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Donald Trump mettra-t-il un terme à la crise entre le Maroc et l’Algérie ?

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Une déclaration inattendue relance, ce lundi 20 octobre, les spéculations autour d’un possible rapprochement entre Maroc et Algérie. L’homme d’affaires américain Steve Witkoff et l’ancien conseiller spécial de la Maison-Blanche Jared Kushner ont affirmé qu’un accord de paix entre les deux pays voisins serait “imminent”.

 Dans une interview accordée à la chaîne CBS, Witkoff a déclaré : « Nous travaillons actuellement sur le dossier Algérie-Maroc. Notre équipe y est engagée et, à mon avis, il y aura un accord dans les soixante prochains jours. »

L’homme d’affaires a même précisé qu’il s’agissait, selon ses termes, d’un « accord de paix historique », censé mettre fin à des décennies de tension entre les deux voisins maghrébins.

Cette annonce intervient alors que les relations entre Alger et Rabat sont gelées depuis plusieurs années. Les deux pays n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 2021, et la frontière terrestre reste fermée depuis 1994. Le principal point de discorde demeure la question du Sahara occidental, dossier hautement sensible qui a empoisonné les relations bilatérales depuis l’indépendance des deux États.

Si un tel accord venait à se concrétiser, il constituerait un tournant historique pour la région, rompant avec plus d’un demi-siècle d’une crise grave, avec fermeture des frontières, renvoi des ambassadeurs, le tout sur un fond trouble de rivalités politiques et géostratégiques.

La diplomatie parallèle version Trump

Ni Witkoff ni Kushner n’occupent de fonctions officielles au sein de l’administration américaine actuelle. Toutefois, leur influence découle de leur rôle central dans les Accords d’Abraham de 2020, qui avaient conduit plusieurs pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël.

Cette nouvelle initiative s’inscrit dans une logique de diplomatie parallèle, souvent utilisée par Donald Trump pour avancer ses priorités géopolitiques en marge des canaux diplomatiques traditionnels. Elle pourrait aussi servir ses ambitions politiques alors qu’il cherche à consolider son image de négociateur international.

Malgré cet optimisme, la route vers un accord de paix reste semée d’embûches. Les positions sur le Sahara occidental demeurent profondément antagonistes, et la méfiance accumulée depuis des décennies ne saurait être dissipée en quelques semaines. Aucune réaction officielle n’a, pour l’heure, été enregistrée ni à Alger ni à Rabat.

Les analystes soulignent toutefois que cette médiation américaine pourrait ouvrir une fenêtre diplomatique, à condition qu’elle s’accompagne d’une réelle volonté politique des deux capitales.

Une Afrique du Nord à la croisée des chemins

Un accord, s’il venait à voir le jour, pourrait redessiner les équilibres régionaux et redonner corps à des projets de coopération maghrébine longtemps gelés. La réouverture de la frontière terrestre constituerait un signal politique fort et un levier économique majeur pour les deux pays.

Reste à savoir si l’annonce de Witkoff et Kushner marque le début d’un processus diplomatique sérieux ou s’il s’agit d’un simple effet d’annonce. Une chose est sûre : le dossier algéro-marocain est désormais au centre d’un nouvel épisode de la diplomatie américaine — avec Donald Trump en toile de fond.

La rédaction

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