Mercredi 6 février 2019
Gilets jaunes: un mouvement révélateur d’une crise médiatique dans la crise démocratique…
… objet d’une tribune de Jérôme Latta reprise de son blog personnel par « Acrimed ».
Notre confrère fait à l’occasion un sévère mais fiable état des lieux de la profession journalistique en France, un constat que l’on peut sans risque de se tromper élargir à presse de tous les pays occidentaux formatés par l’idéologie dominante et sans partage du libéralisme mondialisé.
Il y dénonce les présupposés et partis-pris de classes sans les nommer exactement ainsi, mais des éléments indiscutables de son « réquisitoire » en rendent la compréhension assez explicite.
Il s’interroge sur la capacité, ou plutôt l’incapacité en terme de crédibilité et d’indépendance de médias enferrés majoritairement dans le giron de quelques grandes fortunes et leur idéologie partiale et exclusive de l’ultra-libéralisme politique, économique, culturel et sociétal. Et propose de profondes révisions dans cet état aliénant de fait.
« Les professionnels de l’information ne peuvent plus, estime-t-il, faire l’économie d’un véritable travail autocritique »…ni « s’exclure des causes du problème », à savoir leur responsabilité dans la crise médiatique ainsi soulignée dans la plus vaste crise démocratique dans les sociétés avancées. En France tout particulièrement.
Il remet bien sûr en évidence le principe de l’exigence évolutive d’une presse « libre, indépendante et objective » qui reste cependant un vœu plutôt pieu pour lequel aucune sorte de satisfaction n’est et n’a été enregistrée depuis fort longtemps.
Il invite à plus de retenue les confrères journalistes qui, sous injonction ou non, se solidarisent promptement et unanimement autour de leur directions éditoriales respectives dans la protestation de ce qu’ils nomment la « haine » ou « l’animosité » des gilets jaunes envers la presse en générale et les journalistes en particulier. Ce faisant, dit-il, cet élan de « protestation » corporatiste entretiendrait à la fois « un malentendu » et « une injustice » envers un mouvement citoyen légitime.
Krimo Hammada