En l’espace de 15 ans, le nombre de naissances a diminué de 24%. Cette baisse de la natalité bouscule toute la société, de l’école au marché du travail, selon une note du Haut-commissariat au plan publiée jeudi 4 septembre. L’organisme rattaché à Matignon alerte sur le fait qu’il y aura des conséquences économiques dans le pays.
Dans une note publiée jeudi 4 septembre, le Haut-commissariat au plan revient sur les derniers chiffres de l’Insee qui ont fait état, en mai et pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, d’un solde naturel de population négatif sur douze mois glissants.
La baisse continue des naissances en France se fait ressentir sur les bancs de l’école et des collèges, bientôt des lycées. Et demain sur l’enseignement supérieur avec moins d’étudiants.
L’économiste Maxime Sbaihi détaille les conséquences : « Ce sera moins d’actifs, moins de cotisants. C’est un phénomène qui est tout à fait nouveau puisqu’on avait l’habitude par le passé d’avoir une jeunesse, une main d’œuvre abondante. Ce ne sera plus le cas. Et l’intérêt de ce travail, c’est justement aussi de commencer à alerter, à sensibiliser à cette nouvelle réalité qui arrive. »
Depuis 2011, le nombre de naissances a diminué de manière continue, hormis en 2021 où un rebond post-Covid-19 a été enregistré. En 2024, seuls 660.800 bébés sont nés, soit le niveau le plus faible depuis la Seconde Guerre mondiale.
La baisse de la fécondité apparaît comme la première cause de ce recul. Bien que parmi les plus élevés de l’Union européenne, l’indice conjoncturel de fécondité en France n’a cessé de baisser pour tomber à 1,62 enfant par femme l’an dernier.
Automatisation et recours à l’immigration
Alors comment continuer à créer de la richesse avec moins de gens qui travaillent ? « Il y a plusieurs pistes, détaille le spécialiste. La première, c’est de travailler plus collectivement, travailler plus longtemps, travailler davantage pour compenser la baisse absolue du nombre de travailleurs. L’autre solution, c’est aussi d’automatiser, c’est-à-dire faire appel à la technologie, aux robots dans certains secteurs, notamment pour combler des postes vacants. Et une troisième voie qui est complémentaire, c’est aussi de faire appel aux travailleurs étrangers à l’immigration, comme le fait par exemple l’Allemagne ou encore l’Italie ou bien d’autres pays. »
Des appels ciblés, selon Maxime Bailly, qui répondrait aux besoins économiques du pays.
Avec RFI