La bande de Gaza est soumise à d’intenses bombardements de l’aviation israélienne après l’attaque menée par le Hamas contre Israël.
L’armée israélienne reste engagée sur son territoire dans des combats contre « des centaines » d’hommes armés ayant « envahi » Israël, selon le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne.
L’État d’Israël est groggy ce samedi 7 octobre après l’offensive menée par le Hamas. Les services de sécurité n’ont pu anticiper et empêcher ces attaques. Les médias israéliens font état d’au moins 200 morts et 1 000 blessés, ainsi que des civils et des soldats capturés, tandis que la riposte de l’aviation israélienne a fait au moins 232 morts à Gaza. L’armée d’Israël annonce des combats toujours en cours et « des centaines » d’hommes du Hamas infiltrés sur son sol.
Interrogé samedi 7 octobre dans la soirée à deux reprises par des journalistes sur le nombre d’infiltrés ayant pénétré en Israël depuis le matin à partir de la bande de Gaza, et sur le nombre d’entre eux encore présents dans la soirée, l’officier a répondu à chaque fois « des centaines », sans plus de précisions.
Israël et la bande de Gaza sont en guerre après le déclenchement samedi matin d’une offensive militaire surprise et spectaculaire du Hamas, qui a tiré des milliers de roquettes, infiltré des combattants en territoire israélien et capturé des Israéliens.
Cette éruption de violence a déjà fait 70 morts côté israélien, selon le Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge, et 232 morts côté palestinien, selon un nouveau bilan des autorités locales.
Il s’agit de l’escalade la plus meurtrière depuis la guerre de 11 jours de mai 2021 entre le Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir sur la bande de Gaza depuis 2007, et l’armée israélienne.
« Il ne s’agit pas d’une simple opération ou d’un cycle de violence, mais bien d’une guerre (…) et nous la gagnerons », a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
« Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire », a affirmé de son côté Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas.
L’offensive du mouvement islamiste palestinien survient au dernier jour des fêtes juives de Souccot en Israël, alors que le pays vit au ralenti et que de nombreux pèlerins et touristes ont afflué en cette période de vacances scolaires.
Elle a lieu aussi cinquante ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël totalement par surprise en plein Kippour (le jour du Grand Pardon juif), entraînant la mort de 2.600 Israéliens et faisant au moins 9.500 morts et disparus côté arabe en trois semaines de combat.
Les hostilités ont commencé avant 6h30 (3h30 GMT) par un déluge de roquettes tirées depuis la bande de Gaza, vers les localités israéliennes voisines mais aussi plus en profondeur jusque vers Tel-Aviv et Jérusalem.
Profitant de l’effet de surprise, des combattants du Hamas à bords de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés se sont joués de l’imposante barrière de sécurité érigée par Israël autour de la bande de Gaza, attaquant des positions militaires ou des civils en pleine rue.
Istanbul currently stands with Palestine. #Israel #Gaza #Turkey #Palestine #Hamas pic.twitter.com/wWQkltOBw6
— Nawaz 🇵🇰 (@Rnawaz31888) October 7, 2023
L’Algérie appelle à protéger le peuple palestinien
« L’Algérie suit avec une profonde inquiétude l’escalade des agressions sionistes barbares contre la bande de Gaza, qui ont coûté la vie à des dizaines d’innocents enfants du peuple palestinien, tombés en martyrs face à l’entêtement de l’occupation sioniste dans sa politique d’oppression et de persécution imposée au vaillant peuple palestinien », lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger rendu public ce samedi.
L’Algérie « condamne vigoureusement ces politiques et pratiques contraires aux règles humaines les plus élémentaires et à la légalité internationale », ajoute la même source.
L’Algérie « appelle à nouveau la communauté internationale à intervenir immédiatement, à travers les instances internationales concernées, pour protéger le peuple palestinien contre la brutalité et la criminalité, qui sont devenues la marque de fabrique de l’occupation sioniste des territoires palestiniens », souligne le communiqué.
Portes de l’enfer
Dans un message audio diffusé par la télévision du Hamas, le commandant des brigades Al-Qassam, Mohammad Deif, a annoncé avoir déclenché l’opération « déluge d’Al-Aqsa » contre Israël et avoir tiré plus de « 5.000 roquettes ». « Nous avons décidé de mettre fin à tous les crimes de l’occupation », a-t-il ajouté.
En riposte, l’armée israélienne a déclenché l’opération « Sabres d’acier », et, vers 11H00 (08H00 GMT), elle avait annoncé mener ses premières frappes aériennes sur Gaza en représailles.
« Des dizaines d’avions de chasse sont actuellement en train de frapper des cibles de l’organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza », avait-elle indiqué.
« Envoyez de l’aide s’il vous plait (…), ils tirent sur notre maison », a imploré une femme enceinte vivant à quelques kilomètres de la bande de Gaza, dans un témoignage relayé par le quotidien Times of Israel.
En milieu de matinée, le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne, a annoncé que les troupes sont engagées dans des combats au sol en territoire israélien en « plusieurs endroits autour de la bande de Gaza » contre des combattants infiltrés qualifiés de « terroristes ».
Samedi soir, des frappes aériennes israéliennes ont détruit les trois immeubles de plus de dix étages de la « tour Palestine » à Gaza, ont constaté des journalistes de l’AFP.
L’armée israélienne a accusé « l’organisation terroriste du Hamas » d’abriter ses infrastructures militaires et « demandé » aux habitants « d’évacuer les lieux ».
En Cisjordanie occupée, deux Palestiniens ont été tués et une cinquantaine blessés lors d’affrontements avec les forces israéliennes et des colons, ont indiqué le ministère palestinien de la Santé et le Croissant-Rouge.
Le général israélien Rassan Alian, à la tête du COGAT, l’organe du ministère de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, a affirmé que le Hamas avait « ouvert les portes de l’enfer » et qu’il en « paierait les conséquences ».
Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé dans une vidéo avoir « capturé plusieurs soldats ennemis » et les Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique palestinien, ont aussi déclaré détenir « de nombreux soldats » israéliens.
Le porte-parole de l’armée israélienne a confirmé dans la soirée que des « soldats et des civils israéliens » avaient été enlevés.
Dès le matin, des centaines de civils ont fui leurs maisons dans le nord-est de la bande de Gaza pour s’éloigner de la frontière avec Israël, selon un correspondant de l’AFP.
« Le Hamas a fait une grave erreur », les soldats israéliens « sont en train de combattre l’ennemi à chaque endroit », a déclaré le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant.
Samedi soir, Israël a ordonné de couper la fourniture d’électricité à Gaza, selon son ministre de l’Energie.
Violence horrible
L’ONU a annoncé de son côté avoir convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient dimanche.
Le patron de l’organisation, Antonio Guterres, a exhorté la communauté internationale à des « efforts diplomatiques pour éviter un élargissement de la conflagration ».
Le président américain Joe Biden, qui s’est entretenu avec Benjamin Netanyahu, a mis « en garde tout acteur hostile à Israël qui chercherait à profiter de la situation », selon un communiqué de la Maison Blanche.
Il a affirmé que les Etats-Unis « sont prêts à offrir toute l’assistance appropriée pour soutenir le gouvernement et le peuple d’Israël ».
Avec AFP/Rfi