Selon le quotidien israélien Haaretz, à la suite de pressions internationales, la police militaire israélienne va ouvrir une enquête sur l’utilisation de civils de Gaza comme boucliers humains par l’armée israélienne.
L’innommable n’est jamais loin avec le genre humain ! En début d’année, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a établi qu’au moins neuf témoignages de Gazaouis ayant subi ces exactions ont été jugés crédibles.
Un civil gazaoui attaché à une longue corde et envoyé dans un tunnel. Un autre, habillé en uniforme militaire israélien malgré lui, et envoyé fouiller une maison. Un dernier, en caleçon pour seul vêtement, ligoté, les mains dans le dos, ouvre la voie aux soldats qui se cachent derrière lui. Ces récits sont documentés par des vidéos. Les soldats ont tout filmé. L’utilisation de boucliers humains est considérée comme crime de guerre.
Selon le journal Haaretz, sous la menace, ces civils gazaouis ont eu pour mission d’incendier des immeubles résidentiels, des appartements ou des entrepôts à Gaza. Parfois, ils devaient même pénétrer dans des bâtiments en feu pour s’assurer que tout allait bien être dévoré par les flammes.
Les animaux remplacés par des humains
À mesure que la guerre a progressé, les soldats israéliens ont eu de plus en plus recours à cette pratique. De nombreux chiens de l’unité canine de l’armée israélienne, spécialisés dans le déminage, ont été tués, blessés ou redéployés au Liban. Les soldats ont donc remplacé leurs animaux par des civils palestiniens innocents.
Choisis au hasard, ils ont été détenus plusieurs jours, voire quelques semaines. Selon Haaretz, certains auraient même été forcés à poser des engins explosifs sans protection. « On ignore encore si certains ont été tués », conclut le journal.
Cette guerre menée par l’armée israélienne contre le Hamas et la population de Gaza a fait près de 48000 morts et des milliers de blessés. 80% des infrastructures de la bande de Gaza sont démolies. Seul un hôpital subsiste pour près de 2 millions de Gazaouis. La situation sanitaire et alimentaire est des plus intenables. Certaines organisations internationales de défense des droits humains ont accusé l’armée israélienne de génocide à Gaza.
La rédaction avec RFI