Le général à la retraite Ali Ghediri et l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, sont-ils concernés par les mesures de grâce présidentielle prises par Tebboune ?
Une rumeur persistante évoque le cas de ces deux célèbres détenus les donnant comme faisant partie du lot des 2471 détenus bénéficiaires de ces dispositions d’élargissement prises par Tebboune.
Une décision qui rentre dans le cadre de mesures qualifiées « d’apaisement », selon les termes du communiqué de la présidence de la République.
Celles-ci, avancent-on encore, ont concerné un grand nombre de personnes incarcérées pour délit d’opinion. Comme l’universitaire Mira Mokhnache.
Cela voudrait-il dire, dans le cas où ces informations s’avèreraient exactes, que, concernant le cas de Boualem Sansal, les efforts déployés par les réseaux diplomatiques français ont abouti pour obtenir la libération de l’auteur de 75 ans, placé sous mis sous mandat de dépôt en attendant son jugement.
L’autre grand nom des détenus d’opinion est le général à la retraite et ancien candidat à la présidentielle Ali Ghediri. Il a été condamné mardi 16 mai 2023, après cassation à six ans de prison. Le tribunal criminel d’appel près la Cour d’Alger avait condamné, Ali Ghediri, à une peine de six ans de prison ferme pour «participation en temps de paix à une entreprise visant à saper le moral de l’Armée nationale populaire (ANP) en vue d’attenter à la Défense nationale». Des accusations difficilement soutenables quand on sait le patriotisme de cet ancien officiel de l’ANP. Ali Ghediri (70 ans) paye lourdement son intention de réformer le pays en formulant des propositions politiques audacieuses à l’occasion de la présidentielle de 2019
Ce geste s’il vient à se concrétiser peut dénoter de la volonté des autorités algériennes à s’engager dans un processus de détente dans leurs relations très tendues avec la France. Cependant, prudence : attendons de voir. Car aucune liste recensant les noms des détenus concernés par la mesure présidentielle n’est encore rendue publique. Cette liste si elle était publiée et suivie l’annonce présidentielle aurait couper court à toute spéculation.
Pour rappel, hier, mercredi 25 décembre, la présidence de la République a annoncé, via un communiqué que le président Tebboune a décidé de gracier plusieurs catégories de détenus.
Sont concernées donc, les personnes non détenues et qui ont été définitivement jugées et dont la peine est inférieure ou égale à 24 mois ont bénéficié d’une grâce totale.
Les personnes incarcérées dont la peine est inférieure ou égale à 18 mois ont bénéficié d’une grâce totale.
Les personnes incarcérées ayant reçu des peines définitives et dont la peine restant à purger est supérieure à 18 mois et égale ou inférieure à 30 ans bénéficieront d’une réduction partielle de peine pour une durée de 18 mois.
La période de réduction totale et partielle de la peine sera portée à 24 mois pour les détenus condamnés à perpétuité âgés de 65 ans ou plus, les mineurs, les femmes enceintes et les mères d’enfants de 3 ans maximum.
Le président de la République a également décidé d’établir des exceptions à l’amnistie pour les catégories mentionnées dans le décret présidentiel, selon la même source.
Il a également décidé de faire bénéficier 14 détenus d’une procédure d’amnistie totale pour le reste de leur peine définitive pour des délits liés à l’ordre public.
La décision inclut huit détenus dans l’attente des procédures d’enquête et de procès, avec des mesures d’apaisement également liées aux délits d’ordre public.
Samia Naït Iqbal