Malgré certains progrès réalisés sur certains points de leur plateforme de revendications, les étudiants des facultés des sciences médicales persistent et signent.
Et, ce, en dépit des intimidations et pressions administratives et policières mis en œuvre par les autorités. Celles-ci n’ont pas réussi à mettre un terme à la paralysie des facultés des sciences médicales qui font face a un véritable arsenal répressif, notamment le recours à l’intimidation en accusant des parties à l’intérieur et à l’extérieur de les manipuler. Les pouvoirs publics ont procédé à l’arrestation de l’administrateur de la page Facebook du collectif des étudiant, Ahmed Boudouh, qui a été libéré après des jours d’interrogatoire pour lui arracher des aveux sur ses prétendues connexion avec le Makhzen marocain.
Certaines facultés de médecine avaient aussi envoyé des représentants étudiants devant des commissions disciplinaires sous prétexte d’interrompre leurs études afin de les dissuader de faire grève.
Les autorités ont également poussé les principaux journaux à lancer une campagne médiatique remettant en question le contexte du mouvement de protestation et les ont obligés à ignorer complètement le mouvement de protestation et s’abstenir de les couvrir sauf par le biais de déclarations du ministère de l’Enseignement supérieur.
Lors d’une récente assemblée générale, les étudiants ont confirmé la poursuite de leur grève ouverte pour la sixième semaine consécutive pour exiger l’amélioration de leur statut académique et professionnel.
Ils ont rejeté les récentes propositions du ministère de l’Enseignement supérieur, celle portant, notamment, sur l’augmentation du montant des bourses pour les étudiants en sciences médicales à partir de 2025 et la méthode proposée pour la certification des diplômes de fin d’études.
Les étudiants ne veulent pas en démordre, ils ont maintenu le niveau de leurs exigences telles que énumérées dans leur plateforme de revendications initiale. Celles-ci portent sur l’amélioration des conditions de formation et de qualification académique, la mise à disposition de moyens pédagogiques, la réduction du nombre des facultés, la levée du gel des diplômes, et amélioration de l’offre d’emplois aux médecins nouvellement diplômés.
La série de réunions tenues par des responsables du ministère de l’Enseignement supérieur avec les représentants des étudiants universitaires n’a pas abouti au règlement définitif du conflit et les progrès réalisés sur certains points ne constituent pas un argument suffisant pour la reprise des cours, estime le collectif autonome des étudiants.
Le collectif estudiantin affirme que le ministère de l’Enseignement supérieur « n’a pas encore présenté de dispositions clarifiant l’ampleur des progrès réalisés pour répondre aux demandes communes des étudiants en sciences médicales et à celles spécifiques à chaque spécialité ».
Il a appelé à accélérer la tenue des réunions du Comité pédagogique, en impliquant les représentants étudiants dans la discussion des revendications, et à parvenir à un accord que les étudiants acceptent et le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre.
Ils exigent d’élever la qualité de la formation médicale en Algérie, d’augmenter le nombre de postes de formation en médecine spécialisée et de limiter l’ouverture des facultés, alors que l’encadrement pédagogique nécessaire n’est pas suffisant (le nombre des facultés est actuellement de 14). Ils craignant, de ce fait, que le nombre croissant de diplômés, s’ajoutant à la pénurie de postes dans les hôpitaux et les centres de santé aggrave le chômage qui frappent le secteur.
Ils exigent également une augmentation des bourses pour les étudiants en médecine pendant la période de stage dans les hôpitaux, l’ouverture de postes aux médecins au chômage. Ils insistent surtout dur la levée de la décision prise par le gouvernement, en juillet dernier, de geler la certification des diplômes de fin d’études « pour empêcher la fuite des compétences médicales du pays vers l’étranger. »
De leur côté, les étudiants de pharmacie demandent une reconsidération du programme pédagogique et l’allocation d’urgence d’un budget permettant de combler les lacunes liées aux méthodes commerciales appliquées, en adoptant des stages obligatoires à partir de la troisième année dans les pharmacies, les centres hospitaliers et les entreprises pharmaceutiques. Ils réclament l’arrêt de toutes les formations organisées par les instituts privés au métier de vendeur en pharmacie.
Samia Naït Iqbal