Pour la deuxième fois en l’espace de trois mois, la commune de Draâ El Mizan, située au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, a été le théâtre d’un glissement de terrain d’une ampleur inquiétante.
Les fortes pluies qui se sont abattues sur la région en fin de semaine ont provoqué un important mouvement de sol, affectant particulièrement le quartier des 200 logements EPLF et les abords du chantier de réalisation de 420 logements AADL. Ce phénomène a engendré d’importants dégâts matériels et ravivé l’inquiétude des habitants.
Face à la gravité de la situation, les autorités locales et wilayales ont réagi promptement. Le wali de Tizi Ouzou, M. Aboubakr Esseddik Boucetta, s’est rendu sur les lieux dès la nuit du vendredi 16 mai, accompagné des membres de la commission de sécurité, pour constater les dommages. Il a renouvelé sa visite le lendemain matin, samedi 17 mai 2025, afin d’évaluer plus en détail l’évolution de la situation et de coordonner les mesures d’urgence.
Ce nouvel épisode survient moins de trois mois après un précédent glissement de terrain survenu dans la même commune, soulignant la vulnérabilité structurelle de certaines zones de Draâ El Mizan à ce type de catastrophe naturelle. En réponse, les autorités ont mis en place un dispositif d’intervention d’urgence, mobilisant les services techniques de la wilaya ainsi qu’un comité d’experts dépêché par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
Parmi les mesures engagées figurent : la réhabilitation des réseaux d’assainissement et d’alimentation en eau potable endommagés ;
la coupure temporaire du gaz et de l’électricité à des fins de sécurité ; la construction d’un mur de soutènement en pierre pour ralentir le glissement et l’installation d’équipements de surveillance du mouvement des sols.
Le wali a insisté sur la nécessité d’accélérer l’exécution des travaux et de suivre scrupuleusement les recommandations techniques formulées par les experts, rappelant que la sécurité des citoyens demeure la priorité absolue.
La répétition de ces incidents pose la question de la stabilité géotechnique de plusieurs secteurs urbanisés de Draâ El Mizan, notamment ceux situés sur des pentes ou à proximité de grands chantiers. Elle invite à une réflexion urgente sur les politiques d’aménagement urbain et de prévention des risques naturels dans une région exposée à des aléas climatiques de plus en plus fréquents et violents.
L’inquiétude est d’autant plus vive que les séquelles du glissement de terrain survenu le 25 février dernier dans le village d’Ouled-Aïssa sont encore présentes.
L’expertise menée par le Contrôle technique de la construction (CTC) avait alors dressé un constat alarmant : sur les 92 habitations expertisées, 55 ont été classées en zone rouge, représentant un risque élevé d’effondrement, tandis que les 37 autres ont été réparties entre les zones orange et verte.
Une enquête technique avait également été ouverte pour déterminer les causes précises de ce glissement d’une ampleur considérable, mais aucune information n’a à ce jour été communiquée sur ses conclusions.
Dans ce contexte, les habitants de Draâ El Mizan attendent des réponses concrètes et des actions durables. La récurrence des glissements de terrain dans cette commune interpelle plus que jamais sur la nécessité d’une stratégie globale de gestion des risques et d’une révision des normes de construction et d’aménagement dans les zones sensibles.
La rédaction