguellet, non comme une reprise, mais comme une extension de ce chant kabyle, une résonance intime entre héritage et présent.

Loin des feux de la rampe, Djamila trace sa voie avec humilité et puissance. Le public ne l’applaudit pas simplement, il suspend son souffle, captivé par cette musique qui entre en lui sans forcer la porte. Elle appartient à cette lignée rare d’artistes qui savent rendre audible ce que les mots peinent à dire.

Dans ses ateliers, elle enseigne à désapprendre, à écouter avant de jouer, à ressentir avant de comprendre. Sa pédagogie est un acte poétique, un souffle offert, une invitation à habiter la musique plutôt qu’à la dominer.

Djamila Lebdiri, avec son oud, tisse des liens invisibles, des ponts entre les cultures, les mémoires et les silences. Elle ne cherche pas la gloire, mais la vérité. Le oud devient alors une voix suspendue, un souffle libre qui traverse le temps et l’espace.

Djamal Guettala

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1 COMMENTAIRE

  1. Donc si je comprends bien, la musique kabyle fait partie des musiques du monde arabe . Dans l’art d’escamoter la verite, on apprends de plus en plus de chose. On n’arreteras pas de retablir la verite .

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