L’orientation idéologique que prend actuellement le gouvernement américain l’éloigne des autres membres du G7, qui auraient en juin une occasion de l’expulser, une idée qui avait déjà surgi en 2018 lors d’une précédente guerre commerciale démarrée par ce pays.
En janvier, le Canada a assumé la présidence du G7 dont le sommet se tiendra du 15 au 17 juin à Kananaskis en Alberta. Depuis 50 ans, l’organisme qui comprend le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Union européenne, le Japon, les États-Unis et le Canada coordonne les réponses des démocraties libérales face aux défis qu’elles rencontrent.
Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, a qualifié le G7 en 2022 de « comité directeur du monde libre » et le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, affirme actuellement qu’il est le groupe des grandes démocraties les plus avancées.
La Russie en a été membre pendant un certain temps, soit de 1997 jusqu’en 2014, date à laquelle elle en a été expulsée pour avoir envahi l’Ukraine. Or, le président Trump a récemment soutenu que la Russie aurait dû conserver son adhésion et plaidé pour sa réintégration, qualifiant son exclusion d’erreur.
Les États-Unis dans l’internationale réactionnaire
S’il est prévu cette année d’y discuter les enjeux mondiaux, la présence au sein de ce groupe d’un pays ayant changé d’allégeance politique pourrait forcer ses membres à prendre une décision difficile en ce qui concerne le nombre de ses participants. L’arrivée du nouveau gouvernement Trump le 20 janvier avec l’agenda MAGA (Make America great again) amène son pays sur la voie de ce qui a récemment été qualifié d’internationale réactionnaire.
En exemple de cela, le 14 février, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le vice-président américain, J. D. Vance, a prononcé un discours qui a mis à mal la relation transatlantique des États-Unis. Selon lui, la véritable menace pour l’Europe ne proviendrait pas d’acteurs extérieurs, mais de l’attitude des gouvernements européens qui ne sont pas à l’écoute des préoccupations de leurs électeurs les plus radicaux. «
En Grande-Bretagne et à travers l’Europe, la liberté d’expression, je le crains, est en retrait », a-t-il affirmé, soutenant plusieurs partis nationalistes de droite, telle l’Alternative für Deutschland (AfD), acceptant des néonazis dans ses rangs.
L’éviction du président Zelensky et des Européens des pourparlers de paix sur l’Ukraine a été un autre coup porté à cette relation transatlantique, ce qui a eu comme conséquence la création d’un « conseil de crise » formé de représentants français, britanniques, italiens, polonais et espagnol.
Donald Trump met en place un nouvel ordre mondial en négociant seul avec Vladimir Poutine. Le président américain commence aussi une guerre économique internationale. Entre autres choses, l’acier et l’aluminium européen et du Canada pourraient prochainement être taxés à la hauteur de 25 % par les États-Unis, diverses nouvelles taxes visant aussi le Mexique et la Chine.
Réintégrer la Russie ou expulser les États-Unis?
Jean-Noël Barrot considère comme « inimaginable » que la Russie réintègre aujourd’hui le G7, puisqu’elle en agresse des membres et se comporte de moins en moins comme une démocratie. La ministre des Affaires étrangères du pays hôte de la rencontre en juin, Mélanie Joly, a aussi déclaré que le Canada s’opposait fermement à cette réintégration.
L’idée d’exclure les États-Unis du G7 avait été présentée une première fois lors de la réunion de 2018 qui avait eu lieu à Charlevoix au Québec. Une semaine avant cette rencontre, Trump avait aussi imposé des droits de douane aux métaux provenant de l’Union européenne, du Mexique et du Canada.
Les ministres des Finances des pays visés avaient alors annoncé que leur coopération et collaboration avait été mise en danger en raison d’actions d’un pays membre. Le président de la France, Emmanuel Macron, avait alors fait le commentaire que le G7 ne serait pas très dérangé de redevenir G6, suggérant que le groupe pourrait être mieux sans les États-Unis, qui avaient d’ailleurs décidé de ne pas signer le communiqué final de la rencontre. Trump avait alors aussi dit qu’il voulait que la Russie revienne dans le G7.
Lors de la rencontre du G7 qui s’est tenu en Europe en 2024, les pays membres avaient réitéré leur attachement aux « principes démocratiques et aux sociétés libres, aux droits de la personne universels, au progrès social et au respect du multilatéralisme et de la primauté du droit ».
Ils affirmaient avoir la volonté de renforcer les règles et les normes internationales pour le bien de tous. Or, les actions du gouvernement de Donald Trump montrent qu’il ne respecte pas cet ordre international.
Il y a quelques semaines, au sommet de Paris sur l’IA, le vice-président J.D. Vance s’en est pris aux lois européennes sur l’IA et les marchés numériques (DMA) qui doivent prévenir les abus des réseaux et les dérives dans l’intelligence artificielle parce qu’elles touchaient les Gafam.
De plus, les déclarations du président américain qui veut vider Gaza de ses habitants et celles affirmant qu’il est prêt à utiliser la force militaire pour s’accaparer du Groenland, du Panamá et faire du Canada le 51e État américain en utilisant des contraintes économiques, montrent que Donald Trump est déterminé à mettre en place un nouvel ordre mondial basé sur l’injustice et la négation des droits des faibles. La mise en pratique cette année des propos de 2018 d’Emmanuel Macron empêcherait le président américain de détruire le G7 de l’intérieur et protégerait la crédibilité de l’organisme.
Michel Gourd
La première incursion par le pouvoir moscovite en territoire de l’Ukraine débutait a la Krimi en 2014, a l’époque c’est une dame qui a été président de ce pays, et par la suite le pouvoir Russe tente d’envahir tout le territoire de l’Ukraine en dépit du changement de pouvoir a Kiev qui a mis en place la résistance contre l’occupant.