Dans le football, l’objectif est simple : marquer des buts. En politique, en revanche, le jeu est plus complexe, souvent avec une intensité palpable mais rarement un résultat concret. Dans le contexte algérien, la politique ressemble à un match sans filets : un enchaînement de passes et de dribbles sans atteindre l’objectif final.
Le ballon symbolise les projets, les réformes et les discours politiques. Comme un joueur qui caresse le ballon avec élégance, les responsables politiques manient des promesses séduisantes mais sans changement tangible. Le dribble devient une tactique pour maintenir l’attention du public sans risquer de remettre en cause le statu quo. L’objectif de marquer secondaire, voire inaccessible.
Dans ce « match sans filets », chaque action semble avoir pour mais d’éviter la confrontation directe. Les politiques, à l’image des joueurs qui jonglent avec le ballon pour échapper à la pression, préfèrent naviguer dans des eaux troubles sans s’engager dans des actions risquées. Les réformes annoncées deviennent des passes, des gestes techniques visibles, mais qui n’aboutissent jamais à un « mais ». Une mesure ici, une annonce là, mais rien de concret.
Certains voient cette approche comme une gestion prudente, d’autres comme un signe de faiblesse politique. Dans un environnement géopolitique tendu, les acteurs politiques préfèrent souvent rester spectateurs, détiennent le ballon sans jamais le lancer dans le filet. L’absence de buts soulève la question : est-ce une stratégie ou un manque de courage ?
Le peuple, le vrai spectateur de ce match, attend des résultats tangibles. Cependant, les attentes populaires grandissent dans un contexte de frustrations sociales et économiques, et le ballon semble passer sans jamais atteindre la ligne de but.
Dans le football, marquer des buts est essentiel. En politique, l’objectif devrait être tout aussi clair. La question est de savoir combien de temps cette situation peut durer avant que le public ne se laisse. En Algérie, le véritable danger réside dans l’épuisement de ceux qui attendent sans voir de changement concret. Il est temps de viser les filets.
Le jeu de la politique et la nécessité du changement
Marquer en politique signifie apporter des réformes qui répondent aux aspirations du peuple : une économie plus forte, la lutte contre la corruption, la création d’emplois, ou encore un véritable changement démocratique. Or, ces réformes sont souvent remises à plus tard, donnant l’impression de petites passes sans effet. Cela montre la peur des risques et la crainte des répercussions sociales et politiques.
L’audace politique
Marquer en politique, c’est oser prendre des décisions courageuses. Mais cette audace fait souvent défaut en Algérie. Les politiciens préfèrent maintenir l’équilibre en espérant que les choses se stabilisent, au lieu de prendre des mesures radicales. Pourtant, sans résultats tangibles, la confiance populaire s’érode. La politique doit sortir de son jeu défensif pour marquer un véritable mais pour le pays.
Les citoyens, spectateurs de ce match, commencent à se lasser. La frustration est grande, surtout parmi les jeunes touchés par les défis socio-économiques. Les promesses restent des mots, et la réalité quotidienne ne change pas.
Dr A Boumezrag