28 novembre 2024
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Embryon hybride humain-animal, science ou expérience Frankenstein ?

REGARD

Embryon hybride humain-animal, science ou expérience Frankenstein ?

Nous en avons presque l’habitude maintenant, voilà une autre annonce stupéfiante à propos de la science. Le Japon vient d’autoriser les recherches sur l’expérimentation d’embryons hybrides, animaux-humains. Que doit-on en penser ?

Tout d’abord, il faut remettre cette annonce dans sa réalité. La législation française, même si elle reste imprécise à bien des égards, autorise déjà les expériences de créations de ce qu’on appelle des « chimères ».

« En France, les limites de la loi sont assez floues. Elle interdit de transférer des cellules-souches embryonnaires humaines dans des embryons d’animaux. En revanche, est autorisée la recherche sur les cellules pluripotentes induites, qui sont des cellules adultes qu’on a forcées à retourner à l’état de cellules embryonnaires (celles utilisées par le Pr Nakauchi). Il est donc déjà possible de réaliser ce type d’expériences », comme le confirme le Dr Hervé Chneiweiss, neurologue et directeur du comité d’éthique de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Le Figaro du 2 août 2019. 

Aux États-Unis, c’est également autorisé de longue date. C’est donc notre ignorance sur ces sujets qui a de nouveau créé la stupéfaction générale avec son lot habituel de craintes et d’oppositions.

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On sait pourtant que la manipulation de deux espèces différentes peuvent faire avancer les espoirs de thérapies. Ainsi déclare Pierre Savatier, directeur de recherche à l’Inserm «Ils ont créé une souris avec un pancréas de rat. Une fois transplanté, l’organe a permis de soigner un rat qui souffrait de diabète.»

C’est l’occasion de rappeler ce que tout le monde sait mais qui suscite indéfiniment des interrogations, à chaque nouvelle annonce scientifique. Tous les fantasmes à la Frankenstein reviennent et alimentent les craintes les plus exagérées. La science est la plus miraculeuse chose qu’il soit pour l’humanité. Elle n’est pas son ennemi mais le recours contre l’adversité et la lutte contre les dangers de la nature ainsi que l’obscurantisme et les forces rétrogrades.

«La recherche explore différentes directions mais c’est à la société de dicter les applications à retenir», comme le proclame le Dr Hervé Chneiweiss, président du comité d’éthique de l’Inserm

Le Japon est un pays développé, éminemment prudent et qui dispose de bases éthiques solides. C’est cela l’important même si nous savons que le risque zéro n’existe pas dans l’expérimentation qui touche à l’être humain.

Si nous en étions restés aux craintes et aux charlatanismes anciens, nous serions encore avec l’interdiction religieuse de disséquer des cadavres d’humains. Et l’humanité penserait toujours que le lieu de l’âme se trouverait dans le ventre, à la même place que les organes de réflexion. Pour certains ayatollahs de l’époque moderne, c’est une croyance du moyen-age qui leur ressemble effectivement du point de vue anatomique.

Franchement, si on devait me prélever des cellules pour les joindre à ceux d’un animal, je souhaiterais que ce soit un Panda. Pour d’autres, que je cite à longueur d’articles, il n’y a comptabilité qu’avec le bourricot. 

  

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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