Depuis l’accord de trêve, l’aide humanitaire a pu rentrer plus régulièrement. Mais « le volume d’aide qui parvient aux Palestiniens à Gaza est toujours totalement insuffisant », a dénoncé mercredi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et la population vit « une catastrophe humanitaire monumentale ».
Il est 20h, Aabir, mère de famille, fait la queue depuis 6h ce matin pour obtenir de quoi manger. Lasse, ce soir elle perd espoir. « C’est l’anarchie totale. Les gens se marchent dessus. Et je suis la seule à pouvoir venir faire la queue : mon frère est mort dans un bombardement et a laissé des orphelins, explique-t-elle. Avec les autres membres de la famille on se partage les tâches : certains font la queue pour la farine, d’autres pour l’eau. Cette guerre nous a totalement dépouillés. C’est une humiliation. »
Réfugiés dans leur propre pays !
Ici, un camp au sud de Gaza, où se sont installés des Palestiniens forcés à la déportation pour fuir les bombardements de l’armée d’occupation.
Quand on voit leur sourire, on se dit, quel courage et abnégation face au gang de voleurs de terres… pic.twitter.com/k4UxtmSg7e— Caroline A.Tessier (@Carolin40985732) November 30, 2023
Volume insuffisant
Près de 80% de la population gazaouie a été déplacée à cause des bombardements israéliens. « Le système alimentaire s’est effondré, et la faim se propage », a souligné le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres mercredi. L’accord de trêve a accéléré l’entrée de l’aide humanitaire, qui arrivait auparavant au compte-gouttes. Mais le volume est toujours totalement insuffisant. « Nous pensons que nous avons besoin d’un véritable cessez-le-feu humanitaire », a plaidé le chef de l’ONU : « La population de Gaza vit au milieu d’une catastrophe humanitaire monumentale, sous les yeux du monde. Nous ne devons pas détourner les yeux. »
🔴🔴🇵🇸 [ FLASH INFO ] 55 jours se sont écoulés depuis le début du génocide à Gaza. Alors que l'occupation israélienne a transformé la bande de Gaza en ce que l'ONU a qualifié de "cimetière pour des milliers d'enfants", menant ces massacres contre les hôpitaux, les écoles et les… pic.twitter.com/e8gHb0d304
— 𓂆 🇵🇸 Gaza News+ (@GazaNewsPlus) November 30, 2023
Trouver du gaz
Pour les plus chanceux qui ont obtenu un petit sac de farine pour faire du pain, le défi est de trouver du gaz pour le faire cuire. Mohaned est épuisé. « Ma famille compte cinq membres. Comme j’ai une grande maison, j’ai accueilli des déplacés. On est vingt-et-une personnes, témoigne-t-il. J’ai fait la queue durant 26 heures pour avoir du gaz. J’ai dormi dehors, ici dans le froid, et sous la pluie. Je suis tombé malade. » Face à l’ampleur des besoins, les convois d’aide humanitaire qui entrent quotidiennement à Gaza, sont loin de suffire, soupire le père de famille.
RFI