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Guerre au Soudan : Tebboune se prend pour un pacificateur !

 

La guerre des généraux qui a lieu au Soudan inquiète Tebboune, nous apprend-on. A défaut de grands moyens de pression, il multiplie les courriers internationaux. Et il semble croire à ses initiatives.

Décidément il y en a qui n’ont pas froid aux yeux ! Se sentant investi d’une mission de paix, le chef de l’Etat s’agite partout pour jouer le réconciliateur entre le général de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, et le général Mohamed Hamdan Daglo, patron de la puissante force paramilitaire, Forces de soutien rapide (FSR).

Il est vrai qu’en Algérie, on a eu un président Abdelaziz Bouteflika qui s’est cru en droit de réclamer le prix Nobel de la Paix. Maintenant son héritier et ancien premier ministre, Abdelmadjid Tebboune essaye de se donner une consistance pour jouer un rôle de premier plan dans la guerre qui déchire le Soudan. La marche est assurément trop haute et la chute peut être renversante !

Plus sérieusement,  trois pays peuvent jouer les premiers rôles : l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Égypte. Les deux premiers soutiennent les FSR, et l’Égypte l’armée régulière.  Tebboune s’invite comme un 4e influenceur mais sans moyens ni force de frappe diplomatique. Alors pourquoi brasser du vent ?

Il est vrai que servi par des laudateurs patentés, Tebboune s’est déjà autoproclamé l’unificateur des factions palestiniennes. Une initiative qui relève de déclaration d’intention sans lendemains obtenue à coups de millions de dollars distribués à ces groupes dont l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. On connaît le résultat.

A la faveur de crise soudanaise, le chef de l’Etat remet le couvert et s’y croit déjà ! Président en exercice du Sommet arabe, Tebboune a adressé des messages au Secrétaire général (SG) de l’ONU, au président en exercice de l’Union africaine (UA) et au secrétaire exécutif de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), au titre d’une démarche commune et unifiée pour faire cesser les combats au Soudan, indique mardi un communiqué de la Présidence de la République.

Mais y a-t-il un analyste sérieux pour croire que Tebboune peut jouer un quelconque rôle dans ce conflit ou toute autre crise ? Personne évidemment, hormis au sein des médias de propagande qui assomment les Algériens à longueur de journées de leur vulgate.

Tout présidente par intérim de la Ligue arabe qu’elle est, l’Algérie de Tebboune a été souverainement ignorée par l’Arabie saoudite dans la question de la réintégration de la Syrie au sein de cette organisation. Pourtant, Tebboune n’a pas ménagé ses efforts au profit du boucher de Damas. Eh bien non ! Riyad l’a ignoré ! L’Arabie saoudite qui accueille le prochain sommet panarabe a encore une fois grillé la politesse diplomatique à l’inconsolable Tebboune.

Pas seulement. Comment diable un chef d’Etat qui réprime son peuple et remplit les prisons de détenus d’opinion peut-il se targuer d’être un homme de paix ? On ne peut faire la paix ailleurs si on cultive la violence en interne.

L’Algérie sous Tebboune est une vaste prison. Tout le monde le sait. Comment prétendre réconcilier les généraux soudanais alors qu’il œuvre depuis son arrivée au pouvoir à maintenir un climat de tension et terreur dans la société ?

Il y a dans ces sorties largement relayées par les médias locaux quelque chose d’insensé. Voire de mégalomaniaque de la part de Tebboune. Et pourtant avec le grand âge, la sagesse devrait prévaloir…

Yacine K.

 

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