Gaza : « Nous avons ramassé des cadavres d’enfants », les bombardements israéliens provoquent « des scènes terrifiantes »

Israël a repris ses opérations militaires contre l’enclave palestinienne de Gaza après deux mois de trêve. Les bombardements provoquent de lourds dégâts, notamment sur une population qui a été déplacée et vit sous des tentes.

Les corps de 58 victimes et 213 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Gaza au cours des dernières 24 heures. Aux bruits assourdissants des bombardements répondent en écho les cris désespérés des civils et des rares sirènes des ambulances. Gaza est devenue une enclave de la mort où l’enfance n’a aucune valeur aux yeux de ceux qui dirigent les bombardements.

Une visite rare pour un dirigeant européen. Emmanuel Macron se rend mardi 8 avril à al-Arich, un « avant-poste » égyptien du soutien humanitaire à Gaza, accompagné par son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, pour appeler à une reprise de l’aide bloquée par Israël, qui a repris ses opérations militaires contre l’enclave palestinienne après deux mois de trêve. Cette guerre est d’une violence inouïe avec des témoignages et des scènes filmées particulièrement difficiles à regarder.

Une vidéo a notamment fait le tour des réseaux sociaux arabes. Elle date de la semaine dernière. On y voit un homme accroupi. Il tient la tête de son enfant dans les mains. Elle a été arrachée de son corps par une explosion. Le père ne pleure pas. Il caresse le visage du petit et prie.

« Du sang et des morts partout »

Le journaliste palestinien Rami Almaghari a retrouvé une témoin directe de cette scène : Fatima. Elle a assisté à la frappe israélienne sur Jabaliya, au nord de Gaza. « J’ai vu des scènes terrifiantes, raconte Fatima. Les gens couraient dans tous les sens, il y avait du sang et des morts partout… J’aurai beau vous décrire l’horreur, je ne pense pas que mes mots suffiront. Nous avons ramassé des cadavres d’enfants. Ils ont bombardé des enfants, c’est atroce ! »

Ce type d’abris explique la violence des images qui nous parviennent de Gaza depuis la reprise des bombardements. Israël utilise les mêmes munitions qu’au début de la guerre, mais il n’y a plus d’abris en dur et les victimes sont atomisées par les frappes. La quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis ont déjà été déplacés au moins une fois entre le 7 octobre 2023 et le début du cessez-le-feu, en janvier mais sont encore bombardés ces derniers jours malgré le cessez-le-feu.

« Il a été dévoré par les flammes »

Une autre scène d’horreur a été filmée et largement diffusée. La vidéo date de lundi. Un homme est à l’agonie. Sa tente brûle. Il s’agit du journaliste Ahmed Mansour. « Dans la bande de Gaza, on n’a plus rien, explique sa collègue Salma Kaddoumi. On vit sous des tentes faites de bâches en plastique. Elles sont très inflammables. Notre collègue journaliste est en train de travailler sur son ordinateur portable lorsqu’il y a eu la frappe. Son corps a été criblé d’éclats. Il était blessé et ne pouvait plus bouger. Il a été dévoré par les flammes. »

Israël a bombardé ces journalistes palestiniens dans la nuit de dimanche à lundi au sud de l’enclave à Khan Younès. Le journaliste Ahmed Mansour n’a pas survécu. De son côté, l’armée israélienne assume et explique avoir frappé un membre du Hamas.

Le bilan de cette guerre que mène l’armée israélienne contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 50 810 martyrs et 115 688 blessés, depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué, ce mardi les autorités sanitaires palestiniennes.

Avec Francetvinfos