Dans un discours offensif prononcé lors du Conseil national du Front des forces socialistes (FFS), tenu le 30 mai à Alger, Youcef Aouchiche a livré une lecture lucide et préoccupée de la conjoncture nationale et internationale.
Face aux menaces hybrides, aux ingérences extérieures et aux dérives internes, le Premier secrétaire du FFS plaide pour un sursaut politique fondé sur l’ouverture démocratique, l’éthique publique et un pacte national fondé sur les valeurs partagées. Il met en garde contre les discours de division identitaire et appelle à une refondation du lien entre le peuple et les institutions.
Par-delà la solennité de l’exercice, le discours prononcé par Youcef Aouchiche lors du Conseil national du Front des forces socialistes (FFS) a pris, ce 30 mai 2025, des allures de manifeste politique. Dans une conjoncture marquée par des tensions géopolitiques croissantes, des instabilités régionales inquiétantes et des crispations internes, le Premier secrétaire du FFS a voulu délivrer un message sans détour : la situation est grave, mais la sortie de crise passe par la lucidité, l’unité nationale et l’ouverture démocratique.
Une vision stratégique du chaos international
Pour le dirigeant du plus vieux parti d’opposition du pays, les bouleversements mondiaux actuels ne sont pas sans conséquences directes pour l’Algérie. Les conflits de basse intensité, les ingérences masquées, les guerres informationnelles et économiques sont les nouvelles armes d’une reconfiguration brutale des rapports de force.
Youcef Aouchiche met en garde : l’Algérie est « une cible de convoitises et de manipulations », notamment en raison de sa position stratégique entre Méditerranée et Sahel, et de ses ressources naturelles. « La souveraineté ne peut plus être un simple slogan », martèle-t-il, plaidant pour une réponse fondée sur la cohésion sociale et la démocratie réelle.
Contre les divisions internes, l’appel à l’unité
L’avertissement le plus appuyé du Premier secrétaire vise les discours internes porteurs de division. À mots à peine couverts, Aouchiche dénonce les instrumentalisations identitaires, susceptibles de fragiliser le tissu social. Il cite explicitement l’islam, l’amazighité, l’arabité et la modernité comme « piliers de la personnalité algérienne » et appelle à les considérer comme des forces d’unité, non des lignes de fracture.
Dans la foulée, il fustige la logique de contrôle autoritaire de la société, qu’il qualifie de « danger structurel » pour la résilience du pays. À ses yeux, la fermeture politique, la criminalisation des opinions et les lois liberticides fragilisent bien plus la souveraineté que ne la protègent.
Un pacte national pour la démocratie
Face à cette double menace – extérieure et intérieure vraie ou fausse d’ailleurs – le FFS propose une feuille de route articulée autour de quatre axes: l’ouverture politique, à travers l’abrogation des lois liberticides et la révision des avant-projets de lois encadrant la vie publique ; la refondation du lien de confiance entre citoyens et institutions ; la réforme de la loi électorale pour garantir la représentativité et l’égalité des chances et la promotion d’un pacte national, non basé sur l’unanimisme mais sur un consensus autour des fondamentaux : souveraineté, démocratie, justice sociale.
Le FFS veut redevenir une force centrale
Sur le plan partisan, Youcef Aouchiche annonce une nouvelle phase de «redéploiement politique et organique » du FFS. Une série de rencontres nationales (CPE) sera lancée pour préparer la participation du parti aux prochaines élections législatives et locales. Objectif affiché : faire du FFS une force politique « réaliste, rassembleuse et centrale ».
Enfin, le Premier secrétaire a lancé un appel à toutes les forces vives de la nation : jeunesse, intellectuels, travailleurs, femmes, créateurs. « Le FFS est leur maison », conclut-il, dans un ton volontiers mobilisateur. « L’avenir de l’Algérie a besoin de leur énergie. Ensemble, faisons renaître l’espérance. » Sera-t-il entendu ? Lui qui a participé à la mascarade présidentielle de septembre 2024 que le peuple a d’ailleurs massivement boycottée.
Samia Naït Iqbal
Youcef Aouchiche est un vrai personnage de dessin animés,
il me rappelle Cartman dans South Park avec son Chilli Con Carnaval