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France : Bayrou sacrifie les collectivités locales et épargne les plus aisés

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Alors que le gouvernement vantait un effort « équitable » dans sa chasse aux déficits publics, la réalité s’impose : l’essentiel de l’effort retombe sur les collectivités territoriales et, in fine, sur les citoyens ordinaires, tandis que les plus riches voient leurs privilèges largement préservés.

Il fallait les formes pour faire passer l’amère pilule aux Français les plus modestes et les collectivités locales. C’est d’un ton grave que François Bayrou a tenu sa conférence de presse le 15 juillet. En préambule, le Premier ministre a déclaré que « cela fait cinquante ans que les dépenses publiques dépassent les recettes. Le déficit est purement et simplement de la dette. » 

« C’est notre moment de vérité ». « Chaque seconde qui passe, la dette de la France augmente de 5 000 euros. Voilà où nous en sommes. Nous avons le devoir de prendre nos responsabilités », a-t-il insisté. « Il est tard, mais il est encore temps, alors il faut agir vite, fort, avec justesse et justice. »

Double peine pour les territoires

Le gouvernement a annoncé la suppression de deux jours fériés : le lundi de Pâques et le 8 mai ! Une énième demande qui ne passe pas auprès des salariés qui y voient un détricotage systématique de leurs acquis sociaux. Mais le gouvernement Bayrou ne se contente pas de cette mesure.

Il a aussi annoné mardi que les collectivités devront réaliser 5,3 milliards d’euros d’économies en 2026, soit le double de ce qui leur est demandé en 2025, déjà une année de coupes sévères.

Ces économies représentent 13% de l’effort global, selon le gouvernement, mais cette part reste disproportionnée face au poids réel des collectivités dans la dépense publique. Les élus locaux l’ont unanimement dénoncé comme « inacceptable », certains redoutant une facture encore plus lourde ampliée par des baisses additionnelles—jusqu’à 9 milliards d’euros selon les projections des élus.

Ces mesures toucheront directement la culture, le sport, l’aménagement du territoire et les services publics de proximité, accentuant l’asphyxie des budgets locaux.

Des économies « inacceptables pour l’ensemble des élus locaux », s’est insurgé auprès de l’AFP André Laignel, président du Comité des finances locales (CFL), qui défend les intérêts financiers des collectivités.

Si ces propositions étaient « maintenues, nous serions conduits à en appeler au Parlement pour refuser ce budget », a averti André Laignel, également premier vice-président délégué de l’Association des maires de France (AMF).

Il craint que la facture soit en réalité plus salée pour les collectivités. « A l’arrivée, leurs 5,3 milliards seront probablement 9 milliards. Il faut penser aux baisses de beaucoup de budgets qui concernent les territoires: les budgets de la culture, la ville, les sports, l’aménagement du territoire », a-t-il énuméré.

Un plan d’économies qui épargne les plus favorisés

Le gouvernement met en avant une soi-disant « contribution de solidarité » imposée aux plus hauts revenus, mais dans les faits, les mesures d’austérité frappent beaucoup plus violemment les budgets sociaux, les collectivités et donc le tissu local du pays.

Le gel des prestations sociales et des barèmes d’imposition pour 2026 va pénaliser l’ensemble des bénéficiaires, alors même que les niches fiscales et les optimisations patrimoniales profitant aux plus grandes fortunes ne sont pas remises en cause de façon significative ; la nouvelle « contribution » pour les hauts revenus est annoncée, mais sa portée reste marginale et son contour très flou.

Le gel des prestations sociales a des conséquences sociales majeures pour les plus vulnérables de la société, en particulier dans un contexte de hausse des prix de l’alimentation, de l’énergie et du logement, etc.

En l’absence de revalorisation des aides comme le RSA, l’APL ou l’AAH, les ménages modestes voient leur niveau de vie baisser, car leurs ressources stagnent tandis que le coût de la vie continue d’augmenter. Cela complique leur capacité à subvenir à leurs besoins essentiels, notamment en matière de logement, de nourriture ou de santé.

Les réductions sur le soutien à l’investissement local, mises à part quelques exceptions pour les territoires ruraux et prioritaires de la politique de la ville, vont freiner la relance, l’innovation et l’activité économique en région.
Des élus locaux en colère, une politique d’ajustement injustifiable

Les associations d’élus tirent la sonnette d’alarme : ce plan va jusqu’à demander plus d’efforts aux collectivités qu’à l’État lui-même sur ses dépenses de fonctionnement. Les régions, départements et intercommunalités refusent d’être la « variable d’ajustement » d’une politique budgétaire qui épargne les couches les plus aisées du pays.

L’« année blanche » annoncée sur les prestations sociales va peser directement sur les départements, en charge du RSA et de l’APA, déjà sous pression constante.

L’aide exceptionnelle – à peine 300 millions d’euros pour les départements – apparaît dérisoire au regard de l’ampleur des coupes et des besoins réels du terrain.

Ce plan, qui prétend équilibrer les efforts, met en réalité la charge de la rigueur sur les épaules des territoires et des populations les moins protégées, tout en ménageant stratégiquement les intérêts des plus fortunés.

Alors que la France fait face à une crise de la dette, c’est le quotidien des citoyens et la vitalité de ses territoires qui en paient le prix fort, pendant que le gouvernement se refuse à remettre en cause les « cadeaux » fiscaux hérités des années passées.

Rabah Aït Abache

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