La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, a exprimé, dans un message publié sur X (ex-Twitter), sa « vive inquiétude » face au traitement réservé à Nassera Dutour, figure de la défense des droits humains en Algérie.
Selon la rapporteuse spéciale des Nations unies, la présidente de l’Association des familles de disparus en Algérie (ANFD) a été interrogée à son arrivée à l’aéroport d’Alger au sujet des activités de son organisation sur les disparitions forcées, avant d’être renvoyée en France « sans raison officielle ».
Mary Lawlor exhorte les autorités algériennes à « expliquer l’expulsion d’une défenseuse pacifique des droits humains », rappelant l’importance de protéger et de respecter le travail des militants engagés dans la défense des libertés fondamentales.
Nassera Dutour, installée en France, milite depuis les années 1990 pour faire la lumière sur le sort de milliers de disparus pendant la décennie noire. L’ANFD, qu’elle dirige, collecte témoignages et preuves, et plaide auprès des instances nationales et internationales pour que vérité et justice soient rendues aux familles.
Aucune réaction officielle n’a été communiquée par les autorités algériennes à ce stade. Toutefois, cet incident survient dans un contexte où les relations entre le pouvoir et certains acteurs de la société civile sont marquées par des tensions récurrentes, notamment autour de la question sensible des disparitions forcées, souvent perçue comme un sujet tabou dans le discours politique officiel.
Pour les observateurs, cette expulsion soulève une double interrogation : d’une part, sur le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie ; d’autre part, sur la capacité du pays à dialoguer sereinement autour de son passé récent. En choisissant d’empêcher l’entrée sur le territoire de cette militante, les autorités prennent le risque de renforcer la visibilité internationale de la cause qu’elle porte, tout en alimentant les critiques sur la situation des libertés publiques.
La rapporteuse spéciale des Nations unies a fait une visite en Algérie à l’issue de laquelle, elle a dressé un sévère constat sur les nombreuses violations des droits humains et libertés en Algérie. Un rapport qui avait suscité l’ire des autorités algériennes.
La rédaction