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jeudi 17 juillet 2025
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Exclusion des éditions Koukou du Salon du livre amazigh d’At Wasif : une élue de l’APW de Tizi Ouzou relance la polémique 

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L’affaire de l’interdiction des éditions Koukou au festival du livre amazigh d’At Wacif fait des vagues jusque dans l’hémicycle de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tizi Ouzou.

Lors de la session ordinaire tenue récemment, une élue dont l’intervention circule sur la plateforme YouTube, n’a pas mâché ses mots en dénonçant l’exclusion des éditions Koukou du Salon du livre amazigh organisé du 30 avril au 3 mai derniers  dans la commune d’At Wasif (Ouacifs), dans le sud de la wilaya. Une mise à l’écart jugée injustifiée et « porteuse de graves dérives », selon l’élue, qui appelle le président de la République à diligenter une enquête sur les dessous de cette affaire.

Une absence « volontaire et ciblée »

La maison d’édition Koukou, fondée par l’activiste et militant politique Arezki Aït-Larbi, est une référence dans l’édition en langue amazighe et un acteur reconnu dans la promotion de la mémoire nationale, de la démocratie et des droits humains. Son absence remarquée au Salon du livre amazigh d’At Wasif a suscité incompréhension et indignation dans les milieux culturels de Kabylie.

« Exclure Koukou, sibcrit dans le même registre que l’intervention des allégations mensongèresfaitew sur une chaîne de télévision émiratie par un certain  Lamine Belghit sur Tamaeight », selon l’oratrice.  » (…) C’est vouloir exclure une voix libre, critique, et profondément enracinée dans notre culture. Ce n’est pas un oubli logistique, mais un acte politique », a martelé l’élue APW dans son intervention. Elle évoque une « censure larvée » exercée au nom d’ »intérêts obscurs » et « d’un verrouillage idéologique inquiétant ».

Une demande d’enquête présidentielle

Face à ce qu’elle qualifie de « grave atteinte à la diversité culturelle et à la liberté d’expression », l’élue a formellement demandé au chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune « l’ouverture d’une commission d’enquête indépendante » pour établir les responsabilités de cette mise à l’écart. 

Le silence des organisateurs… et une justification ambiguë

Les organisateurs du Salon n’ont pas fourni d’explication officielle publique. Toutefois, dans un message adressé à Arezki Aït-Larbi, le commissaire du Salon a écrit : « En raison de contraintes indépendantes de notre volonté et de conditions qui dépassent nos prérogatives, nous vous demandons de surseoir à votre participation au Salon (…). Nous ne pouvons nous permettre un autre report, sous peine de sa mise à mort. »

Une justification jugée floue et insuffisante par l’éditeur et ses soutiens, qui y voient une tentative de masquer une exclusion décidée en haut lieu.

Selon plusieurs sources locales, certaines décisions de sélection des éditeurs auraient été prises sous pression de certaines autorités locales, dans un contexte de surveillance étroite des productions éditoriales jugées critiques ou trop engagées.

Pour rappel, Koukou Éditions a publié plusieurs ouvrages sensibles, notamment sur la guerre d’Algérie, le mouvement berbériste ou les violations des droits humains, ce qui en a fait, au fil des ans, une cible récurrente de pressions implicites, voire d’ostracisme institutionnel.

Une atteinte à la crédibilité des institutions culturelles

Cette affaire relance le débat sur la politisation de la scène culturelle en Algérie, et particulièrement en Kabylie, où les acteurs culturels et intellectuels dénoncent régulièrement des tentatives de récupération ou d’instrumentalisation des événements liés à l’identité amazighe. 

Des salons folkloriques face à l’assèchement du débat

Pour donner le change, les autorités ont lancé, depuis le début de la saison estivale, une série de Salons de l’artisanat et des produits du terroir dans plusieurs communes de la wilaya. Une initiative vitrine, censée masquer les crispations autour de l’expression culturelle et intellectuelle.

Quant à « la transparence, le respect du pluralisme éditorial et la fin des pratiques d’exclusion », le citoyen devra sans doute attendre… que prenne fin l’uniformisation de la pensée et la marginalisation du débat libre.

Samia Naït Iqbal

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