Après d’intenses débats, le Sénat français a voté en première lecture un projet de loi pour demander « pardon » et tenter de « réparer » les préjudices subis par les harkis, nombre d’élus martelant cependant qu’il ne pourrait valoir pour « solde de tout compte ».
60 ans après l’indépendance algérienne, les harkis engagés dans la lutte au côté de l’armée française contre le FLN/ALN commencent à avoir toute la reconnaissance.
Le texte a été adopté dans la nuit de mardi à mercredi à l’unanimité des suffrages exprimés (331 voix pour, 13 abstentions).
Près de soixante ans après la Guerre d’Algérie (1954-1962, près de 500.000 morts), ce texte se veut la traduction législative d’un discours du président français Emmanuel Macron, qui, le 20 septembre dernier, avait demandé « pardon » à ces Algériens ayant combattu aux côtés de l’armée française, mais qui furent « abandonnés » par la France.
Ce texte est « celui de la reconnaissance par la Nation d’une profonde déchirure et d’une tragédie française, d’une page sombre de notre Histoire », a souligné la ministre chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants Geneviève Darrieussecq.
Pour la rapporteure Marie-Pierre Richer (droite), s’il « comporte des avancées importantes », le projet de loi « a un goût d’inachevé ».
Le texte, auquel l’Assemblée nationale avait donné un premier feu vert le 18 novembre, reconnaît « les conditions indignes de l’accueil » réservé aux 90.000 harkis et à leurs familles, qui ont fui l’Algérie après l’indépendance en 1962.
Près de la moitié ont été relégués dans des camps et des « hameaux de forestage », directement gérés par l’Etat.
Pour ceux-ci, le projet de loi prévoit « réparation » du préjudice avec, à la clef, une somme forfaitaire tenant compte de la durée du séjour dans ces structures. Le nombre de bénéficiaires potentiels est estimé par le gouvernement à 50.000, pour un coût global de 302 millions d’euros sur environ six ans.
Les sénateurs ont intégré « certaines prisons reconverties en lieux d’accueil pour rapatriés » dans la liste des structures éligibles au mécanisme de réparation.
Mais la déception s’est cristallisée sur ceux qui ne sont pas inclus dans le champ de l’indemnisation, les quelque 40.000 rapatriés qui n’ont pas séjourné dans ces structures, mais dans des « cités urbaines ».
« Leur seul tort est de ne pas avoir vécu entourés de barbelés », s’est insurgé le sénateur de droite Philippe Tabarot, fustigeant un mécanisme de réparation « à la fois partiel et partial ».
Le Sénat a adopté deux amendements visant à élargir les prérogatives de la Commission de reconnaissance et de réparation que crée le projet de loi.
Celui du gouvernement tend à garantir « à tous les harkis combattants » un accès à cette Commission, qui pourra examiner leurs situations individuelles et leur proposer « toute mesure de reconnaissance appropriée ».
Le chef de file des sénateurs de droite (Les Républicains) Bruno Retailleau a souhaité voir plus loin en lui confiant, pour tous les harkis, le soin de « proposer toute mesure de reconnaissance et de réparation ».
Mais la ministre a mis en garde contre « les faux espoirs » que pourrait susciter cet ajout, car « la Commission ne pourra pas décider elle-même d’attribuer une indemnisation ».
Députés et sénateurs vont maintenant tenter de s’accorder sur un texte de compromis. En cas d’échec, l’Assemblée aura le dernier mot. Ce texte prévoit notamment une indemnisation des dizaines de milliers de familles qui furent accueillies (souvent dans des conditions indignes) en France.
Jusqu’à 200.000 harkis avaient été recrutés comme auxiliaires de l’armée française pendant le conflit. Avec AFP
Enfin les harkis sont devenus des harkis .
Bonos
@Lhos-ssine. La brièveté de votre incise montre votre ignorance de l’histoire de l’Algérie qui a connus des phases d’invasion avec les mêmes divisions fraternelles imposés par la force militaire.
Relisez l’épopée de Si Bou Bar’la et vous retrouverez des situations que la brièveté d’un commentaire ne peut expliquer tant les évenements sont complexes et que les choix des uns ou des autres ne peuvent pas seulement l’objet d’un commentaire lapidaire et méprisant.
Bonjour@ Bensalem
Je n’ai méprisé personne par mon commentaire, loin de moi d’adopter cette attitude de mépris envers qui que ce soit!
J’ai juste dénoncé à ma façon l’absurdité de cette loi qui démontre encore une fois de plus le mépris que ces gens là subissent encore de la part du colon.
Pourquoi une loi et pourquoi maintenant que la plus part des acteurs sont morts?
De leurs vivants ont eu que du mépris et maintenant ils vont avoir un monument à leurs mémoires?
Quant a juger ces gens là! J’veux n’est pas mon affaire il faudra que je demande en personne à tous un chacun les causes qui l’ont conduit à faire ce qu’il a fait!
Le fln non plus n’est pas enfant de cœur, Et peut-être ils ont vu juste ces gens là avant nos autres. Ils se sont rangés du bon côté, La preuve, qui demande des titres de séjours et des passeports rouges?
Que la paix soit sur tous amen
Bonos
Bonos