L’éducateur, l’enseignant, le sage, le syndicaliste, le militant de notre authentique identité et le défenseur de toutes les causes justes, vient de nous quitter.
Ferkal Mohand connu sous le nom de « Si Moh » puisque c’est de lui qu’il s’agit est partie avec l’indifférence totale de la tutelle, mais depuis quand les responsables de l’éducation nationale ont-ils rendu hommage à ceux de la trempe de Si Moh ?
Comme Si Mohand ath Mohand est de la race des véraces, pour lui une petite larme sincère des générations qu’il avait formée, des amis et des collègues qu’ils l’ont connu de près vaut mille hommages de l’administration qui ne récompense que les courtisans et les complaisants.
Celui qui n’avait pas connu Si Moh a raté la brillance de son éloquence qui laissait les plus verveux sans mot, et qui faisait régner un silence d’outre-tombe dans des salles archicombles. Celui qui n’avait pas côtoyé ce grand Monsieur a manqué la sagesse d’un homme à qui la vie a révélé beaucoup de ses secrets. On ne peut pas quitter Si Moh sans avoir appris des choses de sa vaste culture.
En pensant à cet infatigable militant, je me dis : même dans l’au-delà, Si Moh ne demeurera pas les bras croisés, il retrouvera sans aucun doute ses camardes de lutte, qui sont partis avant lui et avant l’heure, tels que : Saadou Boudjemaa et Tighilt Mohand Amokrane, même là-bas, ils revendiqueront ensemble les droits des morts et des vivants.
Mon ami, mon frère, mon compagnon de lutte, tu étais un homme juste et tu as tout le temps défendu la justice et combattu la tyrannie. Tu étais un homme de culture et tu as formé des générations non seulement ceux qui étaient tes élèves, mais aussi ceux qui t’ont côtoyé, tu étais tout seul une école. Tu savais comment être géant avec modestie et simplicité.
Cher ami et compagnon, je suis très chanceux d’avoir croisé ton chemin, ainsi que tous tes compagnons de lutte au sein du syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF) : Mehanna Aït Hamou, Toudert Mohand Cid, Talbi Salah, Hamrani Djaafar, Aït Larbi Ahmed, Saoudi Rabah… Pour ta famille, elle doit s’estimer privilégiée d’avoir un père modèle comme toi. Certes, comme tous les mortels ton corps deviendra terre et se mélangera avec cette terre qui t’est très chère, mais tes idées, tes pensées, tes nobles actes, ta bravoure, ton honnêteté et ton nom resteront gravés à jamais dans nos mémoires.
Repose en paix, brave Homme !
Mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Ali Aït Djoudi