La France a décidé de durcir le contrôle de ses retraites complémentaires versées aux pensionnés résidant à l’étranger, avec un accent particulier sur l’Algérie.
L’organisme Agirc-Arrco, chargé des retraites du secteur privé, prévoit dès 2026 de convoquer 60 000 pensionnés par an pour vérifier leur identité et leur présence effective. Sur six ans, le dispositif pourrait concerner près de 400 000 contrôles.
Près d’un million de retraités français vivent à l’étranger, et une proportion non négligeable se trouve en Algérie. Les convocations seront organisées via les banques partenaires, avec la possibilité de rendez-vous en agence ou d’outils numériques encore à l’étude, comme la reconnaissance faciale. Tout manquement ou absence entraînera la suspension temporaire du versement des pensions jusqu’à régularisation de la situation.
Cette mesure s’inscrit dans la lutte contre la fraude aux retraites, estimée à 50-60 millions d’euros par an. Bien que le montant ne soit pas considérable sur le plan financier, les autorités soulignent l’importance de la transparence et de la crédibilité du système. Une phase pilote avait montré qu’un quart des pensionnés convoqués avaient temporairement perdu leurs droits faute de justificatifs, ce qui a motivé l’extension de l’opération à l’Algérie.
La mise en œuvre nécessite une coordination étroite entre les caisses françaises, les banques algériennes et les services consulaires, tout en respectant les normes de protection des données personnelles. L’objectif officiel est de s’assurer que les pensions bénéficient uniquement aux ayants droit, renforçant ainsi la fiabilité du système français à l’étranger.
Pour l’Algérie, pays accueillant l’une des plus grandes communautés de retraités, cette mesure pourrait toucher des milliers de familles dépendantes de ces revenus, avec un impact direct sur leur quotidien. Elle illustre également la volonté de la France d’imposer une rigueur administrative et une transparence accrues, même au-delà de ses frontières.
En résumé, ce dispositif est moins une question financière qu’un signal symbolique fort : protéger les droits des retraités tout en affirmant la crédibilité et la fiabilité du système de retraite français à l’international, avec des conséquences concrètes pour les pensionnés vivant en Algérie.
Djamal Guettala