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Grève générale en Kabylie en soutien aux détenus

Larbaa en grève

La mèche de la dissidence est en train de prendre doucement en plein hiver en Kabylie. L’appel lancé par le collectif des familles des condamnés à mort dans l’affaire Bensmaïl a été suivi dans plusieurs localités de Haute Kabylie.

Ce n’est pas la contagion générale, mais le soutien affiché par de nombreuses localités de Larbaa Nath Irathen, Tizi Rached, Azzaga, Aïn El Hammam et certains commerçants des autres communes limitrophes, à l’appel à la grève générale en solidarité aux familles des détenus d’opinion est indéniablement un marqueur de courage face à la terreur imposée par le pouvoir depuis la fin des manifestations du Hirak.

Outre les différentes communes de la localités de Larbaâ, à Tizi-Ouzou ville, des commerçants ont également suivi le mot d’ordre de grève générale. Plusieurs citoyens ont estimé qu’il est du devoir de tout un chacun d’apporter son soutien à cette action, rapporte le site de l’ONG Riposte internationale.

« Il est temps pour nous, le peuple, d’agir, car la situation ne cesse d’empirer et les condamnations d’être prononcées à tout va. Un climat de terreur est imposé pour empêcher toute forme de protestation ou de dénonciation de cette injustice qui dépasse l’entendement humain », écrivent les auteurs de l’appel.

Jeudi dernier une vingtaine de membres des familles des condamnés ont été arrêtés avant d’être libérés.

Depuis un mois, les familles des condamnés à mort dans le cadre de l’affaire Djamel Bensmaïl se mobilisent pour réclamer justice. En effet, le procès expéditif a fait l’effet d’une bombe dans la société. « Tout a été fait pour en faire un exemple et tétaniser la société, indique un avocat. Aucune procédure n’a été respectée pour mettre toute la lumière sur cette affaire ».

Même si les condamnations prononcées par les juges dans cette sombre affaire restent les plus lourdes depuis l’indépendance, il reste que tous les autres procès visant des activistes sont des faux instruits systématiquement à charge.

L’arbitraire subi dans le cas de la soixantaine de condamnés de Larbaa Nath Irathen est trop criant pour qu’il reste sous silence. Les familles, proches, les avocats et militants des droits humains sont déterminés à continuer à réclamer justice. Que la justice.

Yacine K.

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